Autisme et emploi

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Flower
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Re: L'autisme au travail : comment procéder ?

#76 Message par Flower » mardi 16 juillet 2019 à 12:44

Je suis entrée dans la fonction publique avant d'être diagnostiquée autiste, mais j'ai fini par notifier ma RQTH après au pôle handicap du ministère. Il n'y a aucune indication sur la nature du handicap sur la RQTH, donc ils ne savent pas du tout que je suis autiste! La médecine du travail (enfin, la médecin que j'ai vu) est en revanche au courant. Elle n'avait pas vraiment des idées comment aménager le poste, mais elle était très ouverte même si elle ne connaissait pas plus que ça les TSA. Actuellement, le seul aménagement officiel que j'ai, c'est quelque chose pour la prise de notes, car j'écris très lentement à la main. Cela ne fait pas forcément "autiste", donc quand mon chef m'a demandé pourquoi je demandais ça, j'ai juste dit que j'avais des difficultés de motricité fine.

De manière générale, l'idée est que les aménagements correspondent aux difficultés de la personne. Donc il n'y a pas vraiment d'aménagements "type". J'ai connu deux collègues mal-voyants, l'un avait un logiciel de lecture de texte sur son ordinateur, l'autre non, il agrandissait juste le texte... Donc face à la médecine du travail, tu peux effectivement faire tes propositions (port de bouchons d'oreille, accompagnement lors de contacts avec le public, etc.). Tu peux aussi leur demander conseil pour ton affectation, car la médecine du travail intervient dans le processus d'affectation des agents en situation de handicap - il vaut mieux en effet éviter de mettre une personne à mobilité réduite à un endroit qui n'est accessible que par un escalier p. ex. Il est donc possible que cela te permette d'avoir une affectation adaptée à tes difficultés (pas en contact avec le public ou seulement avec un public facile, endroit moins bruyant, voire équipe bienveillante qui a l'habitude des collègues handicapés...) Le médecin du travail est tenu au secret médical, tu peux donc mentionner le TSA.

Avec les collègues et le supérieur hiérarchique, en revanche, je te conseille d'éviter de parler d'autisme ou de TSA, c'est très mal connu et tous ne sont pas bienveillants envers les agents en situation de handicap... Il vaut mieux se concentrer sur certains éléments factuels, comme la sensibilité au bruit. Tu peux même mentionner des craintes/difficultés pour le contact avec le public sans que les gens ne fassent le lien avec un TSA. Dans les handicaps invisibles, il y en a beaucoup qui peuvent entraîner ce genre de difficultés. J'ai parlé à mon chef de difficultés dans certaines situations et j'ai eu en réponse l'exemple d'un collègue mal-entendant pour qui c'était difficile aussi (et en partie pour les mêmes raisons)!

Pour les pauses café, comme chez nous elles sont l'exception plutôt que la règle, c'est plus difficile de te conseiller... Mais je crois que dans la fonction publique d'Etat, il y a de manière générale de plus en plus de charge de travail et de pression sur les agents, donc moins de temps pour les pauses café.
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.

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Kalevipoeg
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Re: L'autisme au travail : comment procéder ?

#77 Message par Kalevipoeg » mercredi 17 juillet 2019 à 7:43

Bon courage pour cette entrée dans le monde du travail, Number7.

Flower, ce que tu dis sur la charge de travail croissante dans la fonction publique m'a fait sourire. Parce que j'y travaille aussi et pour moi, c'est le contraire : il y a de moins en moins de travail. J'ai souffert du manque de travail, je n'avais vraiment rien à faire la plupart du temps. J'ai essayé d'en parler, de voir s'il était possible que j'aide d'autres collègues mais oups ! C'était un sujet qu'il ne fallait pas aborder (parce qu'il aurait fallu pour cela réorganiser les choses et envisager de la flexibilité entre services, et j'ai souffert toute l'année d'ennui et du sentiment d'inutilité...

Pour les aménagements, j'ai la chance d'être tombée sur une super médecin du travail qui est compréhensive et ouverte à l'autisme. Je bénéficie désormais d'un bureau plutôt isolé et j'ai même changé de poste et de lieu de travail. J'ai aujourd'hui plus de travail et cela se passe bien.

Après, c'est surtout les personnes avec lesquelles tu vas travailler, tes supérieurs et le médecin du travail aussi, qui feront que tu réussiras.
Je dirais qu'avoir un handicap invisible est un "surhandicap" en quelque sorte. "Mais non, elle est tout à fait normale Kalevipoeg, elle n'a aucun souci, son travail est de super qualité, qu'est ce qu'elle nous embête là ? Elle fait du cinéma !" Voilà le type de choses que j'ai entendues l'an dernier...

Quand Flower te conseille de ne pas parler d'autisme à tes supérieurs, je ne sais pas trop, je n'ai pas d'avis tranché. En revanche, je n'en parle à mes collègues qu'une fois qu'ils me connaissent en tant que collègue, avec mes qualités et mes défauts, et ensuite, au bout de plusieurs mois ou années, si, au détour d'une conversation, on parle d'autisme, éventuellement, je peux leur annoncer que je suis autiste.
Et, la plupart du temps, ça ne change pas l'image qu'ils ont de moi. Ils connaissent la Kalevipoeg et ils l'apprécient ou pas, qu'elle soit autiste ne change rien.
Par expérience, quand j'ai annoncé d'emblée que j'étais autiste, les personnes ont immédiatement eu une image biaisée de moi car ils ne connaissent pas ou peu l'autisme. Soit je deviens la personne asociale qui a une vie de moine (ou de nonne) ou bien alors je suis la personne naïve et angélique qu'on traite avec condescendance pour la protéger. Sans parler du mythe de l'autiste de génie que les gens ont tous dans un coin de la tête...
En fait, je ne suis rien de tout ça, mais les collègues ont du mal à voir la Kalevipoeg en tant qu'individu, ils ne voient plus que la personne autiste asperger.
Donc, annoncer d'emblée son autisme a été une erreur, je ne le fais plus.

Pour les pauses-café, au début, j'ai essayé, de même que les pauses-déjeuner. ça a été une catastrophe... Sauf événement particulier, je n'y participe plus, je suis totalement incompétente dans ce domaine et je l'accepte désormais.
Modifié en dernier par Kalevipoeg le samedi 10 août 2019 à 11:08, modifié 2 fois.
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Re: L'autisme au travail : comment procéder ?

#78 Message par Flower » mercredi 17 juillet 2019 à 10:13

@Kalevipoeg: Après cela dépend peut-être des métiers précis et des endroits. Au niveau étatique, clairement on sent les effets des suppressions de postes constantes depuis plusieurs années. Chez nous, même les secrétariats font désormais régulièrement des heures sup'.

Quand je déconseille de parler d'autisme aux collègues et supérieurs hiérarchiques, cela est surtout vrai au début en effet. Si ensuite il y a une personne de confiance qui semble capable de l'entendre, on peut aussi l'évoquer. Il faut juste être sûr que la personne gardera l'information confidentielle. J'ai 3-4 collègues qui sont au courant par exemple.
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Fonction publique - Re: L'autisme au travail : comment procéder ?

#79 Message par Kiri30 » vendredi 2 août 2019 à 13:24

@Flower @Kalevipoeg
Flower a écrit : mardi 16 juillet 2019 à 12:44 Avec les collègues et le supérieur hiérarchique, en revanche, je te conseille d'éviter de parler d'autisme ou de TSA, c'est très mal connu et tous ne sont pas bienveillants envers les agents en situation de handicap...

Pour les pauses café, comme chez nous elles sont l'exception plutôt que la règle, c'est plus difficile de te conseiller... Mais je crois que dans la fonction publique d'Etat, il y a de manière générale de plus en plus de charge de travail et de pression sur les agents, donc moins de temps pour les pauses café.
Kalevipoeg a écrit : mercredi 17 juillet 2019 à 7:43 ...
Flower, ce que tu dis sur la charge de travail croissante dans la fonction publique m'a fait sourire. Parce que j'y travaille aussi et pour moi, c'était le contraire : avec la numérisation et l'évolution technologique, il y a de moins en moins de travail. L'année dernière, j'ai beaucoup souffert du manque de travail, je n'avais vraiment rien à faire 40% de mon temps en moyenne. C'était horrible.
...
Dans la fonction publique, d'après ce que me disait un ami (RQTH et TSA), on trouve à la fois le trop et le pas assez de travail. Et dire qu'il a "trop" ou "pas assez" de travail, c'est contraire aux implicites sociaux de la fonction publique. Et pour l'ambiance "inclusive", un de ses supérieurs lui a dit qu'il devrait quitter le service s'il faisait état de son autisme. Et les syndicats ferment les yeux sur cette affaire. Les syndicats comme la hiérarchie sont très attachés aux implicites sociaux...
:sick:

Heureusement, cet ami est en train de réussir à se faire muter dans un autre service.
:D

Fonction publique et "inclusion",
peut mieux faire !
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Re: Autisme et emploi

#80 Message par Flower » vendredi 2 août 2019 à 16:36

Cela dépend sûrement dans quoi on travaille exactement et peut-être aussi de la catégorie... J'ai certainement plus de gens qui faisaient des heures sup' sans compter en catégorie A qu'en catégorie C, parce que pour ces derniers, c'est très mal vu de les obliger à rester tard. (Pour les A, c'est plutôt le fait de partir tôt qui est mal vu.)

L'inclusion dans la fonction publique, elle n'est pas si mauvaise sur les handicaps "visibles" - notamment les non-voyants, un peu aussi pour les personnes à mobilité réduite (mais là c'est limité par le problème de l'accessibilité des bâtiments) et les malentendants. Je connais un nombre assez important de collègues non- ou malvoyants en tout cas, et je sais que certains occupent des postes à responsabilité. L'autisme est une autre paire de manches, parce qu'il est mal connu et en plus les aménagements dépendent souvent beaucoup de l'individu, donc c'est plus complexe que d'installer un logiciel de lecture pour un non-voyant.
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Emploi - Je m’ennuie vite, remise en question

#81 Message par Annao » lundi 10 février 2020 à 13:07

Modération (Tugdual) : Fusion de sujets (début).


Bonjour à tous et à toutes,

Ayant été diagnostiquée fraîchement aspie et à la suite d’un burn-out professionnel l’année dernière, j’ai décidé de changé de voie, du tourisme au domaine du droit.

J’ai travaillé plusieurs années au sein du domaine du tourisme. J’ai maintenant 25 ans.

J’ai obtenue une rupture conventionnelle au sein de mon ancien employeur avec une indemnité (pour cause de harcèlement moral par mes responsables). Cette expérience m’a permis de comprendre qui j’étais réellement, de comprendre également de quoi j’étais capable de faire ou non etc... J’ai compris aussi pourquoi certaines personnes se moquaient de moi au travail (j’étais souvent dans mon coin, je déteste les personnes qui critiquent les autres avec ou sans raison, je n’ai pas le temps pour les potins mais pas simple au sein du milieu pro, toujours à vouloir faire plus car ce que je faisais me passionnait mais c’était perçu comme étant une personne de type « lèche c*l » pardonnez moi l’expression mais c’est ce qui revenait souvent...). Je mangeais souvent seule parfois même pas, j’étais à fond.
Malheureusement, on a profité de moi en me privant de mes vacances, en m’en demandant toujours plus... Ce qui me plaisait était de former les nouveaux arrivants au sein de mon service, créer des procédures, m’occuper des dossiers contentieux, être leader des réunions. J’avais de grandes responsabilités.

Un jour, j’ai craqué. Juin 2019, 6 mois d’arrêt maladie et gain de cause par une rupture. D’un côté j’étais libérée mais tellement triste d’avoir été traitée de la sorte.

Je me suis aperçue que ce domaine qui est majoritairement fait de filles ne me convenait pas. Ainsi, j’ai souhaité reprendre un peu mes études au sein d’un cabinet d’avocats afin de valider un titre professionnel bac +2.

Cela se passe très bien à quelques exceptions. Je m’ennuie déjà beaucoup. Je comprends vite, j’assimile vite et je travaille très vite. Le problème est il qu’il me reste 11 mois avant que mon contrat se termine.

Je fais attention à ne pas trop en faire, de ne pas répéter les mêmes erreurs. J’ai 1 où 2 jours de cours par semaine. Les personnes sont horriblement décalées par rapport à moi, je m’ennuie en cours, les personnes de ma classe font beaucoup de bruit, se moquent des gens... heureusement que ce n’est pas beaucoup de cours dans la semaine.

Mais à force de ne rien faire de la journée ou presque, j’ai l’impression de ne servir à rien. J’entends mes nouveaux collègues se plaindre toute la journée alors qu’ils ne font pas grand chose.

Plus le temps passe, plus je souhaite m’expatrier à l’étranger.

J’en ai parlé à mon psychiatre de mon envie de larguer les voiles ailleurs. Apparemment, cela serait une bonne idée.

Je ne lui ai pas encore parlé de cet ennui nouveau au travail pour lequel je suis encore confronté.

Je ne sais plus quoi faire, j’ai l’impression de tourner encore en rond. Je vais voir encore quelques mois voir si cela change mais j’ai bien peur que non. La personne qui fait le même travail que moi depuis plus de 10 ans est surchargée, je lui décharge beaucoup mais je vois que ce sont des tâches très simples qui n’ont pas ou peu besoin de réflexion. Et je déteste ça.

Que faire ? Avez vous été confronté à ce genre de cas ? Qu’avez vous fait ?

En vous remerciant de m’avoir lu,

Amicalement
Pré-diagnostic effectué par mon psychiatre, 11/ 2019.
Diagnostic proposé par le CDEAA du Centre Hospitalier Pitié-Salpêtrière à Paris le 18 novembre 2019.
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Re: Emploi - Je m’ennuie vite, remise en question

#82 Message par olivierfh » lundi 10 février 2020 à 15:24

Si tu t'ennuies en cours ce n'est que pendant la formation, si tu t'ennuies au travail tu peux en faire plus en faisant attention de ne pas aller jusqu'à ce qu'on profite de toi et que tu craques comme précédemment, mais si c'est le travail lui-même qui t'ennuie je ne vois effectivement pas comment faire sans en changer ("larguer les voiles"):
Annao a écrit : lundi 10 février 2020 à 13:07je lui décharge beaucoup mais je vois que ce sont des tâches très simples qui n’ont pas ou peu besoin de réflexion. Et je déteste ça.
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
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Re: Emploi - Je m’ennuie vite, remise en question

#83 Message par TiZ » lundi 10 février 2020 à 15:45

Salut,

Je vis un peu la même chose que toi : Même si j'apprécie ce que je fais, je tourne en rond, et à certains moments, je n'ai même rien à faire et c'est très chiant (même si du coup, je fais des trucs "pour moi" : j'ai passé des diplômes en étudiant par correspondance, en faisant quasiment toutes les révisions et autres exercices pendant le travail, je lis des articles et autres sur Internet, etc.).
Je fais des tâches que la personne que j'ai remplacée ne faisait pas, et je me demande ce qu'elle faisait pendant tout ce temps.
Malgré tout, j'y trouve des avantages : Entreprise familiale, je connais mes collègues pour certains depuis que je suis née, ils m'acceptent comme je suis, je suis très autonome et libre dans mon travail, j'ai un salaire plus que correct, etc.
Du coup, j'ai un peu l'impression de "me plaindre" pour rien.
Comme toi, je réfléchis à quoi faire d'autre, et même si j'ai quelques idées, je n'ai pour l'instant rien fait de sérieux.
Diagnostiquée Aspie en février 2015 (psychiatre libéral) puis confirmation au CRA en novembre 2016

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Re: Emploi - Je m’ennuie vite, remise en question

#84 Message par Herbe Rouge » lundi 10 février 2020 à 21:07

Annao a écrit : lundi 10 février 2020 à 13:07

Que faire ? Avez vous été confronté à ce genre de cas ? Qu’avez vous fait ?

En vous remerciant de m’avoir lu,

Amicalement
J'ai le même "problème". Je travaille environ deux fois plus vite qu'une personne lambda.
Travailler en intérim m'a permis de voir à peu près ce qui me convenait ou pas :
Ne pas travailler dans une grosse structure (on ne voit qu'une partie du travail, et on est mal vu si on travaille "trop", et si on ne fait pas de pause café).
Ne pas travailler dans un environnement 100% féminin (potins...)
Au final, l'idéal que j'avais trouvé (pour mon cas) était de travailler dans une petite structure (travail polyvalent) qui évolue (pour ne pas s'ennuyer). Ou alors de changer d'emploi régulièrement.

Je n'ai pas l'expérience du travail à l'étranger, mais pourquoi pas ?
L'avantage c'est qu'on ne te regardera pas de travers si tu parles peu, et tu ne t'ennuiras pas de suite si tu as la langue locale à apprendre en plus de ton travail ! :)

Question : comment s'est manifesté ton " craquage " ?
Mon fils ainé diagnostiqué en 2021 TSA+HP+dysgraphique, à 12 ans.
Moi, diagnostiquée en 2022 TSA, à 46 ans.

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Re: Emploi - Je m’ennuie vite, remise en question

#85 Message par Annao » lundi 10 février 2020 à 23:33

olivierfh a écrit : lundi 10 février 2020 à 15:24 Si tu t'ennuies en cours ce n'est que pendant la formation, si tu t'ennuies au travail tu peux en faire plus en faisant attention de ne pas aller jusqu'à ce qu'on profite de toi et que tu craques comme précédemment, mais si c'est le travail lui-même qui t'ennuie je ne vois effectivement pas comment faire sans en changer ("larguer les voiles"):
Annao a écrit : lundi 10 février 2020 à 13:07je lui décharge beaucoup mais je vois que ce sont des tâches très simples qui n’ont pas ou peu besoin de réflexion. Et je déteste ça.
Tu as tout à fait raison. Il faut que je fasse attention. Mais, je me pose des questions sur ce que je fais maintenant et cela fait à peine 2 mois que j’ai commencé. Ça fait peur :crazy:
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Re: Emploi - Je m’ennuie vite, remise en question

#86 Message par Annao » lundi 10 février 2020 à 23:35

TiZ a écrit : lundi 10 février 2020 à 15:45 Salut,

Je vis un peu la même chose que toi : Même si j'apprécie ce que je fais, je tourne en rond, et à certains moments, je n'ai même rien à faire et c'est très chiant (même si du coup, je fais des trucs "pour moi" : j'ai passé des diplômes en étudiant par correspondance, en faisant quasiment toutes les révisions et autres exercices pendant le travail, je lis des articles et autres sur Internet, etc.).
Je fais des tâches que la personne que j'ai remplacée ne faisait pas, et je me demande ce qu'elle faisait pendant tout ce temps.
Malgré tout, j'y trouve des avantages : Entreprise familiale, je connais mes collègues pour certains depuis que je suis née, ils m'acceptent comme je suis, je suis très autonome et libre dans mon travail, j'ai un salaire plus que correct, etc.
Du coup, j'ai un peu l'impression de "me plaindre" pour rien.
Comme toi, je réfléchis à quoi faire d'autre, et même si j'ai quelques idées, je n'ai pour l'instant rien fait de sérieux.
Je me retrouve totalement sur le fait que je fais autre chose comme traîner sur le site du sénat en lisant les comptes-rendus, les propositions de loi, travailler sur mes projets, faire des listes de ce que je dois faire...

Tu as beaucoup de chance. Malheureusement, le salaire ne suit pas et j’habite encore chez mes parents à cause de cela. (Paris y oblige...)

J’ai l’impression que nous avons tellement d’idées que nous avons du mal a parfois à les exploiter et c’est vraiment dommage j’en suis sûre.
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Re: Emploi - Je m’ennuie vite, remise en question

#87 Message par Annao » lundi 10 février 2020 à 23:45

Herbe Rouge a écrit : lundi 10 février 2020 à 21:07
Annao a écrit : lundi 10 février 2020 à 13:07

Que faire ? Avez vous été confronté à ce genre de cas ? Qu’avez vous fait ?

En vous remerciant de m’avoir lu,

Amicalement
J'ai le même "problème". Je travaille environ deux fois plus vite qu'une personne lambda.
Travailler en intérim m'a permis de voir à peu près ce qui me convenait ou pas :
Ne pas travailler dans une grosse structure (on ne voit qu'une partie du travail, et on est mal vu si on travaille "trop", et si on ne fait pas de pause café).
Ne pas travailler dans un environnement 100% féminin (potins...)
Au final, l'idéal que j'avais trouvé (pour mon cas) était de travailler dans une petite structure (travail polyvalent) qui évolue (pour ne pas s'ennuyer). Ou alors de changer d'emploi régulièrement.

Je n'ai pas l'expérience du travail à l'étranger, mais pourquoi pas ?
L'avantage c'est qu'on ne te regardera pas de travers si tu parles peu, et tu ne t'ennuiras pas de suite si tu as la langue locale à apprendre en plus de ton travail ! :)

Question : comment s'est manifesté ton " craquage " ?
Changer d’emploi régulièrement... je m’y retrouve :mrgreen:
A l’âge de 25 ans, j’ai un CV qui pourrait faire deux pages. Néanmoins, je le transforme en mode « flexible », que je m’adapte... alors qu’en réalité c’est parce que je m’ennuie, je vite le tour mais ça, il ne faut pas le dire... :roll:

Pour revenir à l’envie de partir à l’étranger, ce qui me plaît dans cette idée c’est de pouvoir parler anglais (je parle anglais couramment et j’adore cette langue), de découvrir une autre culture, de changer d’air... il y’a de quoi s’occuper !

Concernant le craquage, j’ai fini par travailler plus de 45h par semaine, parfois jusqu’à 1h du matin chez moi avec le pc portable du travail, qu’on me parlait mal (mes anciens collègues me l’ont fait remarquer), ma responsable me harcelait par e-mail jusqu’à 10x par jour alors qu’elle était juste derrière moi ( un peu debile la petite, ça m’a permis de prouver ce harcèlement).

Vers mai dernier, plus les jours passèrent, plus je sentais un truc en moi qui n’allait pas. Complètement aliénée par le travail, j’ai compris qu’ils voulaient que je démissionne. Par conséquent, j’ai pris tous les courriels et preuves sur une clé usb que j’ai pris soin de sauvegarder. 2 mois plus tard un matin, ma responsable m’a convoquée devant tout le monde dans une petite salle. Elle a commencé par être assez méchante sauf que j’étais seule avec elle, j’ai crié plus fort qu’elle en disant que j’en avais marre de son harcèlement, qu’elle était nulle malgré ses 20 ans dans ce domaine, que j’en avais marre de tout faire à sa place, d’avoir autant de responsabilités pour des clopinettes... c’était très chaud :mrgreen: :mrgreen:

Et puis, j’ai pris ma pause, je suis allée voir la médecine du travail qui été déjà au courant depuis plusieurs mois des agissements de ma responsable. Ils m’ont beaucoup aidé dans ma démarche de rupture conventionnelle. J’ai bien négocié grâce au code du travail et l’inspection du travail et je suis partie.

Après cette histoire, j’ai été diagnostiquée.

Ainsi, je le prends comme une grande expérience de vie bien que j’ai perdu 30 kilos et subi des crises d’angoisses des enfers. Mais ça va mieux maintenant
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Re: Emploi - Je m’ennuie vite, remise en question

#88 Message par Herbe Rouge » mardi 11 février 2020 à 7:13

Bravo d'avoir été capable de lui dire ce que tu pensais en face !! :bravo:
Mon fils ainé diagnostiqué en 2021 TSA+HP+dysgraphique, à 12 ans.
Moi, diagnostiquée en 2022 TSA, à 46 ans.

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Re: Emploi - Je m’ennuie vite, remise en question

#89 Message par Annao » mardi 11 février 2020 à 9:47

Herbe Rouge a écrit : mardi 11 février 2020 à 7:13 Bravo d'avoir été capable de lui dire ce que tu pensais en face !! :bravo:
Merci beaucoup cela m’a fait énormément de bien et je m’en souviendrais toute ma vie :lol:

Je viens d’arriver au travail, j’ai le souhait de passer un examen pour certifier mon niveau d’anglais afin d’étoffer encore plus mon cv. De plus, si je veux travailler à l’étranger cela me servira énormément.
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Re: Emploi - Je m’ennuie vite, remise en question

#90 Message par TiZ » mardi 11 février 2020 à 9:49

Tu as raison, je pense que c'est une bonne idée cet examen d'anglais :wink:
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