Pression à faire des efforts pour être normal

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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piedsboueux
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Re: Pression à faire des efforts pour être normal

#16 Message par piedsboueux » mercredi 7 octobre 2020 à 15:09

La pression moyenne est de 888 milibars chez moi, et là où je fait mes entraînements de vélo 865 mb (1350m d'altitude)
Je me demande ce que ça donnera question performances sportives "en bas", ça devrait être au dessus de la normale.
Ceux qui s’entraînent en altitude le font 3 semaines mais moi j'y habite, je pousse un peu l'expérience de m'entraîner fort en vélo, pour voir, une fois en bas si cela joue... mais il faudrait mesurer la mesure n'est pas facile.
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Jeopardy
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Re: Pression à faire des efforts pour être normal

#17 Message par Jeopardy » mercredi 7 octobre 2020 à 16:24

piedsboueux a écrit : mercredi 7 octobre 2020 à 15:09 La pression moyenne est de 888 milibars chez moi, et là où je fait mes entraînements de vélo 865 mb (1350m d'altitude)
Je me demande ce que ça donnera question performances sportives "en bas", ça devrait être au dessus de la normale.
Ceux qui s’entraînent en altitude le font 3 semaines mais moi j'y habite, je pousse un peu l'expérience de m'entraîner fort en vélo, pour voir, une fois en bas si cela joue... mais il faudrait mesurer la mesure n'est pas facile.
Désolée mais je n’ai pas du tout compris ton message, pourrais-tu expliquer ?
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piedsboueux
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Re: Pression à faire des efforts pour être normal

#18 Message par piedsboueux » mercredi 7 octobre 2020 à 17:04

je l'ai continué ici https://forum.veloderoute.com/topic/720 ... entry78308

Un cycliste compétiteur "normal" s'entraîne en effet, TOUJOURS en altitude pour pouvoir faire des efforts plus important, en lien avec la plus grande capacité d'oxygénation acquise par l'altitude.
Mais je me demande à quelle pression ils le font...
Là où je m'entraine, le maire qu'on a viré voulait construire un complexe pour sportifs de haut-niveau, en raison de la pression barométrique réduite pour travailler leur aptitude à faire des efforts.

Image
Historique de la pression enregistré par le smartphone
Modifié en dernier par piedsboueux le mardi 13 octobre 2020 à 21:38, modifié 1 fois.
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Re: Pression à faire des efforts pour être normal

#19 Message par le-type-en-bleu64 » mardi 13 octobre 2020 à 19:23

Pour ma part, j'ai décidé de prendre l'angle militant. Je dis décidé, car c'est bien un choix.
J'ai bien fait - comme beaucoup de personnes autistes - des TONNES d'efforts pour sembler "normal".

Et j'ai aussi eu ma période de déni.
Mais j'en suis sorti et j'ai décidé de prendre ce que j'appelle "l'angle militant" : me montrer tel que je suis et baisser mes efforts en société pour les réduire au minimum nécessaire.

Je porte un certain nombre de différences, et je n'ai pas la capacité de "monter au créneau pour faire entendre et valoir mes droits" pour tout, car c'est bien trop stressant et épuisant. Mais j'ai décidé de le faire pour l'autisme, car je me suis rendu compte que c'est l'essence de qui je suis.

Et je ne considère pas que je suis un ensemble de symptômes, mais une personne avec un fonctionnement bien particulier, que partagent d'ailleurs un bon nombre d'autres personnes autistes.

Aujourd'hui, bien plus que d'accepter mon fonctionnement, je lui donne de la valeur. Car il est légitime et il a du sens.
Tout ce que je fais a un sens, autant que ce que fais une personne non autiste. Même si ce n'est pas le même sens.
Et la façon dont je pense a un sens, autant que ce que pense une personne non autiste. Même si ça ne suit pas la même logique.
Et j'ai le droit d'aménager mon environnement pour minimiser les choses qui me dérangent. Même si ces choses ne sont pas les mêmes que celles qui dérangent une personne non-autiste.

Et je considère que je n'ai pas d'efforts à faire pour être normal de même qu'on ne demanderait pas aux "normaux" de faire des efforts pour être autistes. Car normal signifie "non-autiste". Et je suis autiste.

Les efforts que je fais, sont des efforts pour cohabiter avec les autres. Et je demande aux autres de faire des efforts pour cohabiter avec moi. Car sinon, ce n'est pas de la cohabitation, c'est de l'occupation.
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piedsboueux
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Re: Pression à faire des efforts pour être normal

#20 Message par piedsboueux » mercredi 14 octobre 2020 à 8:54

je confirme: j'ai aussi "régressé" en me laissant aller à mes besoins pour les soulager: il est bien moins délétère d'exprimer ouvertement des besoins bizarres et de manifester des comportement immatures que d'être séduisant, normal, mais coincé et faux en se détruisant de l'intérieur... J'ai senti (avec l'aide d'une pratique d'attention vigilante aux perceptions corporelles) en mon corps à quel point cela faisait du mal et du coup les effets potentiellement dangereux de ces retenues.

Sembler normal ou du moins conforme à un idéal d'être selon un idéal sociétal intégré en "soi" peut aller jusqu'à la dictature d'un moi-par-pensées simulant l'adulte sociable (mais lent, coincé, fonctionnant sur émulateur) qui a évolué dans la vie en ajustant des aiguillages de la pensée selon ce qu'il faut faire et ne pas faire, être et ne pas être: un processus d'isolation mentale qui abouti à un oubli de soi tout de même: un déni de soi instant sur instant en oubliant que c'est du déni, un simple réflexe automatique de rejet de soi même par la pensée.
En cet état de déni et de rejet de soi, toute relation est une relation de déni et de rejet, par complicité, et le ressenti de rejet généralisé de la part de tout humain est le reflet du rejet interne de soi-même, ses désirs et ses envies pour paraître "normal", ou conforme à ce qu'il faut être pour ne... pas être rejeté et éviter les conflits! faire ça n'est que enterrer plus profond le rejet et conflit (et sa souffrance) et ça ressort alors en ressenti pour tout et pour tous et devient, à l'extrême de la paranoïa perceptive (du genre un soleil agressif dans un ciel méchant)
En ce qui me concerne, j'ai connu ce type de déni pour l'envie de me blottir, le besoin de câlin associé avec l'attirance physique par ce que j'ai crût longtemps que ça ne se devait pas se faire, ce qui est en parti vrai puisque l'avouer provoque un conflit et rejet direct vu l'ambiguïté: Alors que j'étais entouré d'amis assez attachés et parfois "collants", l'avouer a détruit la plupart de mes relations mais ce ne fut pas une réelle perte par ce que ces dernières étaient construite sur un déni partagé d'attirance physique de ma part et peut être aussi de leur part: au final ça a plutôt fait le "ménage" et n'est resté que ceux qui peuvent me prendre dans les bras sans complexes et avec qui je peux ne pas être faux ou retenu.. il ne reste pas grand monde mais c'est plus "réel"
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Morgane26
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Re: Pression à faire des efforts pour être normal

#21 Message par Morgane26 » lundi 28 décembre 2020 à 19:54

Bonsoir,
Quelle expression où je ne peux qu'affirmer ma singularité!
Depuis que je fus diagnostiquée, j'ai éprouvé un certain soulagement mais aussi, j'ai cette sensation de devoir faire + d'efforts que les autres pour arriver à un objectif précis.
Pour exemple, mon bac!
Au départ, je suis sortie de 3e en partant vers un BEPA Services aux personnes sans savoir vraiment quels métiers je souhaitais faire avec une seule certitude: aider les autres.
L'internat fut très compliqué, distance avec le Conservatoire de musique, stages. Non pas que je n'eus pas le niveau(au contraire, j'avais 15 de moyenne) en MFR mais plus au niveau des relations sociales.
Puis, ayant voulu tenter une seconde générale sans succès avec humiliations et absentéisme... J'ai du me résoudre à aller en établissement médico social pour épileptiques sur toulouse(MECSS) où j'ai eu un BEP administratif.
Aynt vécu par la suite des hospitalisations répétées pour Troubles alimentaires, ce fut une période compliquée.
Puis, je me suis décidée à obtenir au moins un Bac pro en choisissant un bac pro avec de la biologie, soins, TP... Accompagnement soins et services à la personne en 2 ans.
J'ai, au lycée, eu des profs très compérhensifs et d'autres très fermés(comme mon prof de français par exemple), une auxiliaire de vie scolaire. Ce retour au lycée à l'âge de 25 ans fut incroyable. j'adorais ce que j'apprenais mais j'ai toujours eu cette impression de devoir faire + d'efforts que les autres pour paraitre normale ne serait ce que pour m'intégrer dans un groupe ou être considérée comme un élève classique.
En stage et c'est encore le cas actuellement en IFAS, bien que l'institut de formation et la cadre de stage au courant de ma situation, j'ai ce sentiment d'injustice notamment au niveau de la notation où on m'observe sans arrêt(ce que je dis, ce que je fais etc, tout est noté) peut faire chambouler ma note de validation du stage aussi en particulier si la formatrice a dans la tête de me faire partir de l'école ou est mal lunée avec des a priori sur l'autisme.
Bref, je dois faire encore d'avantages d'efforts pour réussir ou paraitre ordinaire aux yeux des autres individus ou collègues.
Mes bizarreries comportementales passent pour de l'insolence, de l angoisse ou de l'incompétence. Bref, je passe pour ce que je ne suis pas. Comment faire dans ce monde standardisé par ce que les gens appellent la "normalité" pour s'intégrer dans la formation ou en emploi dans une société où règne l'individualisme et la connerie?
D'auant plus que pour réussir, par exemple en évaluation écrite, je me mets une pression de fou bien que au fond de moi, je m'en sens capable à obtenir un résultat satisfaisant. Je parais encore plus étrange quand j'apprends par coeur 125 pages écrite d'anatomie physiologie avec des schémas etc.
La quantité de travail ne me fais pas peur mais ce qui m'effraie est le délai. J'ai toujours peur d'être en retard et vu que je prends + de temps, j'en deviens perfectionniste à un point que personne ne peut imaginer.
Autant d'efforts nécessaire pour s'intégrer socialement ou professionnellement qui peut mener jusqu'à la dépression parfois vu la pression que je me mets en plus de celle demandée.
Je vous comprends donc bien sur ce sujet.
Diagnostiquée:- Autiste Asperger- en Juillet 2019 + HPI, par le CRA de Limoges.
-Epileptique
- dyspraxique
Poursuite d'études: BTS SP3S 2e année

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