[Index Langage] Vous aimez les langues ? Parlons-en ! Parlons-les !

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Tugdual
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#646 Message par Tugdual » samedi 24 octobre 2020 à 18:38

Il ne s'agit pas ici de traduction, mais de repérage de structures (si j'ai bien compris), ce pour quoi les réseaux neuronnaux sont plutôt performants.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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Bubu
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#647 Message par Bubu » samedi 24 octobre 2020 à 19:27

Alors moi j'ai gouté la langue de bœuf. C'est exquis.
Par contre jamais la langue de porc ?....
TSA, diagnostic établi à mes 33 ans par le CRA de ma région.
"Ce syndrome est caractérisé chez ce patient par l’absence de détérioration intellectuelle, un syndrome dysexécutif, un déficit d'attention"

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#648 Message par Tugdual » mercredi 28 octobre 2020 à 11:48

RIP :
C'était un réel plaisir de l'écouter...

:(
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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#649 Message par Tugdual » mercredi 28 octobre 2020 à 12:50

Sur France Culture :
Alain Rey intervient dans l'épisode 10...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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freeshost
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#650 Message par freeshost » mercredi 28 octobre 2020 à 12:53

Alain Rey, l’un des créateurs du dictionnaire Le Robert et amoureux de toujours du français, est décédé.
Lisbeth Koutchoumoff Arman

Publié samedi 2 décembre 2017 à 12:12
Modifié mercredi 28 octobre 2020 à 11:41

Les Editions Le Robert annoncent ce mercredi la disparition d’Alain Rey, l’un des créateurs de leur dictionnaire, qui fait référence depuis plus de cinquante ans. Pour lui rendre hommage, nous republions ici l’interview qu’il nous avait accordée en 2017 à l’occasion de la sortie d’une édition anniversaire

Ce texte est initialement paru sur notre site internet le 1er décembre 2017

Depuis cinquante ans, Alain Rey déploie sa science de la langue française dans les dictionnaires Le Robert, dans plus d’une vingtaine d’essais, à la radio, à la télévision. Depuis peu, les adolescents le connaissent surtout pour sa vidéo avec le youtubeur Squeezie. L’historien gourmand des mots, le lexicographe qui piste les nouveaux usages comme d’autres les étoiles filantes, célèbre cette fin d’année les 50 ans du Petit Robert. Pour l’occasion, il a donné des couleurs au «Petit Bob» en invitant en résidence Fabienne Verdier. En trois années d’immersion, l’artiste a réalisé 22 tableaux qui se déploient au milieu des pages et des mots. Cette collaboration se poursuit à Genève, au Musée Voltaire, par une exposition qui retrace la genèse de ces «illuminations». Un beau livre, Polyphonies, conçu à quatre mains, condense les questionnements et les réflexions que le duo a tissés entre langage et création. Et comme si cela ne suffisait pas, Alain Rey a encore réuni dans un petit livre, 200 drôles de mots qui ont changé nos vies en 50 ans.

Le Petit Robert fête cette année ses 50 ans. Dans une époque qui dématérialise, publier un dictionnaire en papier qui pèse 2,6 kg, c’est faire acte de résistance?

Oui, absolument. Le dictionnaire sur papier permet le vagabondage, il invite à circuler parmi des mots que l’on ne cherchait pas forcément au départ. Il ouvre l’imaginaire. La recherche sur papier permet des découvertes. Avec l’informatique, on n’obtient une réponse que si on a la question. Il n’y a pas plus d’erreur sur Wikipédia qu’il n’y en a dans les encyclopédies imprimées mais la question n’est pas là. Sur le Net, les informations ne sont pas hiérarchisées. Or dans un dictionnaire édité, les informations sont hiérarchisées, les choix ne sont pas quelconques. Tous les dictionnaires Robert existent en version numérique mais je plaide pour que l’on conserve l’utilisation sur papier.

Mais les habitudes se perdent. Les moteurs de recherche ont remplacé le réflexe d’ouvrir un dictionnaire. Qu’est-ce qui vous permet de rester optimiste?

Il faut l’être! Récemment, j’étais invité dans l’Université de Victoria au Canada. Je me suis aperçu que je traversais d’immenses salles d’étude où il n’y avait pas de livres. Pas un seul livre… Les étudiants travaillaient uniquement sur leur ordinateur ou sur leur téléphone. Je suis persuadé que nous assisterons à une dégradation de l’information et à une homogénéisation de la pensée par appauvrissement.

Pour cet anniversaire, Le Petit Robert accueille pour la première fois des tableaux, réalisés pour l’occasion par l’artiste Fabienne Verdier. Vouliez-vous changer l’image austère qui colle aux dictionnaires et à celui-ci en particulier?

L’art abstrait révèle des formes et leur force originelle. L’idée était de comparer cette force avec celle qui existe à l’intérieur des langues.

Quelle est cette force des langues?

C’est celle qui permet de créer des mots nouveaux, de faire évoluer le sens des mots et des expressions. Les procédés sont assez voisins entre le langage, la musique et la peinture. Les poètes, en particulier Baudelaire et sa théorie des correspondances, ont souvent mentionné ces parallélismes. Le Petit Robert essaye de redonner de la vitalité et de la poésie aux mots et non pas d’en faire des descriptions froides et immobiles. C’est pour cela que tous les dictionnaires dont je me suis occupé recourent à l’analogie.

L’analogie, ici, qu’est-ce que c’est?

Un dictionnaire analogique n’isole jamais un mot, il le considère toujours dans un ensemble de mots. L’analogie est un renvoi perpétuel d’un mot vers tous les autres auxquels il peut faire penser par association d’idée. On peut comparer les différentes définitions, les différents sens, synonymes ou pas, plus ou moins spécialisés ou étendus. Tous ces mouvements, combinés à des citations littéraires et poétiques, dessinent l’usage du mot, mais un usage vivant et vibrant.

D’où l’expression que vous employez dans «Polyphonies», le livre qui raconte votre collaboration avec Fabienne Verdier: «Les mots sont des accumulateurs d’énergie»?

Oui, de même que Fabienne Verdier explique que ses tableaux captent des dynamiques saisies au vol, vivantes, jamais stabilisées, de même un mot porte en lui une multitude de virtualités que les écrivains, les poètes, les créateurs en langage vont pouvoir réaliser. Indépendamment de leur utilisation quotidienne, les mots représentent les richesses du passé enfouies en eux qui demeurent toujours comme des forces que l’on peut réanimer.

Cette vision flexible de la langue est aussi une vision politique: la langue n’est pas un ensemble figé dans une tradition immuable…

Les gens qui utilisent une langue doivent s’accorder sur le sens des mots et la façon de construire des phrases. C’est ce que l’on apprend à l’école. Mais une langue ne se limite pas à ces codes. Il faut compter aussi avec l’énergie intérieure des mots qui s’accroît, se modifie, se métamorphose sans arrêt. La langue est un pouvoir très fort qui va souvent contredire les idées d’une société. Elle accumule les couches du passé au point de provoquer des situations très paradoxales.

Comme dans le débat sur la féminisation du français? Certains s'opposent à la règle d'accord qui veut que le masculin l'emporte toujours sur le féminin, considérant qu'elle est la marque d'un machisme irrecevable aujourd'hui. Qu'en pensez-vous?

Contrairement à ce qui est dit, cette règle n'est pas née au XVIIe siècle mais était ancrée dans l'ancien français depuis longtemps déjà. Ce qui date du XVIIe siècle, époque fortement antiféministe, c'est l'interprétation de cette règle comme étant un moyen pour promouvoir l'homme au détriment de la femme.

Il existait pourtant à la même époque une règle dite de proximité qui permettait d’accorder l’adjectif au masculin ou au féminin selon le genre du mot le plus proche?

C'est vrai, ces accords de proximité étaient employés mais rarement et toujours pour des mots désignant des choses.

Que pensez-vous de l’idée de revenir à cette règle aujourd’hui?

Il faudrait d'abord faire des recherches historiques pour comprendre quand et comment elle était appliquée. Et faire des tests dans les classes pour voir si elle est plus naturelle à appliquer pour les enfants que la règle actuelle. En français, le masculin et le féminin sont très arbitraires. Le genre des mots n’est pas une marque de la réalité biologique mais le résultat de ce qui s’est passé quand le latin est devenu progressivement le français. Accorder systématiquement au féminin serait aussi ridicule que d’accorder au masculin. Malheureusement le français ne connaît que deux genres, le masculin et le féminin. Il n’existe pas de neutre.

On est frappé en Suisse par la virulence que la question de l’écriture inclusive suscite en France. Pourquoi une telle guerre de tranchées?

Ce qui a mis le feu aux poudres est le fait d’avoir utilisé l’écriture inclusive dans un manuel scolaire. C’était une erreur à mon sens, il ne fallait pas commencer par là. L’écriture inclusive est un faux problème. Je peux me tromper mais je pense qu’on n’en parlera plus dans six mois. On assiste à une excitation idéologique et on a mal raisonné. L’idéologie est bonne, l’égalité entre hommes et femmes est un objectif absolument indispensable mais ce n’est pas en passant d’abord par le langage que l’on va le résoudre. Il faut d’abord que les mentalités changent pour faire bouger la langue.

Mais n’est-ce pas justement parce que les mentalités changent que ces débats ont lieu? Il ne semble plus possible aujourd’hui de dire «le» ministre en parlant d’une femme… Alors que c’était le cas il y a encore vingt ans.

Le lexique des noms de métiers est ce qu’il y a de plus facile à changer et il ne faut pas s’en priver. Pendant des siècles, ces professions ont été exercées par des hommes, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Si la réalité sociale évolue, il faut changer le système de représentation qu’est la langue.

La langue est donc relativement mobile par endroits et très résistante par d’autres?

Le grammairien Claude Favre de Vaugelas au XVIIe siècle disait que l’usage est le tyran des langues. On peut être très mécontent des décisions de l’usage mais l’usage est aussi ce qu’il y a de plus démocratique, il traduit l’inconscient collectif. Faire quelque chose contre l’inconscient collectif, à mon avis, ne peut pas marcher.

En 1967, Le Petit Robert a été un succès immédiat. Comment l’expliquez-vous?

Le Robert comblait un vide, celui d’un dictionnaire de langue française, c’est-à-dire qui s’intéresse aux mots. Cela faisait cinquante ans que le marché était dominé par les dictionnaires encyclopédiques du type Larousse qui décrivent les choses et les événements. L’idée de Paul Robert était de s’adresser à tous les locuteurs du français. Il ne s’agissait pas de faire un dictionnaire de l’usage du français en France mais de l’usage du français où que ce soit, en Suisse, en Belgique, au Canada, dans les pays africains, etc. Ce sont surtout les professeurs du secondaire, d’abord en France puis en Suisse et en Belgique, qui ont lancé l’affaire. Après, les Québécois sont tombés amoureux de ce dictionnaire. Ce qui fait que sur 1000 exemplaires, 400 exemplaires étaient vendus hors de France. Pour les citations, je me suis toujours tenu au courant de l’actualité des littératures. Très vite, il nous a semblé que l’on ne pouvait pas faire un dictionnaire de langue française sans citations de Charles Ferdinand Ramuz, par exemple.

Dans «200 mots qui ont changé nos vies en 50 ans», on est surpris de voir que certains termes mettent plusieurs décennies pour devenir courants et d’autres s’imposent très vite.

«Selfie» est devenu le mot à la mode en un jour. Chaque année, l’Université d’Oxford, pour des raisons plus publicitaires que scientifiques, choisit le mot de l’année. C’est toujours un mot anglo-saxon, ce qui est normal puisque cela se passe à Oxford et que l’Université y est largement financée par des capitaux américains. Cette année-là, «selfie» est choisi. Immédiatement, toutes les agences de presse en français, en italien, en espagnol, en allemand, en chinois, ont repris la chose. Et comme tout le monde a envie de prendre des photos avec des célébrités, la chose a entraîné le mot.

C’est un cas exceptionnel?

On rencontre le même phénomène dans le sport. Les communications instantanées servent la globalisation et les mots qui viennent des Etats-Unis et en particulier de la Californie. Nous sommes envahis par ces mots-là. Il y a une grande passivité des autres langues mais après tout c’est l’usage qui commande, notre travail est de décrire et pas de prescrire.

Les nouveaux mots sont avant tout anglais ou américains. Y a-t-il encore des mots français qui se créent?

Oui bien sûr, et il y a aussi des mots français qui sont empruntés par les autres langues. Quand on veut critiquer l’évolution de la langue, on dit que le français est envahi, mais cela a été le cas déjà au XVIe siècle par l’italien, au XVIIe par l’espagnol. Depuis le XIXe, c’est l’anglais. Mais on oublie de dire que les langues des pays voisins, et du coup du monde entier, ont été aussi consommatrices de mots français. Si on compte tous les mots qui sont des gallicismes dans les autres langues on s’aperçoit qu’il y en a tout autant que des mots étrangers dans la langue française. C’est un échange perpétuel.

Le nombre de nouveaux mots est-il plus important aujourd’hui?

En apparence, oui. Mais il s’agit souvent de mots qui ne sont pas appelés à vivre très longtemps. Sur une génération, le bilan ne sera sans doute pas très différent d’autres périodes où le français a beaucoup bougé, comme au moment de la révolution industrielle. Les mots de cette période sont devenus extrêmement courants. C’est d’ailleurs le début des anglicismes, qui ne viennent pas de Californie à l’époque mais d’Angleterre. Entre 1830 et 1870, tout le vocabulaire des chemins de fer en France, en Belgique et en Suisse vient des ingénieurs britanniques. On ne sent même plus que «tunnel» est un mot anglais. Et «tunnel» est un emprunt à «tonnelle»… C’est une circulation. Cela illustre ma théorie des mots accumulateurs d’énergie.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)

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#651 Message par Bubu » mercredi 28 octobre 2020 à 13:17

freeshost a écrit : mercredi 28 octobre 2020 à 12:53 Alain Rey, l’un des créateurs du dictionnaire Le Robert et amoureux de toujours du français, est décédé.
Lisbeth Koutchoumoff Arman

Publié samedi 2 décembre 2017 à 12:12
Modifié mercredi 28 octobre 2020 à 11:41

Les Editions Le Robert annoncent ce mercredi la disparition d’Alain Rey, l’un des créateurs de leur dictionnaire, qui fait référence depuis plus de cinquante ans. Pour lui rendre hommage, nous republions ici l’interview qu’il nous avait accordée en 2017 à l’occasion de la sortie d’une édition anniversaire

Ce texte est initialement paru sur notre site internet le 1er décembre 2017

Depuis cinquante ans, Alain Rey déploie sa science de la langue française dans les dictionnaires Le Robert, dans plus d’une vingtaine d’essais, à la radio, à la télévision. Depuis peu, les adolescents le connaissent surtout pour sa vidéo avec le youtubeur Squeezie. L’historien gourmand des mots, le lexicographe qui piste les nouveaux usages comme d’autres les étoiles filantes, célèbre cette fin d’année les 50 ans du Petit Robert. Pour l’occasion, il a donné des couleurs au «Petit Bob» en invitant en résidence Fabienne Verdier. En trois années d’immersion, l’artiste a réalisé 22 tableaux qui se déploient au milieu des pages et des mots. Cette collaboration se poursuit à Genève, au Musée Voltaire, par une exposition qui retrace la genèse de ces «illuminations». Un beau livre, Polyphonies, conçu à quatre mains, condense les questionnements et les réflexions que le duo a tissés entre langage et création. Et comme si cela ne suffisait pas, Alain Rey a encore réuni dans un petit livre, 200 drôles de mots qui ont changé nos vies en 50 ans.

Le Petit Robert fête cette année ses 50 ans. Dans une époque qui dématérialise, publier un dictionnaire en papier qui pèse 2,6 kg, c’est faire acte de résistance?

Oui, absolument. Le dictionnaire sur papier permet le vagabondage, il invite à circuler parmi des mots que l’on ne cherchait pas forcément au départ. Il ouvre l’imaginaire. La recherche sur papier permet des découvertes. Avec l’informatique, on n’obtient une réponse que si on a la question. Il n’y a pas plus d’erreur sur Wikipédia qu’il n’y en a dans les encyclopédies imprimées mais la question n’est pas là. Sur le Net, les informations ne sont pas hiérarchisées. Or dans un dictionnaire édité, les informations sont hiérarchisées, les choix ne sont pas quelconques. Tous les dictionnaires Robert existent en version numérique mais je plaide pour que l’on conserve l’utilisation sur papier.

Mais les habitudes se perdent. Les moteurs de recherche ont remplacé le réflexe d’ouvrir un dictionnaire. Qu’est-ce qui vous permet de rester optimiste?

Il faut l’être! Récemment, j’étais invité dans l’Université de Victoria au Canada. Je me suis aperçu que je traversais d’immenses salles d’étude où il n’y avait pas de livres. Pas un seul livre… Les étudiants travaillaient uniquement sur leur ordinateur ou sur leur téléphone. Je suis persuadé que nous assisterons à une dégradation de l’information et à une homogénéisation de la pensée par appauvrissement.

Pour cet anniversaire, Le Petit Robert accueille pour la première fois des tableaux, réalisés pour l’occasion par l’artiste Fabienne Verdier. Vouliez-vous changer l’image austère qui colle aux dictionnaires et à celui-ci en particulier?

L’art abstrait révèle des formes et leur force originelle. L’idée était de comparer cette force avec celle qui existe à l’intérieur des langues.

Quelle est cette force des langues?

C’est celle qui permet de créer des mots nouveaux, de faire évoluer le sens des mots et des expressions. Les procédés sont assez voisins entre le langage, la musique et la peinture. Les poètes, en particulier Baudelaire et sa théorie des correspondances, ont souvent mentionné ces parallélismes. Le Petit Robert essaye de redonner de la vitalité et de la poésie aux mots et non pas d’en faire des descriptions froides et immobiles. C’est pour cela que tous les dictionnaires dont je me suis occupé recourent à l’analogie.

L’analogie, ici, qu’est-ce que c’est?

Un dictionnaire analogique n’isole jamais un mot, il le considère toujours dans un ensemble de mots. L’analogie est un renvoi perpétuel d’un mot vers tous les autres auxquels il peut faire penser par association d’idée. On peut comparer les différentes définitions, les différents sens, synonymes ou pas, plus ou moins spécialisés ou étendus. Tous ces mouvements, combinés à des citations littéraires et poétiques, dessinent l’usage du mot, mais un usage vivant et vibrant.

D’où l’expression que vous employez dans «Polyphonies», le livre qui raconte votre collaboration avec Fabienne Verdier: «Les mots sont des accumulateurs d’énergie»?

Oui, de même que Fabienne Verdier explique que ses tableaux captent des dynamiques saisies au vol, vivantes, jamais stabilisées, de même un mot porte en lui une multitude de virtualités que les écrivains, les poètes, les créateurs en langage vont pouvoir réaliser. Indépendamment de leur utilisation quotidienne, les mots représentent les richesses du passé enfouies en eux qui demeurent toujours comme des forces que l’on peut réanimer.

Cette vision flexible de la langue est aussi une vision politique: la langue n’est pas un ensemble figé dans une tradition immuable…

Les gens qui utilisent une langue doivent s’accorder sur le sens des mots et la façon de construire des phrases. C’est ce que l’on apprend à l’école. Mais une langue ne se limite pas à ces codes. Il faut compter aussi avec l’énergie intérieure des mots qui s’accroît, se modifie, se métamorphose sans arrêt. La langue est un pouvoir très fort qui va souvent contredire les idées d’une société. Elle accumule les couches du passé au point de provoquer des situations très paradoxales.

Comme dans le débat sur la féminisation du français? Certains s'opposent à la règle d'accord qui veut que le masculin l'emporte toujours sur le féminin, considérant qu'elle est la marque d'un machisme irrecevable aujourd'hui. Qu'en pensez-vous?

Contrairement à ce qui est dit, cette règle n'est pas née au XVIIe siècle mais était ancrée dans l'ancien français depuis longtemps déjà. Ce qui date du XVIIe siècle, époque fortement antiféministe, c'est l'interprétation de cette règle comme étant un moyen pour promouvoir l'homme au détriment de la femme.

Il existait pourtant à la même époque une règle dite de proximité qui permettait d’accorder l’adjectif au masculin ou au féminin selon le genre du mot le plus proche?

C'est vrai, ces accords de proximité étaient employés mais rarement et toujours pour des mots désignant des choses.

Que pensez-vous de l’idée de revenir à cette règle aujourd’hui?

Il faudrait d'abord faire des recherches historiques pour comprendre quand et comment elle était appliquée. Et faire des tests dans les classes pour voir si elle est plus naturelle à appliquer pour les enfants que la règle actuelle. En français, le masculin et le féminin sont très arbitraires. Le genre des mots n’est pas une marque de la réalité biologique mais le résultat de ce qui s’est passé quand le latin est devenu progressivement le français. Accorder systématiquement au féminin serait aussi ridicule que d’accorder au masculin. Malheureusement le français ne connaît que deux genres, le masculin et le féminin. Il n’existe pas de neutre.

On est frappé en Suisse par la virulence que la question de l’écriture inclusive suscite en France. Pourquoi une telle guerre de tranchées?

Ce qui a mis le feu aux poudres est le fait d’avoir utilisé l’écriture inclusive dans un manuel scolaire. C’était une erreur à mon sens, il ne fallait pas commencer par là. L’écriture inclusive est un faux problème. Je peux me tromper mais je pense qu’on n’en parlera plus dans six mois. On assiste à une excitation idéologique et on a mal raisonné. L’idéologie est bonne, l’égalité entre hommes et femmes est un objectif absolument indispensable mais ce n’est pas en passant d’abord par le langage que l’on va le résoudre. Il faut d’abord que les mentalités changent pour faire bouger la langue.

Mais n’est-ce pas justement parce que les mentalités changent que ces débats ont lieu? Il ne semble plus possible aujourd’hui de dire «le» ministre en parlant d’une femme… Alors que c’était le cas il y a encore vingt ans.

Le lexique des noms de métiers est ce qu’il y a de plus facile à changer et il ne faut pas s’en priver. Pendant des siècles, ces professions ont été exercées par des hommes, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Si la réalité sociale évolue, il faut changer le système de représentation qu’est la langue.

La langue est donc relativement mobile par endroits et très résistante par d’autres?

Le grammairien Claude Favre de Vaugelas au XVIIe siècle disait que l’usage est le tyran des langues. On peut être très mécontent des décisions de l’usage mais l’usage est aussi ce qu’il y a de plus démocratique, il traduit l’inconscient collectif. Faire quelque chose contre l’inconscient collectif, à mon avis, ne peut pas marcher.

En 1967, Le Petit Robert a été un succès immédiat. Comment l’expliquez-vous?

Le Robert comblait un vide, celui d’un dictionnaire de langue française, c’est-à-dire qui s’intéresse aux mots. Cela faisait cinquante ans que le marché était dominé par les dictionnaires encyclopédiques du type Larousse qui décrivent les choses et les événements. L’idée de Paul Robert était de s’adresser à tous les locuteurs du français. Il ne s’agissait pas de faire un dictionnaire de l’usage du français en France mais de l’usage du français où que ce soit, en Suisse, en Belgique, au Canada, dans les pays africains, etc. Ce sont surtout les professeurs du secondaire, d’abord en France puis en Suisse et en Belgique, qui ont lancé l’affaire. Après, les Québécois sont tombés amoureux de ce dictionnaire. Ce qui fait que sur 1000 exemplaires, 400 exemplaires étaient vendus hors de France. Pour les citations, je me suis toujours tenu au courant de l’actualité des littératures. Très vite, il nous a semblé que l’on ne pouvait pas faire un dictionnaire de langue française sans citations de Charles Ferdinand Ramuz, par exemple.

Dans «200 mots qui ont changé nos vies en 50 ans», on est surpris de voir que certains termes mettent plusieurs décennies pour devenir courants et d’autres s’imposent très vite.

«Selfie» est devenu le mot à la mode en un jour. Chaque année, l’Université d’Oxford, pour des raisons plus publicitaires que scientifiques, choisit le mot de l’année. C’est toujours un mot anglo-saxon, ce qui est normal puisque cela se passe à Oxford et que l’Université y est largement financée par des capitaux américains. Cette année-là, «selfie» est choisi. Immédiatement, toutes les agences de presse en français, en italien, en espagnol, en allemand, en chinois, ont repris la chose. Et comme tout le monde a envie de prendre des photos avec des célébrités, la chose a entraîné le mot.

C’est un cas exceptionnel?

On rencontre le même phénomène dans le sport. Les communications instantanées servent la globalisation et les mots qui viennent des Etats-Unis et en particulier de la Californie. Nous sommes envahis par ces mots-là. Il y a une grande passivité des autres langues mais après tout c’est l’usage qui commande, notre travail est de décrire et pas de prescrire.

Les nouveaux mots sont avant tout anglais ou américains. Y a-t-il encore des mots français qui se créent?

Oui bien sûr, et il y a aussi des mots français qui sont empruntés par les autres langues. Quand on veut critiquer l’évolution de la langue, on dit que le français est envahi, mais cela a été le cas déjà au XVIe siècle par l’italien, au XVIIe par l’espagnol. Depuis le XIXe, c’est l’anglais. Mais on oublie de dire que les langues des pays voisins, et du coup du monde entier, ont été aussi consommatrices de mots français. Si on compte tous les mots qui sont des gallicismes dans les autres langues on s’aperçoit qu’il y en a tout autant que des mots étrangers dans la langue française. C’est un échange perpétuel.

Le nombre de nouveaux mots est-il plus important aujourd’hui?

En apparence, oui. Mais il s’agit souvent de mots qui ne sont pas appelés à vivre très longtemps. Sur une génération, le bilan ne sera sans doute pas très différent d’autres périodes où le français a beaucoup bougé, comme au moment de la révolution industrielle. Les mots de cette période sont devenus extrêmement courants. C’est d’ailleurs le début des anglicismes, qui ne viennent pas de Californie à l’époque mais d’Angleterre. Entre 1830 et 1870, tout le vocabulaire des chemins de fer en France, en Belgique et en Suisse vient des ingénieurs britanniques. On ne sent même plus que «tunnel» est un mot anglais. Et «tunnel» est un emprunt à «tonnelle»… C’est une circulation. Cela illustre ma théorie des mots accumulateurs d’énergie.

Quel homme brillant !
C'est franchement hyper intéressant, merci d'avoir partagé cette interview ! :bravo:
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Re: [Index] Langage : Vous aimez les langues ? Parlons-en ! Parlons-les !

#652 Message par Curiouser » mercredi 28 octobre 2020 à 16:00

Merci pour les différents liens, Tugdual et freeshost.

Je l'avais vu dans une des émissions de La Grande Librairie (france 5), c'était un vrai plaisir de l'écouter :)
(vidéo apparemment disponible jusqu'au 5 novembre).

Et pour les geeks que vous êtes :mrgreen: :


Edit : Concernant l'entretien transmis par freeshost, je viens de le lire, cela fait du bien de lire autant de choses sensées :-)
Et quant à "tunnel" venant de "tonnelle", qu'Alain Rey donne en exemple à la fin, voici toute l'histoire :bravo: :
https://www.arte.tv/fr/videos/098908-00 ... le-tunnel/

(je conseille également toutes les petites chroniques linguistiques de Karambolage, souvent avec Hinrich Schmidt-Henkel, comme celle-ci, sur le mot "coiffeur")
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Re: [Index] Langage : Vous aimez les langues ? Parlons-en ! Parlons-les !

#653 Message par Jolteon » jeudi 29 octobre 2020 à 14:46

Jeopardy a écrit : lundi 19 octobre 2020 à 19:58 Je me demandais si d'autres ici avec ce problème d'hétérogénéité et comment ils arrivaient à pallier ça ? Je veux dire, c'est déjà une épreuve de communiquer en français, alors dans les autres langues...
Je pense que la plupart des personnes qui apprennent une langue en France dans un contexte scolaire ou en autodidacte seul chez eux et n'ont aucune occasion de pratiquer la langue à l'oral sont dans ce cas. Les exceptions sont les personnes qui ont l'occasion de pratiquer la langue régulièrement avec un membre de la famille, un ami, une connaissance, ou celles qui prennent régulièrement des cours de conversations (en personne ou via internet). Il y a aussi les personnes qui ont fait des séjours linguistiques ou vécu a l'étranger.

Personnellement j'ai appris l'anglais grâce aux bases du collège et surtout en regardant des séries en anglais sans sous titres ou anglais avec sous titres anglais. Du coup pendant longtemps mon niveau a été très hétérogène, depuis j'ai eu des occasions d'utiliser la langue donc maintenant ce n'est plus le cas.

À vrai dire, maintenant il m'arrive parfois de me sentir plus a l'aise en anglais qu'en français, ce qui peut sembler étrange.
En français cela m'arrive souvent de ne pas comprendre certaines choses car j'ai de la difficulté avec les expressions, les implicites, ou car il me manque des références culturelles que je suis censée avoir. Parfois les gens s’étonnent que je ne connaisse pas une expression que tout le monde connaît, parfois je n'ose rien dire mais je suis perdue.
En anglais j'ai l'impression que les anglophones utilisent moins souvent les expressions déjà (est ce que c'est vraiment le cas ou c'est du au fait que les locuteurs natifs font un effort pour s'adapter a moi, et les locuteurs non natifs en utilisent moins car pas leur langue maternelle? Si quelqu'un sait ça m’intéresserait de savoir.). Ensuite, si je ne comprends pas quelque chose, cela passe mieux car cela se voit tout de suite que ce n'est pas ma langue maternelle.
Glaciell a écrit : mercredi 21 octobre 2020 à 0:47 - Une fois dans un fac où je suivais un cursus parallèle, un gars du staff vient me parler pendant que je fais la queue pour un papier administratif, il voit que je suis inscrite en japonais, il me parle d'un auteur, je le connais pas. Apparemment il est hyper connu (en fait peut-être que je le connaissais, mais pareil, quand je m'y attends pas, ça revient pas, je mélange les noms, d'autant que ça ne m'intéresse pas énormément sauf si j'apprécie vraiment l'auteur (dans ce cas je connais tout :mryellow: )...). Le gars pense du coup que je m'inscris en première année, j'ai pas osé lui dire que j'avais déjà la licence et que je terminais la maîtrise.
Les langues étrangères m’intéressent mais je ne corresponds pas aux stéréotypes de l'apprenant en langues. Ce qui m'intéresse c'est la langue en elle même. Je ne m’intéresse pas à la littérature des langues que j'apprends et si je dois rédiger des textes plus ou moins longs c'est très laborieux. En fait, c'est comme en français, j'aimais beaucoup le français du collège (grammaire, conjugaison, lecture de romans jeunesses, questions a réponses courtes...) mais j'ai détesté le français du lycée (littérature, dissertations, commentaires de texte...). Au niveau lecture ce qui m’intéresserait c'est plutôt d'être capable de lire des choses que je lis déjà habituellement mais dans d'autres langues, c'est à dire des pages internet, des romans jeunesse, des mangas ou des webtoons.
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Re: [Index] Langage : Vous aimez les langues ? Parlons-en ! Parlons-les !

#654 Message par EnHans » jeudi 5 novembre 2020 à 8:04

Un jeu très sympa en kouri-vini, le créole de la Louisianne :

Un enfant diag en 2012

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#655 Message par Glaciell » mercredi 25 novembre 2020 à 23:47

Pour ceux qui aiment bien pratiquer les langues en regardant des séries, Babares de Netflix est en VO allemand avec des répliques en latin. On peut ensuite enchaîner avec une analyse très fournie (en anglais) des répliques latines sur Youtube par Luke Ranieri (pour l'instant, dispo pour les épisodes 1 et 2) : https://www.youtube.com/playlist?list=P ... 6Vl5J5V6Xo
Diag. à 37 ans "TSA sans DI ni altération du langage", avec HPI (2020)
"Vous vous voyez comme un Asperger et vous pensez comme un Asperger, donc c'est très bien"
Fille 15 ans HPI + TSA, suspicion TDAH, 3 sauts de classe.

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#656 Message par EnHans » jeudi 26 novembre 2020 à 7:40

En plus, la série "barbares" parle d'arminius, un enfant pris par les romains à un chef de guerre Chérusque (? j'ai un doute), c'était courant à cette époque pour asseoir la fidélité du peuple germain. Il obtient la citoyenneté romaine d'ordre équestre. Il revient en Germanie (au départ pour collecter des impôts à son ancien peuple, imposer la loi romaine... etc) et unira quelques peuples germains pour aboutir à la bataille de Teutobourg. C'est assez intéressant, on comprend bien le dilemme qui s'est imposé à lui, faire un choix entre les germains et les romains... au final, il devait trahir l'un ou l'autre.
Un enfant diag en 2012

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Re: [Index] Langage : Vous aimez les langues ? Parlons-en ! Parlons-les !

#657 Message par Curiouser » jeudi 26 novembre 2020 à 14:00

Les langues ? Parlons-en, parlons-les... chantons-les :mrgreen:

Outils TICE propose une Je suis notamment curieuse du premier mentionné, Lyrics Training, auquel l'auteur avait consacré un article précédemment (en 2015) :
LyricsTraining permet de choisir un clip musical populaire et de jouer à reconnaitre des mots ou des expressions dans les paroles des chansons. Concrètement, une fois la vidéo lancée, les paroles s’affichent en sous-titre de la vidéo. Un texte façon karaoké, mais qui comporte des trous. À l’élève de les remplir au clavier en écoutant attentivement la chanson.

Quatre niveaux de jeu sont proposés avec une difficulté croissante.
Je testerai pour l'italien et le japonais je pense :mrgreen:
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Re: [Index] Langage : Vous aimez les langues ? Parlons-en ! Parlons-les !

#658 Message par Curiouser » mardi 8 décembre 2020 à 0:27

Déchiffrage de l’élamite linéaire, un système d’écriture utilisé en Iran il y a 4400 ans, ayant la particularité d'être purement phonétique, et contemporain du cunéiforme mésopotamien :
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Re: [Index] Langage : Vous aimez les langues ? Parlons-en ! Parlons-les !

#659 Message par Tugdual » samedi 12 décembre 2020 à 13:38

Un superbe travail.

Spoiler : 

Après un tel résultat, poussons la barre plus haut et envoyons le Manuscrit de Voynich à ce chercheur...

:mryellow:
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#660 Message par Tugdual » lundi 18 janvier 2021 à 9:43

Pangloss :
Extrait :
Développé sur le principe de la science ouverte – les documents mis en ligne sont sous licence Creative Commons et tout le monde peut y piocher à sa guise –, Pangloss se veut aussi « prudemment collaboratif ». « Les documents ne seront pas modifiables directement, comme sur Wikipedia, mais nous accueillerons avec plaisir les suggestions et les propositions d’aide, d’où qu’elles viennent. Notamment pour la traduction des documents qui n’en disposent pas encore », indique Alexis Michaud. L’une des nombreuses pépites du site, un récit recueilli par le linguiste et académicien Georges Dumézil dans les années 1960 auprès du tout dernier locuteur oubykh (« La chair du poisson rend intelligent »), a pu être transcrit et traduit grâce au concours inattendu d’un étudiant... californien : celui-ci avait appris cette langue disparue en autodidacte grâce au dictionnaire et aux textes publiés par le même Dumézil.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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