formation paramédical et intégration, préjugés.....

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Morgane26
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formation paramédical et intégration, préjugés.....

#1 Message par Morgane26 » lundi 28 décembre 2020 à 9:50

Bonjour à tous,
Je viens ici afin d'exprimer mon inbquiétude vis à vis des formateurs/enseignants dans l'enseignement professionnel en IFSI/IFAS et leur vue du handicap tel que l'autisme.
Malgré les lois en vigueur sur l'intégration professionnelle et adaptation de formation pour les candidats en situation de handicap, je me rends compte que la réalité en est tout autre en particulier sur notre caractéristique qu'est le syndrome d'asperger.
Bien qu'il existe des aménagements, ceux ci sont pris en compte certess mais les mentalités dans un secteur de la santé où on est "censé" se remettre en question, prendre en compte le profil particulier des étudiants avec TSA et l aider à construire son identité professionnelle, les formateurs ne sont pas toujours ouverts jusqu'à fausser voir déniger nos capacités. Je vais vous faire part de mon expérience suite à mon stage 1 afin de vous donner une idée.

Mon stage s'étant achevé plus tôt que prévu(jeudi au lieu de vendredi 18 décembre), j'en sors pleine de colère et en larmes face à une formatrice incompréhensive face à mon handicap et malgré les efforts faits, elles m'ont mis un 0. Ils n'ont meme pas tenue compte de mes progrès réalisés dans l'aéppréciation et se sont contenté de mettre que je n'avais aucune conscience de l'équipe et de la hiérarchie mais pas que....
Le médecin du travail m'a donc mis en arrêt maladie jusqu'au 4 Janvier pour reprendre les cours.

Ma formatrice a sorti des mots qu'elle n'aurait pas dû exprimer à un élève qui a des difficultés: "que quand on a une pathologie comme telle, on ne choisit pas une voie des services à la personne o y a 100% de relationnel", "que mon handicap est incompatible et c'est comme si on demandait à un aveugle de faire chauffeur de bus" "que je n'avais aucun savoir être", "que je n'aurai meme pas dû avoir un bac pro ASSP en lien avec la santé".

Quand je lui ai posé la question "si j'avais écouté tous ceux qui ..., je n'en serai pas là où j'en suis et serai en ESAT ou FAM", elle me répondit que "votre place est peut être là bas". Qui est elle ma formatrice pour dire ce genre de conneries? elle est conseillère insertion? :hotcry:
Ce n'est pas en 1 mois que on juge un élève si il doit rien à foutre dans cette formation, arre^ter ou pas! Sérieux, faut attendre min un trimestre. C fou, le monde ne tourne pas rond.
:twisted: :twisted: :twisted:

D'autant plus qu'elle est au courant de mon Autisme et de ma dyspraxie...
On dirait qu'elle fait tout pour me faire partir de la formation.
En stage, ayant eu un bac assp, il faut savoir tout faire avant d'aller en stage selon ma formatrice. Ouai mais y a eu le confinement, en bac on n'a pas pu pratiquer. c normal. Il me faut + de temps.
Je ne pensais pas devoir faire face à de telles mentalités dans ce secteur de la santé en particuier avec des aide soignant, infirmier.

En ESAT? ils me voudront pas car je ne suis pas assez handicapé ou déficiente, en EA? j'ai fait un stage en logistique, je suis trop lente. Mais où est ma place??
Le RDV avec le médecin du travail sera déterminant car c'est lui qui me dira si je suis apte à finir ma formation ou Inapte total et devrais tout arrêter, chose que je ne veux pas..
Que faire face à des formateurs comme tel censé aider les élèves qui sont fermé d'esprit?
L'autisme a l'air visiblement de faire peur. Pourtant des solutions d'aménagement de formation existent: étalement de ma formation sur 2 ans au lieu d'un an, cours et aides en méthodologies. Visiblement, à part les aménagement d'épreuves d'examen, ces diuspositions ne sont pas toujours appliquées et bien que l'élève se trouvnt en difficulté aide sa formatrice à trouver des solutions, celle ci est fermé d'esprit et selon elle autisme(handicap social) = incompatibilité avec une formation dans le paramédical et social!!!! Elle m'a même dit "je ne comprends pas pourquoi vous avez eu un bac ASSP. Vous n'auriez meme pas dû faire ce bac! votred handicap est de tel que travailler dans un milieu où y a 100 pour cent de relationnel, c'est vous mettre les pieds sur la tête! comme si moi, je devenais conducteur de travaux alors que je suis non voyante."

Non mais c quoi ces mentalités pour un prof en particulier? Qui sont ils pour juger comme tel? ne sont ils pas censé nous aider?
Diagnostiquée:- Autiste Asperger- en Juillet 2019 + HPI, par le CRA de Limoges.
-Epileptique
- dyspraxique
Poursuite d'études: BTS SP3S 2e année

Ogam
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Re: formation paramédical et intégration, préjugés.....

#2 Message par Ogam » lundi 28 décembre 2020 à 14:35

Bonjour Morgane26,
je ressens parfaitement ta colère et elle me semble légitime car comment peut-on présumer de l'avenir d'une personne par rapport à son handicap ?
Après, il est vrai que certains métiers peuvent poser beaucoup plus de difficultés quand cela peut impliquer du relationnel : je pense au métier d'enseignant, ce qui est mon cas. Mais ce n'est pas parce qu'être enseignant va poser d'avantages de difficultés pour une personne autiste (entre le bruit, les exigences des programmes, les relations avec la hiérarchie ainsi que les collègues et surtout les parents d'élèves et les élèves eux-même) qu'il n'est pas possible de s'en sortir : on retrouve des enseignants autistes qui s'épanouissent.

Je suis également d'accord avec toi sur le fait que si tu ne t'étais pas battue, tu te serais retrouvée dans une voie de garage et pour en sortir : c'est la croix et la bannière. Cela a été le cas pour moi dans les années 90-2000 et quand on t'a posé une étiquette, il est très dur de s'en dégager. Je pense que cette société n'est pas inclusive car les mentalités des responsables politiques, des grands chefs d'entreprises (sauf ceux qui ont déjà été touchés de près ou de loin par l'autisme), des enseignants et formateurs (...) n'ont pas évolué tant que cela. Tant que tu ne rentres pas dans le moule (dans un métier ou autre), tu en es exclu. Le problème est que les gens ne se rendent pas compte des efforts que tu peux faire au quotidien, au travail, dans une formation pour essayer de s' intégrer à cette société et d'autant plus quand tu n'as pas de diagnostic de ton handicap pouvant expliquer ton mal-être, tes difficultés relationnelles avec certaines personnes, ton comportement parfois atypique, les fatigues que tu peux rencontrer quand tu fréquentes du monde ... . Je ne te parlerai même pas de l'égalité des chances (quelle expression pompeuse, hypocrite et si loin de la réalité).

Pour ce qui est de ton cas personnel, il me semble important que tu sois accompagnée pour que tu puisses avoir des personnes sur qui te reposer afin de pouvoir finir ton année. Il me semble important également d'avoir un plan B pour te réorienter au cas où ton diplôme ne serait pas validé (on ne sait jamais ...). Enfin, tu peux également essayer de la jouer fine, en disant à ta formatrice que tu es prête à faire tous les efforts (même si je ne doute pas que tu en fais déjà énormément) et lui demander ce qu'il faudrait que tu fasses pour obtenir ce fameux sésame (tu joues ton va-tout).

Profite de cette semaine pour te reposer.
Diagnostic TSA + HPI (obtenu à l'âge de 34 ans) posé en septembre 2020 par un chef de service en psychiatrie.

margotton91
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Re: formation paramédical et intégration, préjugés.....

#3 Message par margotton91 » lundi 28 décembre 2020 à 16:21

Bonjour Morgane26,

Je comprends tout à fait ce que tu ressens, je compatis et rejoins ce qu'a écrit Ogam.

Pour compléter ses conseils, je te suggère d'envisager de faire un bilan de compétences, dans la mesure du possible avec une structure au fait de ce qu'est le TSA à tendance asperger, avec du personnel formé sur le sujet. J'ai bien conscience que ce n'est pas évident à trouver mais c'est nécessaire afin d'éviter de retomber dans une situation similaire à celle à laquelle tu es confrontée actuellement.

Pour ma part, je bénéficie du dispositif de l'emploi accompagné mais avec une job-coach non spécialisée dans l'accompagnement de personnes de notre condition et j'ai fait les frais de cette non spécialisation. Il y a quelques mois, j'ai trouvé, seule, un emploi en CDD de 2 mois. L'entretien de recrutement s'est très bien passé et j'ai été choisie du fait de mon profil. J'avais écrit noir sur blanc dans ma lettre de motivation la nature de mon "handicap" : cela les intéressait car c'était tout à fait ce qu'ils recherchaient, du fait des points forts que nous avons, pour effectuer le travail attendu. Je suis ressortie de là, confiante. J'ai très rapidement déchanté car je me suis retrouvée dans une entreprise où je n'étais pas encadrée, où il n'y avait pas de management et avec ma N+1 qui ne m'adressait pas la parole, elle ne me disait même pas bonjour. J'ai été extrêmement déstabilisée, d'autant plus que c'est cette personne qui m'avait reçue pour l'entretien d'embauche...
Forcément, je m'en suis ouverte à ma job-coach qui a eu beaucoup de difficultés à me croire, d'autant plus que lorsqu'elle venait sur place, ma responsable ne se montrait pas telle qu'elle était au quotidien... Comme psychologiquement je n'étais pas bien, j'envoyais quotidiennement ou presque des SMS à ma job-coach. A l'occasion d'une de ses venues dans l'entreprise, avant l'entretien avec ma N + 1, je me suis entendue dire : "Arrêtez de vous plaindre, il y a plus malheureux que vous, vous avez réussi à trouver un travail, vous tenez sur vos 2 jambes, vous conduisez, avez une voiture et vivez dans votre propre appartement..." J'ai été tellement interloquée que je n'ai rien trouvé à lui répondre mais je ne suis pas prête d'oublier et, tôt ou tard, cela ressortira car, avec moi, la "vengeance" est un plat qui se mange froid...

Quant à "tout de que j'ai", je ne l'ai pas volé... J'en ai bavé pour apprendre à conduire, cela a coûté assez cher, d'ailleurs, vu le mal que j'ai eu. Ensuite, à l'âge que j'ai, j'ai tout de même réussi à travailler à temps plein, un certain nombre d'années... et régulièrement avec un salaire très correct. Comme je suis économe, à l'époque, j'ai mis de l'argent de côté ce qui m'a permis de m'acheter une voiture et d'avoir mon propre logement...

Voilà, cela ne va pas vous consoler mais, hélas, se trouver face à des "professionnels" pas à la hauteur est très courant, surtout pour des personnes comme nous, car les professionnels au niveau et aptes sont très/trop peu nombreux... La France a 40 ans de retard sur le sujet... La route sera encore longue.

Bon courage
Pré-diagnostic TSA asperger, de niveau faible à modéré, par psychologue clinicien en 03/2019
Confirmation par psychiatre en 04/2019, à 51 ans
Juin 2020 : tests du bilan diagnostic réalisés dans le privé - QI hétérogène

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Morgane26
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Re: formation paramédical et intégration, préjugés.....

#4 Message par Morgane26 » lundi 28 décembre 2020 à 16:37

Bonjour,
Oui, tout comme toi, je suis accompagnée par le dispositif Emploi Accompagnée depuis 3 ans.
Ils veulent tous que j'arrête la formation et ça, c à cause de mentalités fermée comme ma formatrice mais pour faire quoi? horticulture? ça m'interesse pas. Technicien de laboratoire? ça m'interressait mais je suis dyspraxique et à cause des traitements de l'épilepsie, ça me fait trembler donc ça va être compliqué. Auxiliaire vétérinaire? y a plus beaucoup de patrons qui prennent en apprentissage. Blanchisserie? vous rêvez. Animateur social? y a peu de places....
Bref, je me retrouve dans la merde dans n'importe quel métier sauf si je traitais des dossiers administratifs à la CPAM, CH etc mais encore... faut il avoir le sens de l'organisation. :lol: :crazy: :crazy:
Vous savez quoi? je vais finir par demander du boulot dans les bureaux à la MDPH pour traiter les dossiers des usagers sur les prestations sociales type aah afin que ces fichues personnes de la mdph se rendent compte réelement des freins que on me met à chaque fois, des conséquences de l'autisme et surtout.... être plus rapide et efficace vu la lenteur de traitement des dossiers à la MDPH. :D :lol: :mrgreen: :mryellow: :mryellow:
que faire? prendre sur moi en finissant ma formation d'aide soignant quitte à la prolonger en CRP(centre de rééducation professionnel) ? Me déclarer Inapte au travail ou à la formation? changer de voie?
Le souci, c que à part le domaine du social, médico psychologique, médical ou biologie, y a pas grand chose qui me convient et m'interesse. Si c'est pour faire un travail juste pour ... ce n'est pas la peine et je n'ai pas le temps de encore rechanger car j ai déjà 26 ans.
J'ai rdv avec ma conseillère emploi accompagné ce mercredi qui va arriver.
Ils vont tous finir par me faire suicider sérieux.
Comment peut on juger un élève en 1 mois?
Diagnostiquée:- Autiste Asperger- en Juillet 2019 + HPI, par le CRA de Limoges.
-Epileptique
- dyspraxique
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Re: formation paramédical et intégration, préjugés.....

#5 Message par Demeter » vendredi 1 janvier 2021 à 19:30

Salut!

Étant jeune diplômée infirmière, je ne peux que compatir à ton vécu.
Pendant mes études, j'ai très rapidement déchanté pendant les stages, surtout en milieux hospitalier.
Je m'accrochais, malgré l'épuisement et un burn out fait en 2ème année, je me disais à chaque fois de continuer, avec la pression de mon entourage et des enseignants "allez laisse pas tomber, tu verras quand tu auras ton diplôme ça changera tout ça ira mieux".
Cela va faire bientôt 1an que j'ai mon diplôme et je suis dégoûtée de mon métier, je suis entrain de faire une dépression pour les mêmes difficultés que tu rencontres (mentalité intolérante et très dans le jugement de l'équipe, hypocrisie, hiérarchie malveillante).

Je vais être assez négative mais j'émets une forte réserve quant à l'épanouissement des personnes autistes le milieu de la santé. Ce milieu est déjà insupportable pour n'importe quelle personne lambda alors avec nos difficultés cela devient du kamikaze.

Ironiquement, j'ai l'impression que le milieu du soin est celui où il y a le moins de bienveillance. Le non jugement y est pourtant une valeur essentielle :roll:

Ne renonce pas à ce que tu es au plus profond de toi pour une poignée d'intolérants. Ne te laisse pas démonter pour une expérience malheureuse mais sois vraiment prudente car ce milieu est vraiment particulier. J'aurais du écouter mon instinct et me barrer dès le début de mes études. Écoute le tien si tu y arrives.
Suspicion TSA depuis de nombreuses années...
Diagnostic de TSA le 18.12.2020 au CRA
D'autres choses en cours de diagnostic (TDA, troubles dys)

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