capacité fluctuante à poser des limites...
- daphnée
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capacité fluctuante à poser des limites...
Bonjour,
Ayant de nombreux traits autistiques avérés, je cherche parfois à faire la part des choses dans mon fonctionnement entre ce qui peut relever de l'autisme et ce qui n'a rien à voir avec l'autisme.
Et ce afin de le gérer de la meilleure des façons et mieux me connaître.
Je m'interroge actuellement sur le point suivant et souhaiterais avoir si possible des témoignages de personnes autistes sur ce sujet notamment si c'est pertinent.
J'ai compris dans ma vie adulte que j'avais du mal à poser des limites aux autres.
Ca, je sais que ce n'est pas specifique à l'autisme. Du moins, dès neurotypiques rencontrent biensur ce problème.
J'ai fais un travail là-dessus et j'ai beaucoup progressé au point de savoir poser correctement des limites aux autres ( avec un besoin de me perfectionner dans la forme on va dire).
MAIS
il y a des periodes, comme en ce moment ( et j'en profite pour preciser que c'est une periode d'epuisement et de perte de capacités en général) où j'ai l'impression de ne plus avoir de limites entre moi et les autres.
Un exemple: d'habitude, j'arrive à attendre avant de répondre à un message si je n'ai pas le temps, là je reponds à la plupart des sollicitations rapidement. " J'absorbe " plus facilement les problèmes des autres ( empathie accentuée) avec presque l'envie de leur venir en aide. BREF je me perds de vue en tant qu'individu.
De facon generale je peux avoir du mal à dire non, essayer de coller à la normalité, ne pas écouter mon rythme, mes besoins...
Est-ce que c'est à l'origine de la fatigue ? je ne sais plus. Je crois que la fatigue précédait.
Est-ce que ca vous parle ?
merci
Edit :
j'ajoute meme une petite remarque, c'est que je ne suis pas non plus capable dans cet état de tout à fait respecter les limites de l'autre puisque j'ai tendance à parler beaucoup , mais ca c'est plutot uniquement sur le telephone ( en face je sais m'interrompre quand je vois que l'autre personne exprime un ennui / est pressée etc... sachant que j'ai de bonnes capacités d'analyse des visages).
Sur d'autres choses biensur je respecte les autres exemple s'ils me disent non, j'ai le respect des autres mais comme ce flou des limites.
Biensur dans le contenu je parle aussi un peu sans filtre.
Et c'est source de souffrance car je ressens un meli-melo de besoin de contact avec les autres assez fort et besoin de me retrouver moi ( retrouver qui je suis ) en même temps ( donc de préférence sans les autres ).
Tout ca n'a peut-être pas de rapport avec l'autisme , pardon d'avance.
Ayant de nombreux traits autistiques avérés, je cherche parfois à faire la part des choses dans mon fonctionnement entre ce qui peut relever de l'autisme et ce qui n'a rien à voir avec l'autisme.
Et ce afin de le gérer de la meilleure des façons et mieux me connaître.
Je m'interroge actuellement sur le point suivant et souhaiterais avoir si possible des témoignages de personnes autistes sur ce sujet notamment si c'est pertinent.
J'ai compris dans ma vie adulte que j'avais du mal à poser des limites aux autres.
Ca, je sais que ce n'est pas specifique à l'autisme. Du moins, dès neurotypiques rencontrent biensur ce problème.
J'ai fais un travail là-dessus et j'ai beaucoup progressé au point de savoir poser correctement des limites aux autres ( avec un besoin de me perfectionner dans la forme on va dire).
MAIS
il y a des periodes, comme en ce moment ( et j'en profite pour preciser que c'est une periode d'epuisement et de perte de capacités en général) où j'ai l'impression de ne plus avoir de limites entre moi et les autres.
Un exemple: d'habitude, j'arrive à attendre avant de répondre à un message si je n'ai pas le temps, là je reponds à la plupart des sollicitations rapidement. " J'absorbe " plus facilement les problèmes des autres ( empathie accentuée) avec presque l'envie de leur venir en aide. BREF je me perds de vue en tant qu'individu.
De facon generale je peux avoir du mal à dire non, essayer de coller à la normalité, ne pas écouter mon rythme, mes besoins...
Est-ce que c'est à l'origine de la fatigue ? je ne sais plus. Je crois que la fatigue précédait.
Est-ce que ca vous parle ?
merci
Edit :
j'ajoute meme une petite remarque, c'est que je ne suis pas non plus capable dans cet état de tout à fait respecter les limites de l'autre puisque j'ai tendance à parler beaucoup , mais ca c'est plutot uniquement sur le telephone ( en face je sais m'interrompre quand je vois que l'autre personne exprime un ennui / est pressée etc... sachant que j'ai de bonnes capacités d'analyse des visages).
Sur d'autres choses biensur je respecte les autres exemple s'ils me disent non, j'ai le respect des autres mais comme ce flou des limites.
Biensur dans le contenu je parle aussi un peu sans filtre.
Et c'est source de souffrance car je ressens un meli-melo de besoin de contact avec les autres assez fort et besoin de me retrouver moi ( retrouver qui je suis ) en même temps ( donc de préférence sans les autres ).
Tout ca n'a peut-être pas de rapport avec l'autisme , pardon d'avance.
traits autistiques
- Kumi_44
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Re: capacité fluctuante à poser des limites...
Bonjour daphnée,
Je trouve que tu décris bien la difficulté d'établir ce qui en peut être la cause : TSA ? Fatigue ? Autres ?
Je vais témoigner en tant que personne autiste : ce que tu me décris me parle.
D'ailleurs, ça a pris pas mal de temps vis à vis de ce sujet avant de savoir que pour ma part, ne pas savoir établir des limites vient du TSA + troubles anxieux associés. Chacun est différent et comme tu le décris, les personnes neurotypiques peuvent aussi avoir cette problématique mais les causes seront différentes des TSA.
Ça me fait penser à une époque où j'étais en dépression sévère. Je pensais naïvement que je savais établir des limites vis à vis de moi même et des autres car je n'avais pas eu explicitement entendu que je pouvais avoir cette problématique.
Ce moment dépressif avec une fatigue intense (+ épilepsie qui n'arrangeait rien) faisait que j'absorbais tout. Comme si c'était moi mais je faisais que fusionner les émotions des autres et les miennes. Voyant aussi que je fatiguais plus facilement, j'ai énormément culpabilisé pendant des années sur le fait que je ne tienne pas dans la journée... mais il s'avère que j'allais toujours au desssus de mes limites et ceux depuis l'enfance. Cette énorme carapace a explosé quand il n'était plus possible de gérer. Le contrôle se perd et l'impression que le reste s'emballe sans qu'on puisse rien y faire. Je me noyais dans les autres à la limite de m'oublier complètement.
Malgré tout, je faisais au mieux pour socialiser car j'avais la peur de perdre les amis qui m'étaient chers. J'en avais perdu pas mal...
Malgré une amélioration de ma santé mentale (plus en dépression depuis plusieurs années), les problématiques en rapport notamment aux limites ont très peu changé.
Je pensais que ça venait de la dépression mais il s'avère que ça a juste accentué ce que j'avais déjà.
Depuis que j'ai effectué la démarche de diagnostic et avec un suivi avec des personnes connaissant bien le TSA, je découvre que j'essaie encore de m'adapter (camouflage social) et que je gère mal les limites. J'apprends vis à vis de moi même que j'arrive mieux à identifier (j'ai encore du travail). Vis à vis des autres, c'est plus compliqué. Quand je suis très fatiguée, soit je parle beaucoup (logorrhée ou "boulimie verbale") sans aucune efficacité au niveau communication, soit je suis mutique.
Comme toi, il va y avoir des jours où parler avec quelqu'un sans l'interrompre et socialiser, j'y arrive (mais pas sans fatigue plus ou moins perceptible...). Il y en a d'autres où je ne peux gérer les conventions sociales (tutoyer une personne que je ne connais pas, parler pendant plus d'une minute...).
Quand ça va être un sujet passionnant, je vais avoir du mal à m'arrêter. J'ai cette tendance à m'excuser assez vite quand je constate (un peu trop tard ) que je parle beaucoup.
J'ai aussi du mal à moduler ma voix (tendance à parler fort si pas d'attention dessus) et ça joue sur les limites des autres. Par contre, j'arrive mieux à ne pas prendre les émotions des autres comme une éponge.
Je navigue de plus en plus avec les moments seules et les moments avec les autres. C'est un besoin qui s'ancre petit à petit.
J'espère que tu trouveras pertinent mon témoignage, si cela ne l'est pas, tant pis !
Je trouve que tu décris bien la difficulté d'établir ce qui en peut être la cause : TSA ? Fatigue ? Autres ?
Je vais témoigner en tant que personne autiste : ce que tu me décris me parle.
D'ailleurs, ça a pris pas mal de temps vis à vis de ce sujet avant de savoir que pour ma part, ne pas savoir établir des limites vient du TSA + troubles anxieux associés. Chacun est différent et comme tu le décris, les personnes neurotypiques peuvent aussi avoir cette problématique mais les causes seront différentes des TSA.
Ça me fait penser à une époque où j'étais en dépression sévère. Je pensais naïvement que je savais établir des limites vis à vis de moi même et des autres car je n'avais pas eu explicitement entendu que je pouvais avoir cette problématique.
Ce moment dépressif avec une fatigue intense (+ épilepsie qui n'arrangeait rien) faisait que j'absorbais tout. Comme si c'était moi mais je faisais que fusionner les émotions des autres et les miennes. Voyant aussi que je fatiguais plus facilement, j'ai énormément culpabilisé pendant des années sur le fait que je ne tienne pas dans la journée... mais il s'avère que j'allais toujours au desssus de mes limites et ceux depuis l'enfance. Cette énorme carapace a explosé quand il n'était plus possible de gérer. Le contrôle se perd et l'impression que le reste s'emballe sans qu'on puisse rien y faire. Je me noyais dans les autres à la limite de m'oublier complètement.
Malgré tout, je faisais au mieux pour socialiser car j'avais la peur de perdre les amis qui m'étaient chers. J'en avais perdu pas mal...
Malgré une amélioration de ma santé mentale (plus en dépression depuis plusieurs années), les problématiques en rapport notamment aux limites ont très peu changé.
Je pensais que ça venait de la dépression mais il s'avère que ça a juste accentué ce que j'avais déjà.
Depuis que j'ai effectué la démarche de diagnostic et avec un suivi avec des personnes connaissant bien le TSA, je découvre que j'essaie encore de m'adapter (camouflage social) et que je gère mal les limites. J'apprends vis à vis de moi même que j'arrive mieux à identifier (j'ai encore du travail). Vis à vis des autres, c'est plus compliqué. Quand je suis très fatiguée, soit je parle beaucoup (logorrhée ou "boulimie verbale") sans aucune efficacité au niveau communication, soit je suis mutique.
Comme toi, il va y avoir des jours où parler avec quelqu'un sans l'interrompre et socialiser, j'y arrive (mais pas sans fatigue plus ou moins perceptible...). Il y en a d'autres où je ne peux gérer les conventions sociales (tutoyer une personne que je ne connais pas, parler pendant plus d'une minute...).
Quand ça va être un sujet passionnant, je vais avoir du mal à m'arrêter. J'ai cette tendance à m'excuser assez vite quand je constate (un peu trop tard ) que je parle beaucoup.
J'ai aussi du mal à moduler ma voix (tendance à parler fort si pas d'attention dessus) et ça joue sur les limites des autres. Par contre, j'arrive mieux à ne pas prendre les émotions des autres comme une éponge.
Je navigue de plus en plus avec les moments seules et les moments avec les autres. C'est un besoin qui s'ancre petit à petit.
J'espère que tu trouveras pertinent mon témoignage, si cela ne l'est pas, tant pis !
Diagnostiquée TSA en octobre 2021 et épileptique depuis l'âge de 16 ans.
Mari diagnostiqué TSA en 2016.
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Re: capacité fluctuante à poser des limites...
Je vous comprends tous les deux. Je travaille ça en thérapie. Je constate que bien que j'essaye de respecter mes besoins et que je les verbalise de plus en plus aux autres, je continue à dépasser mes limites en leur présence. Ce qui provoque énormément de fatigue après et parfois un effondrement.
Donc ce n'est pas évident. D'autant que je reste malgré tout encore une éponge émotionnelle.
Bon courage à vous deux.
Donc ce n'est pas évident. D'autant que je reste malgré tout encore une éponge émotionnelle.
Bon courage à vous deux.
Diagnostiquée TDAH fin 2022
Diagnostiquée TSA (anciennement Asperger) avec anxiété en mai 2023
Diagnostiquée TSA (anciennement Asperger) avec anxiété en mai 2023
- daphnée
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Re: capacité fluctuante à poser des limites...
Merci à vous deux pour vos réponses précises, cela me permet de me faire une idée.
Effectivement ca me semble plutôt lié à un TSA étant donné que malgré les acquis le naturel reprend le dessus brutalement...
Mais c'est complexe de savoir. Faudrait que je vois avec un psy à l'avenir ( je n'ai pas de suivi ces mois-ci).
Effectivement ca me semble plutôt lié à un TSA étant donné que malgré les acquis le naturel reprend le dessus brutalement...
Mais c'est complexe de savoir. Faudrait que je vois avec un psy à l'avenir ( je n'ai pas de suivi ces mois-ci).
traits autistiques
- Kumi_44
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Re: capacité fluctuante à poser des limites...
Il est difficile de savoir et pour en être sûre, rien de mieux qu'un professionnel connaissant le TSA. Il aura le recul et saura observer.
Nous pouvons être complémentaire en apportant un témoignage de ce qu'on vit de l'intérieur. Ça permet aussi de se dire que ces efforts ne seront pas vains.
Nous pouvons être complémentaire en apportant un témoignage de ce qu'on vit de l'intérieur. Ça permet aussi de se dire que ces efforts ne seront pas vains.
Diagnostiquée TSA en octobre 2021 et épileptique depuis l'âge de 16 ans.
Mari diagnostiqué TSA en 2016.
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- daphnée
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Re: capacité fluctuante à poser des limites...
Oui... pour l'instant j'ai pas de professionnel approprié dans le secteur mais j'attends la convocation d'un CRA ( liste d'attente).
Vos réponses m'aident toujours à éclaircir les choses.
Vos réponses m'aident toujours à éclaircir les choses.
traits autistiques
Re: capacité fluctuante à poser des limites...
je pense que ce qui relève de l'autisme ce sont les limites et non la capacité ou non à les poser, mais ce qui peut être compliqué c'est que face à une norme, il peut être plus compliqué de poser ses limites, avec la peur de paraître anormal, et limité justement.
Mais je pense qu'avec des personnes bienveillantes et compréhensives finalement ça n'a pas à poser problème, pour cela il faut pouvoir comme dit quelqu'un ici, bien connaître ses limites, et savoir ce qui est négociable ou pas (pour ma part le sommeil, pouvoir me reposer, récupérer quand j'en ai besoin, évidemment dans une société où l'hyperactivité est encouragée c'est compliqué, et je travaille sur le fait de ne pas culpabiliser de mes limites, sinon forcément je ne pourrai pas les poser.)
Mais je pense qu'avec des personnes bienveillantes et compréhensives finalement ça n'a pas à poser problème, pour cela il faut pouvoir comme dit quelqu'un ici, bien connaître ses limites, et savoir ce qui est négociable ou pas (pour ma part le sommeil, pouvoir me reposer, récupérer quand j'en ai besoin, évidemment dans une société où l'hyperactivité est encouragée c'est compliqué, et je travaille sur le fait de ne pas culpabiliser de mes limites, sinon forcément je ne pourrai pas les poser.)
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs
- Kumi_44
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Re: capacité fluctuante à poser des limites...
Je ne suis pas d'accord là dessus. Je pense clairement que les limites ET avoir la capacité de les poser peuvent être inhérentes à l'autisme. Tout dépend de la cause.Dehlynah a écrit : ↑samedi 10 août 2024 à 16:37 je pense que ce qui relève de l'autisme ce sont les limites et non la capacité ou non à les poser, mais ce qui peut être compliqué c'est que face à une norme, il peut être plus compliqué de poser ses limites, avec la peur de paraître anormal, et limité justement.
Disons que si la cause de ne pas avoir la capacité de les poser sont : ne pas savoir refuser, ne pas vouloir de conflits... ce sont ce qu'on retrouve en tant que autiste avec ces problématiques sociales. Que tu sois entourée de personnes bienveillantes ou non.
Il est vrai aussi que certaines personnes autistes ne voient même pas qu'ils outrepassent une norme et donc va directement dire que ce n'est pas possible (et peuvent même pas savoir le pourquoi, qu'elle est la limite qui fait que ?) On est dans le cas inverse où quelque soit ce qui sera proposé, ça sera un non, j'ai déjà rencontré ce cas de figure.
La notion de norme me dépasse d'où aussi mon trouble anxieux ne sachant pas ce qui serait bon ou non de faire socialement. D'autres n'hésiteront pas et ça pose d'autres soucis sociaux qui ne seront pas forcément visibles.
D'où la difficulté de répondre à ces questions de limites sans déjà travailler sur soi et se comprendre. La clé serait d'avoir les deux : connaître ses limites + avoir la capacité de les poser sans être marginaliser.
Diagnostiquée TSA en octobre 2021 et épileptique depuis l'âge de 16 ans.
Mari diagnostiqué TSA en 2016.
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Re: capacité fluctuante à poser des limites...
ok alors quand on est arrivé à ce constat: je n'arrive pas à poser mes limites - se demander comment, pourquoi ? Quelles solutions trouver pour ne pas m'épuiser, épuiser les autres ?
en thérapie, en TCC, que sais-je, qu'est ce qu'on en fait de ce constat ?
en thérapie, en TCC, que sais-je, qu'est ce qu'on en fait de ce constat ?
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs
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Re: capacité fluctuante à poser des limites...
Je n'ai pas des réponses précises à ces questions car j'y travaille activement avec plusieurs pro de santé.
Il y a plusieurs sphères à travailler :
la connaissance de ses limites : physique, psy, cognitive, sociale... ça se travaille via une connaissance active de soi. Cela peut être d'en savoir plus sur le TSA via une ETP (éducation thérapeutique du patient) + psychoéducation quand le diagnostic est posé, aussi avec un psy qui peut donner quelques pistes générales (à toi de creuser sur ce qui est tes limites ou non) mais aussi via des pairs. L'étape de se poser des questions ici comme par exemple : quelles sont vos limites dans un contexte donné? Et avoir une attention / écoute active de son corps (pas évident pour tous...). Chacun est différent et va avoir des limites plus ou moins définis. Ça peut aussi se travailler avec un psychomotricien ayant une connaissance du TSA adulte car il peut jouer sur la sensorialité, le ressenti du corps...
Pour ma part, j'arrive de mieux en mieux à connaître mes limites et c'est par les protections (donc à l'inverse de s'exposer) qui m'ont beaucoup appris sur ma fatigabilité et mon camouflage. J'ai aussi lu beaucoup de livres différents avec des témoignages, plus techniques et scientifiques et échanger via des rencontres avec d'autres personnes TSA.
Le pourquoi
Chercher le pourquoi n'est pas forcément une fin en soi. Si c'est pour savoir si mes limitations ou poser mes limites viennent du TSA, troubles anxieux... j'en n'ai pas fini ! En tout cas, quand le diagnostic est déjà posé et même s'il y a des commorbidités, chercher le pourquoi est déjà épuisant. Ça se gère très bien avec une TCC pour ne pas rester sur ces questions du pourquoi et donc une recherche d'une vérité sans fin (cercle vicieux) mais plutôt dans la capacité d'agir (donc d'aller sur le comment).
Comment poser ses limites ?
Très bonne question et elle est essentielle à se poser.
Tout d'abord, il faudrait savoir comment poser ses limites à soi. Un défi quand on a un diagnostic tardif et qu'on veut vivre comme "avant". Quand on connaît ses limites, il y a des étapes à franchir pour les accepter et par la suite agir sur le comment. La TCC est très bien pour ça. Ça permet aussi de se déculpabiliser et de se dire que je suis telle que je suis, ma vie n'est pas faite que de limites, il y a aussi des forces à exploiter. D'où l'importance d'en discuter entre nous.
Ensuite, savoir comment poser ses limites aux autres. Il est compliqué pour nous TSA de savoir quand et comment peut on les fixer car en fonction des lieux, des contextes, des personnes en face, il est plus ou moins difficile de sauter le pas. Cela demande des compétences sociales qu'il peut être possible "d'apprendre" via des pairs où on échange nos expériences mais aussi via des ateliers d'habilités sociales. Une orthophoniste en séances individuelles peut aider (j'ai un suivi régulier) aussi.
Mais si comme moi, c'est couplé avec une anxiété très forte, il faut aussi voir pour qu'elle ne soit pas envahissante via de la TCC, traitement...
Finalement, on peut agir sur ce constat quand tout est réuni. J'espère avoir répondu à ta question.
Il y a plusieurs sphères à travailler :
la connaissance de ses limites : physique, psy, cognitive, sociale... ça se travaille via une connaissance active de soi. Cela peut être d'en savoir plus sur le TSA via une ETP (éducation thérapeutique du patient) + psychoéducation quand le diagnostic est posé, aussi avec un psy qui peut donner quelques pistes générales (à toi de creuser sur ce qui est tes limites ou non) mais aussi via des pairs. L'étape de se poser des questions ici comme par exemple : quelles sont vos limites dans un contexte donné? Et avoir une attention / écoute active de son corps (pas évident pour tous...). Chacun est différent et va avoir des limites plus ou moins définis. Ça peut aussi se travailler avec un psychomotricien ayant une connaissance du TSA adulte car il peut jouer sur la sensorialité, le ressenti du corps...
Pour ma part, j'arrive de mieux en mieux à connaître mes limites et c'est par les protections (donc à l'inverse de s'exposer) qui m'ont beaucoup appris sur ma fatigabilité et mon camouflage. J'ai aussi lu beaucoup de livres différents avec des témoignages, plus techniques et scientifiques et échanger via des rencontres avec d'autres personnes TSA.
Le pourquoi
Chercher le pourquoi n'est pas forcément une fin en soi. Si c'est pour savoir si mes limitations ou poser mes limites viennent du TSA, troubles anxieux... j'en n'ai pas fini ! En tout cas, quand le diagnostic est déjà posé et même s'il y a des commorbidités, chercher le pourquoi est déjà épuisant. Ça se gère très bien avec une TCC pour ne pas rester sur ces questions du pourquoi et donc une recherche d'une vérité sans fin (cercle vicieux) mais plutôt dans la capacité d'agir (donc d'aller sur le comment).
Comment poser ses limites ?
Très bonne question et elle est essentielle à se poser.
Tout d'abord, il faudrait savoir comment poser ses limites à soi. Un défi quand on a un diagnostic tardif et qu'on veut vivre comme "avant". Quand on connaît ses limites, il y a des étapes à franchir pour les accepter et par la suite agir sur le comment. La TCC est très bien pour ça. Ça permet aussi de se déculpabiliser et de se dire que je suis telle que je suis, ma vie n'est pas faite que de limites, il y a aussi des forces à exploiter. D'où l'importance d'en discuter entre nous.
Ensuite, savoir comment poser ses limites aux autres. Il est compliqué pour nous TSA de savoir quand et comment peut on les fixer car en fonction des lieux, des contextes, des personnes en face, il est plus ou moins difficile de sauter le pas. Cela demande des compétences sociales qu'il peut être possible "d'apprendre" via des pairs où on échange nos expériences mais aussi via des ateliers d'habilités sociales. Une orthophoniste en séances individuelles peut aider (j'ai un suivi régulier) aussi.
Mais si comme moi, c'est couplé avec une anxiété très forte, il faut aussi voir pour qu'elle ne soit pas envahissante via de la TCC, traitement...
Finalement, on peut agir sur ce constat quand tout est réuni. J'espère avoir répondu à ta question.
Diagnostiquée TSA en octobre 2021 et épileptique depuis l'âge de 16 ans.
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Re: capacité fluctuante à poser des limites...
Excusez moi en quoi/comment un orthophoniste peut aider à poser ses limites ?Kumi_44 a écrit : ↑mercredi 14 août 2024 à 23:10 Je n'ai pas des réponses précises à ces questions car j'y travaille activement avec plusieurs pro de santé.
Il y a plusieurs sphères à travailler :
la connaissance de ses limites : physique, psy, cognitive, sociale... ça se travaille via une connaissance active de soi. Cela peut être d'en savoir plus sur le TSA via une ETP (éducation thérapeutique du patient) + psychoéducation quand le diagnostic est posé, aussi avec un psy qui peut donner quelques pistes générales (à toi de creuser sur ce qui est tes limites ou non) mais aussi via des pairs. L'étape de se poser des questions ici comme par exemple : quelles sont vos limites dans un contexte donné? Et avoir une attention / écoute active de son corps (pas évident pour tous...). Chacun est différent et va avoir des limites plus ou moins définis. Ça peut aussi se travailler avec un psychomotricien ayant une connaissance du TSA adulte car il peut jouer sur la sensorialité, le ressenti du corps...
Pour ma part, j'arrive de mieux en mieux à connaître mes limites et c'est par les protections (donc à l'inverse de s'exposer) qui m'ont beaucoup appris sur ma fatigabilité et mon camouflage. J'ai aussi lu beaucoup de livres différents avec des témoignages, plus techniques et scientifiques et échanger via des rencontres avec d'autres personnes TSA.
Le pourquoi
Chercher le pourquoi n'est pas forcément une fin en soi. Si c'est pour savoir si mes limitations ou poser mes limites viennent du TSA, troubles anxieux... j'en n'ai pas fini ! En tout cas, quand le diagnostic est déjà posé et même s'il y a des commorbidités, chercher le pourquoi est déjà épuisant. Ça se gère très bien avec une TCC pour ne pas rester sur ces questions du pourquoi et donc une recherche d'une vérité sans fin (cercle vicieux) mais plutôt dans la capacité d'agir (donc d'aller sur le comment).
Comment poser ses limites ?
Très bonne question et elle est essentielle à se poser.
Tout d'abord, il faudrait savoir comment poser ses limites à soi. Un défi quand on a un diagnostic tardif et qu'on veut vivre comme "avant". Quand on connaît ses limites, il y a des étapes à franchir pour les accepter et par la suite agir sur le comment. La TCC est très bien pour ça. Ça permet aussi de se déculpabiliser et de se dire que je suis telle que je suis, ma vie n'est pas faite que de limites, il y a aussi des forces à exploiter. D'où l'importance d'en discuter entre nous.
Ensuite, savoir comment poser ses limites aux autres. Il est compliqué pour nous TSA de savoir quand et comment peut on les fixer car en fonction des lieux, des contextes, des personnes en face, il est plus ou moins difficile de sauter le pas. Cela demande des compétences sociales qu'il peut être possible "d'apprendre" via des pairs où on échange nos expériences mais aussi via des ateliers d'habilités sociales. Une orthophoniste en séances individuelles peut aider (j'ai un suivi régulier) aussi.
Mais si comme moi, c'est couplé avec une anxiété très forte, il faut aussi voir pour qu'elle ne soit pas envahissante via de la TCC, traitement...
Finalement, on peut agir sur ce constat quand tout est réuni. J'espère avoir répondu à ta question.
Je viens d'être diagnostiqué, je suis en Burnout pour partie parce que je ne sais pas poser mes limites (pas que). Je suis suivie par une psychologue et un psychiatre. Mais j'ai envie/besoin d'essayer d'avancer.
TSA sans Déficience intellectuelle diagnostiqué en Libéral en 2024
En Burnout
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- Kumi_44
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Re: capacité fluctuante à poser des limites...
L'orthophoniste va aider au niveau communication et apprentissage sociale.
Je lui explique une situation menant à des besoins de poser des limites ou même à les expliciter mais je ne sais pas les dire ni comment.
Elle va déjà m'expliquer au niveau contextuel ce qui peut être dit ou non (ce qui ne va pas forcément se savoir seule). Et m'apprendre en théorie et avec des exercices de mise en pratique chez soi de comment bien les poser. Soit essayer un moyen plus facile (pour moi, c'est le mail) si c'est possible. Un mix de psychoéducation sur le fonctionnement de soi mais aussi une psychoéducation sociale (comment fonctionne l'autre) + habilités sociales.
Elle m'avait pas mal aidée l'année dernière quand j'étais en formation et qu'elle était de moins en moins adaptée à mes besoins. Savoir en parler a été une épreuve...
En gros, elle est là pour te guider et t'apprendre comme ce qu'on pourrait avoir lors des habilités sociales en groupe selon des situations données mais finalement de façon plus fine et personnalisée.
Une psychologue formée aux habilités sociales pourraient très bien aider dans ce domaine.
Je lui explique une situation menant à des besoins de poser des limites ou même à les expliciter mais je ne sais pas les dire ni comment.
Elle va déjà m'expliquer au niveau contextuel ce qui peut être dit ou non (ce qui ne va pas forcément se savoir seule). Et m'apprendre en théorie et avec des exercices de mise en pratique chez soi de comment bien les poser. Soit essayer un moyen plus facile (pour moi, c'est le mail) si c'est possible. Un mix de psychoéducation sur le fonctionnement de soi mais aussi une psychoéducation sociale (comment fonctionne l'autre) + habilités sociales.
Elle m'avait pas mal aidée l'année dernière quand j'étais en formation et qu'elle était de moins en moins adaptée à mes besoins. Savoir en parler a été une épreuve...
En gros, elle est là pour te guider et t'apprendre comme ce qu'on pourrait avoir lors des habilités sociales en groupe selon des situations données mais finalement de façon plus fine et personnalisée.
Une psychologue formée aux habilités sociales pourraient très bien aider dans ce domaine.
Diagnostiquée TSA en octobre 2021 et épileptique depuis l'âge de 16 ans.
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- daphnée
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Re: capacité fluctuante à poser des limites...
coucou
Je reviens faire un tour ici et je vois les nouvelles réponses mercii
effectivement
- connaitre ses limites
- se poser les limites à soi
- poser les limites aux autres...
Je crois que mon problème dans ces moments-là se situe à l'étape numéro 2 et notamment dans l'interaction avec les autres : le besoin de contact avec l'autre et simultanément le besoin d'etre seule, l'incapacité à me positionner vis-à-vis de moi-même dans ces moments-là et la passivité qui en résulte.
En effet c'est peut-être lié au fait qu'on essaie de " coller " aux normes. En réalité c'est peut-être plus complexe, c'est peut-être aussi que nos besoins sont complexes.
Quant à l'expression de ses limites/besoin, je trouve la communication bienveillante efficace ! j'ai progressé dessus par des lectures ( articles uniquement) ou suivi psy par petites touches ( car avant j'étais facilement vexante ! )
Courage à la nouvelle personne que je ne connais pas qui est en burn out aussi...
Je reviens faire un tour ici et je vois les nouvelles réponses mercii
effectivement
- connaitre ses limites
- se poser les limites à soi
- poser les limites aux autres...
Je crois que mon problème dans ces moments-là se situe à l'étape numéro 2 et notamment dans l'interaction avec les autres : le besoin de contact avec l'autre et simultanément le besoin d'etre seule, l'incapacité à me positionner vis-à-vis de moi-même dans ces moments-là et la passivité qui en résulte.
En effet c'est peut-être lié au fait qu'on essaie de " coller " aux normes. En réalité c'est peut-être plus complexe, c'est peut-être aussi que nos besoins sont complexes.
Quant à l'expression de ses limites/besoin, je trouve la communication bienveillante efficace ! j'ai progressé dessus par des lectures ( articles uniquement) ou suivi psy par petites touches ( car avant j'étais facilement vexante ! )
Courage à la nouvelle personne que je ne connais pas qui est en burn out aussi...
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- freeshost
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- Localisation : CH
Re: capacité fluctuante à poser des limites...
Ouais, quant aux interactions sociales, tu peux essayer de chercher la bonne dose et les limites qui te sont tiennes :
- combien de temps ?
- à quelle fréquence ?
- les réponses diffèrent selon le type d'interaction sociale (juste par écrit ; par appels audio ; par appels vidéos ; en face-à-face ; etc.) et selon le contexte (bar bruyant ; bureau calme ; bureau agité ; au calme chez soi ; etc.) ;
- les réponses diffèrent aussi selon les personnes (l'état des relations avec celles-ci) et le nombre de personnes à la fois ;
- etc.
Tu peux aussi fixer des heures où tu dis que tu n'es pas disponible. Tu peux régler les notifications, mettre le silence.
Bon, un peu moins facile dès qu'on a au moins un enfant ou une personne sous sa responsabilité. [interactions sociales nécessaires, parfois bien fatigantes, nécessité d'être plus souvent disponible, conflits divers, etc.]
- combien de temps ?
- à quelle fréquence ?
- les réponses diffèrent selon le type d'interaction sociale (juste par écrit ; par appels audio ; par appels vidéos ; en face-à-face ; etc.) et selon le contexte (bar bruyant ; bureau calme ; bureau agité ; au calme chez soi ; etc.) ;
- les réponses diffèrent aussi selon les personnes (l'état des relations avec celles-ci) et le nombre de personnes à la fois ;
- etc.
Tu peux aussi fixer des heures où tu dis que tu n'es pas disponible. Tu peux régler les notifications, mettre le silence.
Bon, un peu moins facile dès qu'on a au moins un enfant ou une personne sous sa responsabilité. [interactions sociales nécessaires, parfois bien fatigantes, nécessité d'être plus souvent disponible, conflits divers, etc.]
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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- daphnée
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Re: capacité fluctuante à poser des limites...
Tu as tout compris Freeshost
Toujours ayssi pertinent.
Ca fait plaisir d'avoir de tes nouvelles.
Tu vas bien ?
Toujours ayssi pertinent.
Ca fait plaisir d'avoir de tes nouvelles.
Tu vas bien ?
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