Traitements médicamenteux

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Re: Traitements médicamenteux

#121 Message par Jean » samedi 4 juin 2011 à 15:35

Dans la revue Prescrire,
Méthylphénidate (Ritaline°, Concerta°) chez les enfants hyperactifs : retards de croissance
Un retard de croissance important chez un enfant traité par méthylphénidate (Ritaline°, Concerta°) doit faire envisager une interruption ou un ajustement du traitement.

Le traitement des enfants dont le comportement dit "hyperactif" a des conséquences sociales, scolaires et familiales préoccupantes, passe d'abord par une prise en charge comportementale et/ou psychothérapeutique. Quand celle-ci est insuffisante, un traitement par méthylphénidate est parfois proposé, mais son efficacité est modeste et il a des effets indésirables.

Le méthylphénidate est un médicament psychostimulant de la famille des amphétamines. Dès les années 1970, un retentissement sur l'évolution de la taille et du poids des enfants traités a été évoqué, vraisemblablement lié à son effet de diminution de l'appétit, qui augmente avec la dose. En 2010, diverses données confirment le retard de croissance de l'ordre de 1 cm à 1,5 cm par an, en particulier la première année de traitement. Après un arrêt ponctuel ou durable du traitement, un rattrapage de la croissance est en général constaté dans un délai de 2 ans. D'autres traitements proposés en alternative au méthylphénidate exposent aussi à un retard de croissance.

Le méthylphénidate n'est qu'un recours pour certains enfants dits "hyperactifs". Le renouvellement de la prescription est l'occasion d'un examen clinique avec suivi des mensurations de l'enfant. Son arrêt ou la diminution des posologies est à envisager en cas de retard de croissance trop important.

Hyperactivité de l'enfant : risque d'hallucinations sous méthylphénidate (Septembre 2006)
Hyperactivité de l'enfant avec troubles de l'attention : le méthylphénidate en dernier recours seulement (Mai 2006)
Hyperactivité avec déficit de l'attention : le traitement médicamenteux n'est qu'un recours (Avril 2004)

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#122 Message par Jean » mardi 7 juin 2011 à 21:29

Extrait de l'article Progrès dans la compréhension de l'autisme: 2007-2010 - Michael L. Rutter

Absence d'une réponse marquée aux médicaments
De nombreuses études ont démontré que l'autisme se distingue de presque tous les autres troubles psychiatriques en ne montrant aucun bénéfice marqué de médicaments psychotropes sur le cœur des symptômes (tels que la réciprocité sociale déficente et la communication sociale). (Buitelaar 2003; Scahill et Martin 2005). Pourquoi? Une implication possible est que le déficit de base n'affecte pas les neurotransmetteurs ; sinon, qu’est-ce que cela implique? Il est important de se poser la question, non pas tant en raison des implications pour le traitement aujourd'hui, mais plutôt parce qu’une réponse satisfaisante pourrait avoir d'importantes implications pour les bases neuronales de l'autisme. Pour le moment, les médicaments sont d'une certaine valeur pour les problèmes associés, mais l'énigme est pourquoi ce semble être tout.
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Re: Traitements médicamenteux

#123 Message par Jean » mardi 7 juin 2011 à 21:35

Extrait des conclusions de : Revue de la littérature des traitements de l’autisme aux Etats-Unis
Peu de médicaments montrent un bénéfice pour des comportements répétitifs ou des symptômes associés, avec la preuve la plus claire favorisant la rispéridone [Risperdal] et l'aripiprazole [Abilify], tous les deux étudiés dans des ECR et ayant fourni la preuve d’une amélioration dans les comportements problèmes et répétitifs. Des effets secondaires importants, toutefois, indiquent clairement que même si ces médicaments sont efficaces, la prudence s'impose quant à leur utilisation chez les patients sans déficience grave ou risque de blessure.

Quelques autres interventions médicales semblent prometteuses pour la recherche future, y compris les IRS [inhibiteur de recapture de la sérotonine, antidépresseurs] , le méthylphénidate [Ritaline], les acides gras oméga 3, et la mélatonine. D’autres ne sont manifestement pas efficaces et ne méritent pas d’étude plus approfondie, comme la sécrétine.
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Re: Traitements médicamenteux

#124 Message par Jean » lundi 27 juin 2011 à 21:35

Sur le forum d'Autisme Suisse Romande
Cellules souches :

Voici la position du comité scientifique d'autisme suisse romande au sujet du traitement de l'autisme par les cellules souches :

Pour le moment il n'y a aucune étude sérieuse menée de manière scientifique par un centre reconnu qui a montre un effet de la thérapie avec des cellules souches.
Tout ce que l'on trouve sur Internet provient d'institutions privées qui proposent elles-mêmes ce genre de thérapies (certaines en Inde, une autre en Allemagne qui d'ailleurs a été fermée parce qu'illégale).

Une publication de 2007 (Ichim et al, Journal of Translational Medicine) décrit tout ce que les cellules souches pourraient avoir comme effet sur l'oxygénation du cerveau mais ne montre aucun résultat d'aucune étude.

Un certain nombre de laboratoires indépendants étudient les cellules souche en relation avec l'autisme (et non pas en vue d'une thérapie)

Dans ce contexte, Ricardo Dolmetsch, Prof a Stanford, a présenté ses recherches.
Entre autres, il utilise des cellules souches provenant de personnes atteintes d'autisme pour essayer de les faire se développer en neurones et d'étudier leur comportement électrique et chimique - donc là, ce n'est pas un traitement, mais l'utilisation de cellules souches pour mieux comprendre les neurones et leur comportement.

Donc oui les cellules souches sont intéressantes, mais pour la compréhension et non pour le traitement de l'autisme.

Et, comme d'habitude, il faut se méfier des traitements miracles, si c'était vrai, ca se saurait...!
Autisme suisse romande et son comité scientifique invite donc les parents à une très grande prudence envers toutes les thérapies scientifiquement non fondées. A la fin, seuls les portemonnaies des vendeurs d'illusions s'en portent mieux !
Cordialement

Annemarie Chavaz, présidente autisme suisse romande
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Re: Traitements médicamenteux

#125 Message par Jean » vendredi 29 juillet 2011 à 11:28

Dans le projet de recommandations de la Haute Autorité de Santé, les paragraphes 1435 à 1615 (pages 35 à 38) sont consacrés aux traitements médicamenteux.

Les derniers paragraphes (1555 - 1595):

Il est recommandé, hors exceptionnelles situations d’urgence, que les psychotropes soient prescrits par un spécialiste en neurologie de l'enfant ou en psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent ou par un médecin très familier du traitement des troubles du comportement de l'enfant et de l'adolescent avec TED.

Par principe, une prescription de psychotropes est provisoire. Une évaluation régulière de l’indication (tous les 6 mois) doit être proposée avec réalisation d'une fenêtre thérapeutique. L'inefficacité ou l'intolérance doivent conduire à son interruption.

Il n’y a pas d’arguments en faveur de l’association de médicaments psychotropes. Il est donc recommandé, si le traitement n’est pas efficace, de changer de molécule plutôt que d’en d’ajouter une, afin d’éviter le cumul des prescriptions.

Il est recommandé :
que toute nouvelle prescription soit précédée, sauf cas d’urgence, d’un examen clinique éliminant toute cause somatique (épilepsie, douleur, etc.), d’une analyse fonctionnelle des troubles du comportement, et d’une description précise des symptômes ciblés à partir d’échelles permettant un suivi objectif (...) ;
que la mise en œuvre du traitement soit conforme aux règles de bonne pratique et suivent les recommandations disponibles spécifiques par molécules (...)
qu’une surveillance médicale, comprenant le cas échéant les examens biologiques nécessaires à la surveillance de la tolérance, soit mise en œuvre suivant les recommandations spécifiques disponibles de la molécule utilisée, afin de juger de l’efficacité et de la tolérance ;
que la tolérance prenne en compte les effets sur les fonctions cognitives et les capacités d’apprentissage de l’enfant/adolescent (recherche de la dose minimale efficace) ;
qu’une fiche de suivi standardisée du traitement comprenant les données du médicament prescrit (efficacité, effets indésirables, doses, compliance, début-fin de prescription) et les données cliniques s’appuyant sur les échelles d’évaluation et les données biologiques, soit à disposition du prescripteur ;
outre l’intérêt direct de cette fiche pour le suivi de l’enfant/adolescent, celle-ci pourrait également être centralisée pour réaliser des études observationnelles.

Il est recommandé que le prescripteur rencontre régulièrement les parents, afin :
de faire le point sur les autres traitements médicamenteux pris par l’enfant (automédication ou prescrits par d’autres prescripteurs) ;
de fournir aux parents une information claire sur l'indication, les effets indésirables et les risques potentiels liés au traitement ;
de recueillir l'accord des parents et lorsque c'est possible de leur enfant avant la prescription.
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Re: Traitements médicamenteux

#126 Message par Jean » vendredi 29 juillet 2011 à 11:32

et à éviter lignes 1600 à 1620 :

L’insuffisance de preuve et l’expérience clinique ne permettent pas d’établir de recommandations pour la naltrexone ou les alpha 2 adrénergiques (clonidine, guanficine) (accord d’experts)

La sécrétine n’a pas d’indication dans le traitement des symptômes des TED (non efficacité démontrée, grade A).

D’après l’expérience clinique des professionnels et du fait de l’absence ou du peu d’études disponibles en 2011 ayant évalué leur efficacité et leur sécurité, les traitements suivants, en dehors de leurs indications spécifiques, ne sont pas recommandés chez les enfants/adolescents avec TED en vue de réduire les symptômes liés aux TED :
  • immunothérapie ;
    chélation des métaux lourds ;
    traitements antibiotiques ;
    traitements antifongiques ;
    vitamines, régimes sans gluten et sans caseïne, acides oméga-3
    dextromethorphan ;
    famotidine ;
    amantadine et sédatifs (benzodiazépines, antihistaminiques).
[/i][/b]
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Re: Traitements médicamenteux

#127 Message par bernard » vendredi 29 juillet 2011 à 22:21

Jean a écrit :amantadine et sédatifs (benzodiazépines, antihistaminiques).
Pour les benzodiazépines, voir le nom des médocs (souvent des anxiolytiques) dans le tableau présent sur la page http://fr.wikipedia.org/wiki/Benzodiaz%C3%A9pine
Bernard (55 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)

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Re: Traitements médicamenteux

#128 Message par Jean » mardi 4 octobre 2011 à 21:28

Une information qui circule ces jours-ci sur le propanolol. Elle fait référence à une étude publiée en avril 2011.

AUTISME: Le propranolol, pour développer le langage et la communication

Le propranolol a été utilisé pendant des décennies avec des effets secondaires minimes, en particulier dans le traitement de l'hypertension artérielle. Les chercheurs MU sont les premiers à étudier les bénéfices du médicament dans le traitement de l'autisme. Les premiers résultats de cette étude de l’université du Missouri, publiée dans la revue scientifique Cognitive and Behavior Neurology démontrent les bénéfices prometteurs du propranolol pour améliorer les fonctions d’expression orale et sociales des personnes atteintes d'autisme.

La plupart des interventions pharmacologiques pour les personnes atteintes d'autisme ciblent des troubles psychiatriques, dont l'agressivité, l'anxiété ou des comportements obsessionnels, précisent les auteurs du département Neurologie and Psychologie de l’Université du Missouri.

Le propranolol est un bêta-bloquant utilisé, entre autres indications, dans le traitement de l'hypertension artérielle et de certains troubles du rythme ainsi que pour certaines indications de l’anxiété.

Ces scientifiques ont étudié l'utilisation du propranolol pour améliorer les symptômes de l'autisme et suggèrent que le propranolol est prometteur pour l'amélioration des fonctions de communication sociales. "Nous pouvons clairement affirmer que le propranolol a non seulement le potentiel d’améliorer le développement du langage mais aussi la communication visuelle par l’établissement d’un contact visuel avec les autres, explique l’auteur, David Beversdorf, professeur agrégé et expert de l’autisme.

Le propranolol peut aider significativement les personnes atteintes d’autisme à s’adapter aux différentes situations sociales. L’étude a été menée sur 14 participants adolescents et adultes atteints d’autisme et 14 témoins appariés qui ont du accomplir 2 tests de reconnaissance des mots et de fluidité orale. 1 test a été effectué 60 minutes après l'administration de 40 mg de propranolol par voie orale et un test après placebo, le tout en double aveugle et de façon inversée. Le propranolol améliore les performances de fluidité, d'aisance avec les autres effets attendus sur le rythme cardiaque et la pression artérielle.

Comme s’il n’y avait pas de stress…Le propranolol agit en réduisant l'effet de la noradrénaline provoquée par le stress et permet au cerveau de fonctionner comme s'il n'y avait pas de stress. Chez les personnes atteintes d'autisme, les neurotransmissions fonctionnent différemment. Les chercheurs pensent que le médicament peut agir sur ces neurotransmissions et améliorer les processus et le fonctionnement dans les domaines de la communication orale et visuelle. «Quand des personnes en bonne santé sont soumises à un stress, leurs neurones s'activent de manière accélérée, en réaction à l'agent stressant, ce qui ne permet pas, sur le moment, de nouvelles arrivées de données (inputs) au cerveau», explique le Pr. Beversdorf. "Pourtant, pour résoudre des problèmes difficiles, nous avons besoin d'informations provenant de sources distantes. Nos données suggèrent que les personnes atteintes d'autisme ont une difficulté similaire à accéder à des sources distantes d’information (des paroles ou des regards) durant les tâches de communication.

Dans des études antérieures, les scientifiques avaient déjà constaté que le propranolol peut aider les personnes autistes à résoudre des tâches simples ou des anagrames. Le propranolol peut aussi améliorer la fluidité et l’aisance à l’oral, qui exige une compréhension des mots et une connectivité améliorée entre les différentes régions du cerveau.

Source: Cognitive and Behavior Neurology. 24(1):11-17, March 2011doi: 10.1097/WNN.0b013e318204d20e “Effect of Propranolol on Word Fluency in Autism”
http://www.santelog.com/modules/connais ... asuite.htm
Beversdorf, David Q.; Saklayen, Sanjida; Higgins, Katherine F.; Bodner, Kimberly E.; Kanne, Stephen M.; Christ, Shawn E.

Traduction sur Autisme Information Science 04/2011
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Re: Traitements médicamenteux

#129 Message par Murielle » jeudi 6 octobre 2011 à 10:35

WOUAH.! Intéressant tout ça.!!! :bravo:
Murielle,
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.

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Re: Traitements médicamenteux

#130 Message par Jean » lundi 19 décembre 2011 à 20:36

Publié par Autisme Information Science
Le Prozac pourrait atténuer les symptômes d'autisme chez les adultes

L'antidépresseur Prozac semble être utile pour traiter un symptôme déterminant de troubles du spectre autistique - un comportement répétitif et compulsif.

Dans une étude récemment publiée portant sur des adultes autistes, la moitié de ceux qui ont pris du Prozac (fluoxétine) ont connu des baisses significatives dans les comportements répétitifs.
Voir suite sur : http://autisme-info.blogspot.com/2011/1 ... om-in.html
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Re: Traitements médicamenteux

#131 Message par Jonquille57 » jeudi 26 janvier 2012 à 8:47

J'ai une question qui me turlupine depuis .... des années et à laquelle je n'ai toujours pas de réponses. Comme nous avons la chance d'avoir un médecin parmi les membres de ce forum, c'est plutôt à elle que je m'adresse ( Liane, tu t'es reconnue ? :mryellow: ).

Bref, Liane, je voudrais avoir un avis avisé.... :wink: et surtout très franc. J'aimerais savoir si trop de prise d’anxiolytiques peuvent avoir des conséquences définitives sur le cerveau. Bon, je ne suis pas une pro, donc, je te cite quelques médicaments parmi d'autres dont je ne me souviens plus le nom : vallium, haldol, tercian, loxapac, neuleptil, tranxène ( comprimé et piqûre ), laroxyl, lepticur, risperdal, citalopram, dépapokte, etc, etc....il y en a sûrement d'autres...

Je précise que mon filston a pris aussi du Concerta, et nous avons du arrêté dans l'urgence au bout de 48 heures.

Très franchement, y a-t-il eu des études sur cela à long terme ? Est-ce que la prise simultanée de certaines de ces médicaments peuvent détruire des choses ?

Merci, Liane, si tu veux bien m'expliquer ... :wink:

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Re: Traitements médicamenteux

#132 Message par Liane » jeudi 26 janvier 2012 à 15:57

Première réponse rapide car c'est un vaste sujet ! Dans tout ce que tu cites il y a plusieurs classes de médicaments : anti dépresseurs, anxiolytiques, neuroleptiques, régulateur de l'humeur.

Actuellement il est recommandé d'éviter la prescription au long cours des anxiolytiques ( valium, tranxène) en raison du risque d'effets secondaires ( accoutumance, mémoire, chutes chez les personnes âgées).

Je ne crois pas avoir entendu quelques choses sur des effets irréversibles ( c'est à dire qui existeraient après l'arrêt du traitement ) sur le fonctionnement du cerveau.
Je ne suis pas une spécialiste de la littérature médicale ( mais un collègue pourrait m aider).
Dans la pratique on voit pas mal de personnes qui en prennent depuis longtemps.( Car il faut bien soulager les souffrances...)

Pour les antidépresseurs (laroxyl, citalopram) c'est tout différent. Sur les plus récents ( comme le citalopram ...) on fonde beaucoup d'espoir actuellement. Ils n'ont quasi plus d'effets secondaires et ils auraient plutôt un effet bénéfique sur la " plasticité" du cerveau et éviteraient même certaines démences.

Le depakote est un régulateur de l'humeur prescrits dans les cas particuliers de psychose manico- depressive. Ce n'est pas si fréquent. Je n'ai pas trop de renseignements comme ça.

Quant aux neuroleptiques pour moi ils doivent être utilisés en cas de délires, agitation aiguë, schizophrénie. J'ai vu leur prescription il y a 20 ans lors d'un stage en service de psychiatrie. Des "vieux" neuroleptiques comme l'haldol ont bien aidé des personnes en cas de crises aigues graves.
Mais la plupart des traitements neuroleptiques ne font pas partie de ma pratique quotidienne. C'est la responsabilité des psychiatres.
Autrefois on voyait des "tics" apparaître chez des gens qui avaient des neuroleptiques au long cours. Je ne sais pas ce qu'il en est actuellement.

Très franchement, je pense que si le traitement a été arrêté, il n'y a aucune raison connue pour que le cerveau soit définitivement abîmé.

Après il ne faut pas se tromper de diagnostic. Il y a des patients qui ont réellement besoin des neuroleptiques.

Par contre j'espère que l'habitude de prescrire du risperdal pour les troubles du comportement des enfants sera vite perdue ...

Ce qui compte beaucoup pour le fonctionnement cérébral à mon avis c'est la stimulation. Et il n'y a pas d'âge pour l'évolution, la rééducation...

(Ah, et le lepticur c'est fait pour éviter les effets secondaires des neuroleptiques.)

Voilà. Je ne sais pas si j'ai repondu à ta question et surtout j'espère ne pas avoir dit trop de bêtises. !!
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Re: Traitements médicamenteux

#133 Message par Jonquille57 » jeudi 26 janvier 2012 à 16:05

Merci beaucoup Liane. Je vois que certains médicaments ont été prescrits vraiment à tord ! :evil: ( tu me parles de délires, agitation aiguë, schizophrénie.... ça me fait froid dans le dos en repensant à mon filson quand il ingurgitait toute cette m... pardon, mais c'est plus fort que moi ).

Tu me parles de l'apparition de tics. Nom d'une pipe, Mysterio en a toujours eu, mais pas aussi envahissants que ceux qu'il a maintenant. Et pourtant, il ne prend plus aucun médicament.

Bon, je ne veux pas rentrer dans les détails... Mais je constate malgré tout des changements...

Je te fais un mp. :wink:

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Re: Traitements médicamenteux

#134 Message par Liane » jeudi 26 janvier 2012 à 17:43

Quelques précisons car effectivement on tombe vite dans le domaine privé.

Ce ne sont que des généralités sur les différentes classes de médicaments psychotropes, si ça peut aider à y voir plus clair dans certaines lectures.

La médecine ça se pratique au cas par cas et l'efficacité ou les intolérances aux médicaments dépendent elles aussi de chaque individu.

En ce qui concerne les effets secondaires tardifs ( dyskinésies bucco faciales) des neuroleptiques que je pu voir il ya 20 ans, je pense qu'on a progressé ausi sur ce point maintenant. Cela se produisait après de très mombreuse années de traitement.

A plus tard jonquille en mp !!
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Re: Traitements médicamenteux

#135 Message par Jonquille57 » jeudi 26 janvier 2012 à 19:15

Merci Liane de tes éclaircissements. :bravo:

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