
Alors effectivement, cette étude par exemple parle d'une hausse des transitions FTM (female to male/homme transgenre), mais pas d'inversion de la tendance non plus globalement :Asphodèle a écrit : ↑dimanche 13 avril 2025 à 21:17Alors non, je ne savais pas pas quel était le pourcentage (merci pour l'information d'ailleurs), et mon but n'est pas de généraliser.
La hausse des transitions femme vers homme (désolée encore si je n'ai pas le bon vocabulaire) est récente, c'est un fait il me semble. Quand les transitions ont été possibles en France, au début il y avait bien plus de transitions homme vers femme, la proportion s'est totalement inversée, d'ailleurs vu que tu semble très au courant du sujet, tu as certainement les chiffres.
Spoiler : Je spoile pour alléger :
L'augmentation des FTM au cours des deux dernières décennies remonte à fin 90 (l'étude ayant pris fin en 2017). Cette augmentation est donc comprise dans l'étude néerlandaise dont je parlais dans mon message [à partir de 8:38 dans la vidéo], et pourtant le taux de détransition est resté le même — et extrêmement bas.
Ce qui indique donc que ces personnes FTM étaient, pour la majorité écrasante, bel et bien trans et non des femmes cis juste garçons manqués. (Sachant que, comme dit plusieurs fois, même une détransition ne veut pas forcément dire que la personne n'est pas trans.)
Aucune personne ni organisation n'est censée pousser à la transition. Tu dis d'ailleurs juste après :Si j'ai parlé de ça, ce n'est pas pour parler de quantité, mais comme le sujet est aussi l'autisme, qu'on sait que chez les autistes les stéréotypes de genre sont moins prégnants, et qu'on sait que la société n'est souvent pas tendre avec les autistes... je m'interroge sur le bon "diagnostic".
Ce qui m'inquiète pour ces personnes, c'est que j'ai peur que certaines d'entre elles se trompent de problème : que leur mal-être ne soit pas une dysphorie de genre, mais autre chose (potentiellement l'autisme). S'il n'y a pas de transformation physique, c'est réversible (bon il y a toujours le regard de la société qui est sans doute peu tolérant). Mais s'il y en a une, c'est autre chose (notamment avec la chirurgie). D'où ma remarque, mais c'est pas anti-trans (enfin je ne pense pas), c'est juste que j'ai particulièrement de sympathie pour les jeunes filles autistes (vu que j'en fréquente plusieurs au GEM et que je vois qu'elles font face à pas mal de difficultés) et j'ai quand même un peu peur que certain(e) professionnels et certains groupes poussent à la transition certaines personnes pour lesquelles ce n'est pas la solution (pour les groupes, pas par méchanceté ou calcul, mais juste par un phénomène d'identification).
En fait, l'accès à la transition est compliqué en général, certaines personnes ont simplement la chance de tomber sur de bon·nes pros, à l'écoute.Je sais bien que le problème inverse existe et est sans doute bien plus présent, et que pour certain·e·s c'est la croix et la bannière pour accéder à une transition (et déjà pour être écouté·e par les pros...).
Mais je te rassure, lea pro ou l'organisme, ou le groupe social, qui "pousse à la transition", c'est un fantasme, très en vogue justement du côté du lobby anti-trans.
Ici je comprends bien que ce n'est pas ce que tu dis, tu t'intéresses uniquement au cas particulier de l'autisme, d'une erreur d'interprétation de la part de la personne autiste se "pensant" trans et qui serait écoutée par des pros (pas en mode "méchant docteur woke" mais juste en mode "on veut l'aider"), ou mise sur la mauvaise piste par des groupes, et t'en inquiètes.
Mais le truc, c'est que ça a très peu de chances de se passer comme cela. Disons que ça n'est pas impossible, mais pour 1 potentiel cas comme ça (toujours dans le cadre du TSA), il y en a une tonne d'autres où ça se passe nickel (et on ne peut jamais savoir à coup sûr quand ça ne passera pas LES RARES FOIS où ça ne passera pas).
Et donc, on doit accepter la petite part de risque, et former au maximum les pros de santé.
J'ajoute que les personnes autistes (mais tu le sais) sont entièrement capables de discernement et de se savoir trans. Ce qui dépasse d'ailleurs la seule dysphorie de genre ou l'inconfort avec son corps qui évolue (c'est avant tout une IDENTITÉ de genre).

C'est vraiment très important de ne pas assimiler, même malgré soi, la transidentité, mais aussi la dysphorie de genre, à une simple volonté d'échapper à notre corps qui nous gêne.
Toi et moi avons été incommodées par nos règles, par exemple, et pourtant ça ne nous est pas venu à l'esprit de transitionner. Une transition pouvant d'ailleurs n'être que sociale (un homme trans, par exemple, peut garder tous ses attributs de base et n'en rester pas moins un homme ; mais il faut que ce soit ce qu'il veut, comme pour n'importe qui d'autre).
Qu'elle existe potentiellement, oui... mais tout est potentiellement risqué (et d'autres trucs BEAUCOUP plus risqués ne sont pourtant pas scrutés autant que le risque de regretter sa transition) ; donc à partir de là on fait avec.Et je sais aussi que les anti-trans sont à fond sur ça, mais ce n'est pas parce que des gens instrumentalisent quelque chose, que cette chose n'existe pas.
Les chiffres indiquent une prévalence bien assez énorme des transitions satisfaisantes (et même de retransitions lorsqu'il y a détransitions, dans moins d'1% des cas). Les bénéfices parfois salvateurs l'emportent largement sur le risque, minime mais présent (et loin de moi l'idée de minimiser le ressenti d'une personne détransitionnant pour de bon).
C'est comme pour la chirurgie (dans la médecine en général) : on peut la regretter, ou même mourir sur le bloc opératoire...
Sans oublier que la rhétorique transphobe, qui n'est pas la tienne mais à laquelle on peut sans le vouloir emprunter les codes, passe beaucoup par la protection des enfants.
Or, dès lors que la menace wokiste a été débunkée (et j'ai bien compris que tu n'étais pas du tout là-dedans

Faire preuve de trop de réticence, même en voulant "protéger", revient finalement à ne pas traiter une certaine population sur la même base d'égalité que le reste. Et pouvoir s'en rendre compte, c'est très précieux.
La notion de droit est centrale dans ce "débat" (qui n'en est pas un car on ne débat pas de l'identité d'une personne). Faire trop attention, c'est, sous un autre angle, nier une identité.
Il est rappelé sur le blog de Jean (dernier message posté par lui sur ce topic), le "droit à des soins pour permettre aux transgenres mineurs d'affirmer leur identité, notamment grâce à des bloqueurs de puberté. Cela doit concerner aussi les jeunes autistes"
Disons que le genre est basé sur des constructions sociales, dans lesquelles chaque personne se repère et se situe. Et effectivement, ça n'est pas universel, d'ailleurs j'ai mentionné la colonialité du genre dans ma précédente réponse.Je suis d'accord avec la majorité de ta réponse, sauf sur une chose : je ne pense pas que l'identité de genre soit totalement décorrélée de la société dans laquelle on vit. Je m'étais intéressée un moment à l'anthropologie, et ça permet de se rendre compte que les catégories de genre dépendent énormément de la culture. Au point que dans certaines cultures les homosexuels hommes sont assimilés aux femmes, ou que les femmes ménopausées sont totalement considérées comme des hommes, ou que dans d'autres une femme veuve pour prendre une épouse (et dans ce cas la première est considérée aussi comme un homme)... Même si la dysphorie de genre n'est pas nouvelle (mais qu'avant elle était plus internalisée, cachée), son expression est probablement au moins en partie un reflet de la société.

Oh oui, bien sûr que les filles "peu féminines" sont mal traitées, moi-même au collège je ne m'épilais pas (rien de "peu/pas féminin" mais sociétalement c'est vu comme tel) donc j'en sais quelque chose.Et si je suis très contente que la société accepte beaucoup plus l'homosexualité que quand j'étais enfant, ainsi que les identités diverses, j'ai tout de même cette inquiétude sur les filles, car vraiment je trouve qu'elle a des exigences bien plus grandes envers les filles, et une injonction à la féminité (enfin une certaine idée de la féminité) que je n'ai pas connue enfant ni jeune fille. Ce n'est pas (encore) trop le cas dans les milieux plutôt intellectuels, mais dans les établissements scolaires que j'ai fréquentés (ruraux, bourgeois, ou banlieues tranquilles de classes moyennes) je peux t'assurer que c'est bien le cas, que les filles peu féminines sont mal traitées par les camarades (voire par les parents ...). Je ne sais pas si ça a un lien ou pas avec l'augmentation des transitions, j'espère que tu as raison sur le fait que non.
Mais de ce que j'ai compris, si je me réfère à l'étude d'au-dessus, c'est que :
Ce n'est pas que plus de filles garçons manqués se sentent "forcées" de transitionner, c'est que parmi ces garçons manqués, il y a en fait des hommes trans, qui transitionnent plus souvent vu l'évolution des possibilités, mais leur proportion (et validité) n'a pas tellement changé.
Selon l'étude, "une possibilité est qu'un degré relativement plus faible de stigmatisation sociale des femmes adoptant des comportements transgenres (comparativement aux hommes) a permis une certaine atténuation de la dysphorie de genre chez les hommes transgenres", ce qui expliquerait pourquoi pendant une certain temps les FTM étaient nettement moins représentés (en plus d'une accessibilité aux soins et de possibilités plus restreintes pour les personnes trans en général), ce qui corrobore l'impression que tu avais.

Et bien entendu, pas question de faire le raccourci garçon manqué = homme trans, bien sûr qu'il y a des filles cisgenres qui le sont. C'est juste que ceux qui transitionnent (plus souvent qu'avant) font partie de la proportion de garçons manqués ayant toujours été trans. En termes de "groupe sociologique", je veux dire.

La pauvre...Quant à la considération des trans par la société dans laquelle nous vivons actuellement, c'est pareil, selon l'endroit regardé la situation peut être très différente, je le sais pour avoir fréquenté et fréquenter autant des milieux plutôt intellectuels et ouverts que ruraux et pauvres, ou bourgeois traditionnels. Et je peux vous garantir que si vous allez dans certains coins, l'homosexualité est encore mal vue, alors la transidentité...Spoiler :

La lutte contre les injustices est un combat qui n'est pas près de s'arrêter...