Annoncer son autisme à son compagnon

[Auberose]

Bonjour à tous

Pour la faire courte, il y a environ un mois j'ai annoncé mon autisme à mon compagnon après avoir beaucoup pris sur moi pour masquer (le bruit, les restaurants, la routine etc) depuis, c'est comme si je m'autorisais à mettre des limites: je m'autorise à dire à mon compagnon que tel ou tel truc ça ne me convient pas (par ex maintenant je refuse d'aller au restaurant quand il y a trop de monde).

Mon compagnon s'est montré compréhensif et m'a dit qu'il se doutait de mon autiste. Le truc c'est que depuis j'ai l'impression que son comportement a changé, comme si tout cela devenait lourd à porter pour lui. Je ne sais pas s'il y a des gens dans mon cas mais c'est très dur d'annoncer son autisme et ensuite on a envie d'en parler, de l'expliquer à l'autre, sauf que l'autre est déjà en train de digérer l'annonce...

En fait, j'ai l'impression que mon copain a une part de déni. Par exemple, je lui ai expliqué que je mettais mon casque anti bruit en ville pour ne pas être épuisée. Plusieurs fois, il m'a demandé pourquoi je ne mettais pas plutot mes écouteurs "parce que c'est plus pratique" comme s'il oubliait la fonction première du casque.

Il y a des moments où j'ai l'impression qu'il comprend mais il y a une semaine il me sort un " on est tous un peu autistes" qui m'a fait très mal. J'avais envie de lui expliquer que non, mais je sens qu'il y a un peu de déni dans sa démarche.

Le plus gros point concerne le permis de conduire, que j'essaye de passer sans succès depuis des années. Je me suis enfin autorisée à m'inscrire dans une auto école pour TSA, mon copain semblait comprendre, puis quand je lui ai expliqué certains trucs il m'a dit "conduire une voiture c'est comme le vélo, c'est juste que vous avez décidé que c'était difficile". Ce yoyo permanent entre l'impression qu'il comprend puis plus du tout, ça m'épuise.

Tout cela pour dire que je ne sais pas quoi faire et cette situation me fait souffrir. D'un côté je m'autorise enfin à être vraiment moi et à mettre des limites ce qui est positif; d'un autre côté je ne veux pas passer pour la fille intolérante à tout. Et surtout, j'aimerais lui en parler vraiment (lui expliquer ce que ça implique etc et le rassurer aussi) mais je ne le sens pas prêt...

il y a d'autres personnes qui ont été dans ce cas? pas simple

[Arcane]

Bonjour Auberose,


Je suis navrée de lire ce que tu traverses avec ton compagnon...
Je trouve ses propos validistes "vous avez décidé que c'était difficile"
...
Ca me choque en fait.


Ce monsieur ne semble pas avoir compris du tout (et je ne suis pas sûre qu'il en soit capable vu ses propos) que nous fonctionnons tous différemment et que certaines choses qui sont faciles pour certains, sont difficiles pour d'autres...

J'ai toujours tendance à dire que dans une relation, lorsqu'on ne me respecte pas, cette relation n'est pas bonne...

[ad_astra]

Plus j'avance, plus je crois que tant que l'on ne vit pas les choses, on ne peut pas totalement les comprendre... (mais ce n'est pas pour autant que c'est une excuse pour ne faire aucun effort).

La vraie question est : est-ce que tu te sens bien et comprise à ses côtés, ou as-tu l'impression de devoir continuellement faire des efforts de manière unilatérale ?

Je me mange aussi parfois des réflexions désagréables de la part de ma compagne... Mais depuis que mon diagnostic d'autisme est tombé, elle essaie de faire un peu plus attention aux sursollicitations sensorielles et me laisse un peu plus seul dans mon coin quand je me retranche. Et de mon côté, je n'hésite plus à dire quand quelque chose me pèse et ce que ça provoque chez moi.

Pour moi, dans le cas de l'autisme dans le couple, les points les plus importants et qui restent non négociables sont : la compréhension, la confiance et la clémence.

[ikh]

Je rejoins @ad_astra sur le fait que vivre les choses peut faire une grande différence (avec un concept fantasque de simulation de TSA).

J'ajouterai que j'accepte les remarques maladroites dues à la méconnaissance. Je place ma limite entre d'un côté les gens dans la bienveillance qui vont chercher à comprendre — au moins partiellement — ou bien à ne rien dire, pour faire moins mal; et de l'autre, qui n'en aura rien à battre, parce que « ce serait quand même à la minorité à s'adapter pour pas non plus trop faire chier le monde ».

Quant à poser mon slam sur mon XP sur le sujet; redite. À l'annonce de ma prise de rendez-vous en CRA, ma moitié de l'époque m'a répondu: « tu veux un diagnostic pour avoir une excuse pour ne faire aucun effort ». Ça rejoint « c'est juste que vous avez décidé que c'était difficile ». Ça semble toujours facile quand on sait faire. Je pourrais sortir à beaucoup d'autres le même genre de banalité blessante à propos de la programmation (parce que oui, c'est plutôt facile pour moi mais que non, tout le monde n'est pas à la même enseigne).

[Ostara]

Bonjour à tous

Pour la faire courte, il y a environ un mois j'ai annoncé mon autisme à mon compagnon après avoir beaucoup pris sur moi pour masquer (le bruit, les restaurants, la routine etc) depuis, c'est comme si je m'autorisais à mettre des limites: je m'autorise à dire à mon compagnon que tel ou tel truc ça ne me convient pas (par ex maintenant je refuse d'aller au restaurant quand il y a trop de monde).

Mon compagnon s'est montré compréhensif et m'a dit qu'il se doutait de mon autiste. Le truc c'est que depuis j'ai l'impression que son comportement a changé, comme si tout cela devenait lourd à porter pour lui. Je ne sais pas s'il y a des gens dans mon cas mais c'est très dur d'annoncer son autisme et ensuite on a envie d'en parler, de l'expliquer à l'autre, sauf que l'autre est déjà en train de digérer l'annonce...

En fait, j'ai l'impression que mon copain a une part de déni. Par exemple, je lui ai expliqué que je mettais mon casque anti bruit en ville pour ne pas être épuisée. Plusieurs fois, il m'a demandé pourquoi je ne mettais pas plutot mes écouteurs "parce que c'est plus pratique" comme s'il oubliait la fonction première du casque.

Il y a des moments où j'ai l'impression qu'il comprend mais il y a une semaine il me sort un " on est tous un peu autistes" qui m'a fait très mal. J'avais envie de lui expliquer que non, mais je sens qu'il y a un peu de déni dans sa démarche.

Le plus gros point concerne le permis de conduire, que j'essaye de passer sans succès depuis des années. Je me suis enfin autorisée à m'inscrire dans une auto école pour TSA, mon copain semblait comprendre, puis quand je lui ai expliqué certains trucs il m'a dit "conduire une voiture c'est comme le vélo, c'est juste que vous avez décidé que c'était difficile". Ce yoyo permanent entre l'impression qu'il comprend puis plus du tout, ça m'épuise.

Tout cela pour dire que je ne sais pas quoi faire et cette situation me fait souffrir. D'un côté je m'autorise enfin à être vraiment moi et à mettre des limites ce qui est positif; d'un autre côté je ne veux pas passer pour la fille intolérante à tout. Et surtout, j'aimerais lui en parler vraiment (lui expliquer ce que ça implique etc et le rassurer aussi) mais je ne le sens pas prêt...

il y a d'autres personnes qui ont été dans ce cas? pas simple

Conduire c'est comme le vélo c'est juste que c'est vous qui décidez que c'est difficile.ah non ah non ah non,perso j'en ai vraiment chié pour passer mon permis, entre la difficulté a coordonner mon corps,la communication épuisante,faire plusieurs choses en même temps et être enfermé avec un inconnu dans une bagnole, ça a été pour moi l'horreur,j'ai passé mon permis six fois perso.

Le jour où j'ai passé mon permis et que je l'ai eue,j'ai fais une crise d'angoisse dans la bagnole et j'étais en hyper ventilation,a tel point que l'inspecteur ce jour là m'as demandé si je voulais qu'on s'arrête une minute que je prenne l'air et que je reprenne mes esprits et les autres passages précédents ça a été pareil.

Peut être l'encourager à lire sur le TSA? beaucoup de personnes vont te dire oui je comprend ton diagnostic,ton autisme,mais en réalité ils ne savent pas réellement de quoi il s'agit,du coup ils sont bien bien bien loin de se rendre compte des difficultés de la personne.

[Ostara]

Moi le miens de mari il m'as dis qu'il été admiratif de mon parcours parce que malgré mes difficultés,j'ai réussi pleins de choses,j'ai rien de plus que d'autres personnes autistes mais je suis têtue et j'ai essayé jusqu'à ce que ça fonctionne

Il connais mon diagnostic mais même avant il ne m'as jamais forcé a socialiser,de toute façon et n'as jamais rien dis sur mes IS,il m'as même proposé d'acheter un autre meuble pour que le grand meuble serve uniquement a ranger tout mes parfums.

On va rigoler si on déménage un de ces quatre il m'as dit

[Christinette91]

Ici quand j'ai parlé de mes démarches à mon mari il y a 6 ans il m'a écoutée mais j'ai quand même fait en sorte qu'il vienne avec moi pour entendre le diagnostic de la bouche de ma psychiatre. Parce que ce n'est pas la même chose d'entendre les choses de la bouche d'un professionnel ou de celle d'un proche.

Et cela a été utile notamment quand il a été question du diagnostic de notre fille.

Pour ce type de rendez-vous j'essaie toujours de faire en sorte qu'il soit là pour l'entendre.