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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Posté : jeudi 16 septembre 2021 à 12:26
par Amy
Solfurie a écrit : mercredi 4 août 2021 à 23:20 Je me permets de participer au sujet relancé.

Je suis moi-même perdue avec cette histoire de "mode" car je vois de plus en plus autour de moi, parfois des gens que je connais dans la vraie vie et qui me paraissaient tout à fait neurotypiques, en tout cas différents de moi et frôlant parfois l'agressivité, la toxicité et la manipulation, se tourner vers le diagnostic d'autisme, au point de "tordre" la description de leur vécu pour le faire correspondre aux caractéristiques de l'autisme, certains ont même décroché ce diagnostic...

Moi-même étant fort intéressée par la psychologie et la psychiatrie depuis plusieurs années, j'avais le sentiment de déceler d'autres profils de troubles de la personnalité chez ces personnes. (Même si ça ne reste que mon analyse, je ne suis pas une professionnelle)

Je dois admettre que ça a un effet dévastateur chez moi, moi qui pensait trouver des réponses sur qui je suis après avoir été diagnostiquée, j'admets être doublement perdue quand je vois que, finalement, la limite entre autisme et neurotypie semble complètement atténuée voire invisible même pour certains professionnels censés savoir tout départager.
Comme cette phrase "on est tous un peu autistes" qui me perturbe un peu.

Est-il possible que l'on soit en effet très nombreux et que nos connaissances sur ce trouble soient trop limitées ?
Ce trouble existe t'il vraiment et ne sommes nous pas tous sur un large spectre englobant tous les comportements ?

Quel sens a ce diagnostic quand on n'a aucun problème apparent à sociabiliser, qu'on enchaîne les relations, qu'on ne semble pas avoir de stéréotypies ni de problèmes sensoriels... qu'on a exactement le même parcours de vie qu'un neurotypique, finalement ?
Peut-on vraiment se dire autiste juste car on connaissait tous les noms de dinosaures enfant, ou parce qu'on est en dépression ? Je vois certains pour lesquels ces arguments suffisent.

Comment expliquer mon anxiété qui me bouffe la vie, la dépression qui m'habite depuis 20 ans, mes problèmes de communication quotidiens, mes crises hebdomadaires, le fait que j'ai toujours mal avec le son et la lumière, que j'ai un mal fou à sortir de chez moi, à rencontrer des gens, à passer du temps avec quelqu'un et entretenir une conversation plus de 5mn, que je sois constamment épuisée, que je sois incapable d'organiser ma vie et de travailler correctement ou même avoir une vie de famille normale, que j'ai une façon de raisonner particulière et très rationnelle qui me met constamment en décalage avec les autres, que j'ai du mal à savoir comment m'habiller, etc... si l'on peut être autiste en ne vivant pas tout cela... ?
Quel est vraiment ce trouble s'il n'y a pas ces caractéristiques ?

Je sais que tous les autistes ne sont pas malheureux, qu'il est question de spectre, que parfois l'autisme peut être "invisible", je fais moi-même partie de ceux qui ont beaucoup caché et surcompensé, je me suis battue corps et âme contre mon autisme toute ma vie car j'ai toujours détesté ce que je suis, malgré tout, je sais faire la différence entre le "camouflage"/la compensation et le fait de paraître tout à fait neurotypique, dans mon cas, ça s'est quand même toujours vu, d'une certaine manière, les gens me font tout le temps des réflexions sur "ce que je suis", toute ma vie on m'a renvoyé au visage le fait que j'étais "stupide", immature et "inférieure" sans que personne ne mette ce mot "autiste" sur ma condition.

Ces gens, eux, ont eu une vie apparemment sans énormes complications, d'ailleurs certains d'entre eux ne semblent pas vouloir un diagnostic car ils souffrent de quelque chose mais juste "pour l'avoir".

À peine ce diagnostic décroché (ou l'autodiag proclamé), ils parlent à tout le monde de leur autisme sur leurs réseaux, l'écrivent dans leur "bio" et s'expriment au nom de tous les autistes, changent de comportement et de façon de s'exprimer, comme s'il fallait "calquer" aux caractéristiques, ils brandissent cela comme pour montrer leur originalité, alors que moi je n'ose toujours pas en parler et je continue à cacher mes difficultés au quotidien par honte. Je continue à recevoir les moqueries et réflexions des autres sans réussir à sortir le moindre son pour leur expliquer mes difficultés. À quoi bon... Et plus ça va moins ça n'a de sens.

Désolée pour ce cri du cœur, j'espère ne froisser personne et m'être correctement fait comprendre.
J'admets être assez perdue, car je ne comprends plus rien, je ne sais même plus ce qu'est vraiment l'autisme et quel sens a mon diagnostic.
Je me perds à nouveau dans ce que je suis et ce que signifie vraiment mon existence.
J'ai peur de ne jamais réussir à parler car personne ne semble vraiment réussir à définir clairement ce trouble et ce qu'il implique.
Peur de ne jamais réussir à y voir clair ni sortir de ma dépression.

Comprendre l'autisme m'obsède, j'ai lu des dizaines de thèses et d'études sur la question, en français, en anglais, avec des centaines de pages, des heures et des heures de lectures passionnées, j'ai appris énormément de choses sur moi, malgré tout, j'ai toujours autant de questions, je suis toujours aussi perdue, et mon besoin d'exactitude en souffre.
Le fait de voir de plus en plus de gens "normaux" ou avec peu de problèmes recevoir ce diagnostic accentue encore plus mon incompréhension.

Veuillez m'excuser pour les émotions qui débordent de mes écrits un peu déconstruits, je suis dans une période difficile en ce moment, je n'ai personne à qui parler de tout cela, en tout cas personne qui peut me comprendre.

N'hésitez pas à me donner votre avis, même si vous n'êtes pas d'accord avec moi, je serais ravie d'échanger avec bienveillance.



Je pense que tu es la personne la mieux placée pour savoir qui tu es, mais ce chemin de qui l'on est dure toute la vie, il est normal d'avoir des doutes, des fulgurances et puis à nouveau des hésitations, de se perdre et se retrouver grâce à une lecture, un récit, un échange...
Là où il me semble qu'il est bon d'avoir du recul c'est par rapport aux médias, aux parcours des autres mis en lumière (et qui cachent bien leurs zones d'ombre qui pourtant seraient très intéressantes à connaître), aux discours à la mode, aux clichés et malheureusement aussi au corps médical, tous les médecins ne sont pas bons! malheureusement, aux idées reçues et préconçues.
Pendant des années, en France, c'est l'approche psychanalytique qui prévalait avec toutes ses dérives, et ce n'est que tardivement que l'approche neurobiologique a enfin été mise en évidence dans le trouble du spectre de l'autisme.
Et je suis sûre que nous n'en sommes qu'aux balbutiements des découvertes sur la complexité des individus.
Alors même s'il y a des traits communs, chacun est unique, et de nombreuses spécificités sont imbriquées et sur un large continuum.
Donc évite de te comparer et crois en tes ressentis profonds

Amy pas si neurotypique que ça

Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Posté : samedi 18 septembre 2021 à 13:00
par Comte_Pseudonyme
Je vais abonder dans le sens d'Amy et préciser que dans les témoignages qui remontent, peu importe le média, il peu y avoir le biais du survivant. En d'autres termes, d'autres personnes peuvent s'en être tirées avec d'autres méthodes sans que personne n'en sache rien, à par elles, simplement parce qu'elles n'en ont jamais parlé ou, pis peut-être, des gens utilisant les mêmes méthodes que celles communiquées dans les médias ont sombré parce que les circonstances n'avaient pas étés suffisamment favorables pour elles.

Pour connaître la réalité du phénomène du diagnostique abusif, il faudrait des études, sérieuses. Du temps. Pour nos propres cheminements, nous n'avons pas les moyens de le faire. Alors, fais ta route, comme le chantait le poète. Enfin, par exactement comme il le chantait, ça reste ta vie après tout. Je pense avoir été compris malgré mon épanorthose maladive. :roll:
Spoiler : Steer your way : 
https://www.youtube.com/watch?v=qM71N3TchfQ Leonard Cohen - Steer Your Way (Official Audio)

Paroles en anglais : https://genius.com/Leonard-cohen-steer-your-way-lyrics
Proposition de traduction en français : https://www.lacoccinelle.net/1188336-le ... r-way.html
En espérant avoir été pertinent.

Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Posté : mardi 28 septembre 2021 à 7:43
par Controleur
Amy a écrit : jeudi 16 septembre 2021 à 12:26
Solfurie a écrit : mercredi 4 août 2021 à 23:20 Je me permets de participer au sujet relancé.

Je suis moi-même perdue avec cette histoire de "mode" car je vois de plus en plus autour de moi, parfois des gens que je connais dans la vraie vie et qui me paraissaient tout à fait neurotypiques, en tout cas différents de moi et frôlant parfois l'agressivité, la toxicité et la manipulation, se tourner vers le diagnostic d'autisme, au point de "tordre" la description de leur vécu pour le faire correspondre aux caractéristiques de l'autisme, certains ont même décroché ce diagnostic...

Moi-même étant fort intéressée par la psychologie et la psychiatrie depuis plusieurs années, j'avais le sentiment de déceler d'autres profils de troubles de la personnalité chez ces personnes. (Même si ça ne reste que mon analyse, je ne suis pas une professionnelle)

Je dois admettre que ça a un effet dévastateur chez moi, moi qui pensait trouver des réponses sur qui je suis après avoir été diagnostiquée, j'admets être doublement perdue quand je vois que, finalement, la limite entre autisme et neurotypie semble complètement atténuée voire invisible même pour certains professionnels censés savoir tout départager.
Comme cette phrase "on est tous un peu autistes" qui me perturbe un peu.

Est-il possible que l'on soit en effet très nombreux et que nos connaissances sur ce trouble soient trop limitées ?
Ce trouble existe t'il vraiment et ne sommes nous pas tous sur un large spectre englobant tous les comportements ?

Quel sens a ce diagnostic quand on n'a aucun problème apparent à sociabiliser, qu'on enchaîne les relations, qu'on ne semble pas avoir de stéréotypies ni de problèmes sensoriels... qu'on a exactement le même parcours de vie qu'un neurotypique, finalement ?
Peut-on vraiment se dire autiste juste car on connaissait tous les noms de dinosaures enfant, ou parce qu'on est en dépression ? Je vois certains pour lesquels ces arguments suffisent.

Comment expliquer mon anxiété qui me bouffe la vie, la dépression qui m'habite depuis 20 ans, mes problèmes de communication quotidiens, mes crises hebdomadaires, le fait que j'ai toujours mal avec le son et la lumière, que j'ai un mal fou à sortir de chez moi, à rencontrer des gens, à passer du temps avec quelqu'un et entretenir une conversation plus de 5mn, que je sois constamment épuisée, que je sois incapable d'organiser ma vie et de travailler correctement ou même avoir une vie de famille normale, que j'ai une façon de raisonner particulière et très rationnelle qui me met constamment en décalage avec les autres, que j'ai du mal à savoir comment m'habiller, etc... si l'on peut être autiste en ne vivant pas tout cela... ?
Quel est vraiment ce trouble s'il n'y a pas ces caractéristiques ?

Je sais que tous les autistes ne sont pas malheureux, qu'il est question de spectre, que parfois l'autisme peut être "invisible", je fais moi-même partie de ceux qui ont beaucoup caché et surcompensé, je me suis battue corps et âme contre mon autisme toute ma vie car j'ai toujours détesté ce que je suis, malgré tout, je sais faire la différence entre le "camouflage"/la compensation et le fait de paraître tout à fait neurotypique, dans mon cas, ça s'est quand même toujours vu, d'une certaine manière, les gens me font tout le temps des réflexions sur "ce que je suis", toute ma vie on m'a renvoyé au visage le fait que j'étais "stupide", immature et "inférieure" sans que personne ne mette ce mot "autiste" sur ma condition.

Ces gens, eux, ont eu une vie apparemment sans énormes complications, d'ailleurs certains d'entre eux ne semblent pas vouloir un diagnostic car ils souffrent de quelque chose mais juste "pour l'avoir".

À peine ce diagnostic décroché (ou l'autodiag proclamé), ils parlent à tout le monde de leur autisme sur leurs réseaux, l'écrivent dans leur "bio" et s'expriment au nom de tous les autistes, changent de comportement et de façon de s'exprimer, comme s'il fallait "calquer" aux caractéristiques, ils brandissent cela comme pour montrer leur originalité, alors que moi je n'ose toujours pas en parler et je continue à cacher mes difficultés au quotidien par honte. Je continue à recevoir les moqueries et réflexions des autres sans réussir à sortir le moindre son pour leur expliquer mes difficultés. À quoi bon... Et plus ça va moins ça n'a de sens.

Désolée pour ce cri du cœur, j'espère ne froisser personne et m'être correctement fait comprendre.
J'admets être assez perdue, car je ne comprends plus rien, je ne sais même plus ce qu'est vraiment l'autisme et quel sens a mon diagnostic.
Je me perds à nouveau dans ce que je suis et ce que signifie vraiment mon existence.
J'ai peur de ne jamais réussir à parler car personne ne semble vraiment réussir à définir clairement ce trouble et ce qu'il implique.
Peur de ne jamais réussir à y voir clair ni sortir de ma dépression.

Comprendre l'autisme m'obsède, j'ai lu des dizaines de thèses et d'études sur la question, en français, en anglais, avec des centaines de pages, des heures et des heures de lectures passionnées, j'ai appris énormément de choses sur moi, malgré tout, j'ai toujours autant de questions, je suis toujours aussi perdue, et mon besoin d'exactitude en souffre.
Le fait de voir de plus en plus de gens "normaux" ou avec peu de problèmes recevoir ce diagnostic accentue encore plus mon incompréhension.

Veuillez m'excuser pour les émotions qui débordent de mes écrits un peu déconstruits, je suis dans une période difficile en ce moment, je n'ai personne à qui parler de tout cela, en tout cas personne qui peut me comprendre.

N'hésitez pas à me donner votre avis, même si vous n'êtes pas d'accord avec moi, je serais ravie d'échanger avec bienveillance.



Je pense que tu es la personne la mieux placée pour savoir qui tu es, mais ce chemin de qui l'on est dure toute la vie, il est normal d'avoir des doutes, des fulgurances et puis à nouveau des hésitations, de se perdre et se retrouver grâce à une lecture, un récit, un échange...
Là où il me semble qu'il est bon d'avoir du recul c'est par rapport aux médias, aux parcours des autres mis en lumière (et qui cachent bien leurs zones d'ombre qui pourtant seraient très intéressantes à connaître), aux discours à la mode, aux clichés et malheureusement aussi au corps médical, tous les médecins ne sont pas bons! malheureusement, aux idées reçues et préconçues.
Pendant des années, en France, c'est l'approche psychanalytique qui prévalait avec toutes ses dérives, et ce n'est que tardivement que l'approche neurobiologique a enfin été mise en évidence dans le trouble du spectre de l'autisme.
Et je suis sûre que nous n'en sommes qu'aux balbutiements des découvertes sur la complexité des individus.
Alors même s'il y a des traits communs, chacun est unique, et de nombreuses spécificités sont imbriquées et sur un large continuum.
Donc évite de te comparer et crois en tes ressentis profonds

Amy pas si neurotypique que ça
Genre laily_asperger qui est allé sur le plateau de cyryl hanouna?

Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Posté : mardi 28 septembre 2021 à 8:38
par EnHans

Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Posté : lundi 6 juin 2022 à 19:32
par Tree
Benoît a été faussement diagnostiqué autiste : "J’ai été un faux positif"...


Texte de Tugdual (écrasement malencontreux à la suite d'une citation ratée) :
C'est la première fois que j'entends parler de ce « délire de relation des sensitifs de Kretschmer ».

Si j'en crois Wikipedia, c'est une spécificité franco-française qui n'est pas (plus ?) reconnue (absente du DSM-5) :
La nosographie française distingue classiquement au sein des délires paranoïaques, trois entités principales : les délires passionnels, les délires d'interprétation, et les délires de relation de Kretschmer2.

Ces trois entités n'existent pas dans les classifications internationales où elles sont regroupées en troubles délirants (delusional disorder). Ces troubles sont spécifiés en fonction du thème délirant (persécution, érotomanie, jalousie, mégalomanie, hypocondrie, etc.)2.

Selon le DSM-5, le diagnostic de trouble délirant repose sur la présence d'une ou plusieurs idées délirantes pendant une durée d'un mois ou plus, et qui ne répond pas aux critères de la schizophrénie. Il s'accompagne d'outils spécifiques permettant d'évaluer la sévérité et l'évolution de la maladie2.

Il serait donc en fait question de « troubles délirants ».

Curieux, tout de même, cette confusion entre un TSA et des troubles délirants...

Note de Tugdual :
Je m'aperçois que j'ai raté une citation du message de Tree, que je l'ai en fait édité, et donc écrasé.

:?

Je m'excuse donc de ce raté, et je vais essayer de retrouver le lien que Tree avait posté.

Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Posté : mardi 7 juin 2022 à 7:13
par Controleur
Tree a écrit : lundi 6 juin 2022 à 19:32 C'est la première fois que j'entends parler de ce « délire de relation des sensitifs de Kretschmer ».

Si j'en crois Wikipedia, c'est une spécificité franco-française qui n'est pas (plus ?) reconnue (absente du DSM-5) :
La nosographie française distingue classiquement au sein des délires paranoïaques, trois entités principales : les délires passionnels, les délires d'interprétation, et les délires de relation de Kretschmer2.

Ces trois entités n'existent pas dans les classifications internationales où elles sont regroupées en troubles délirants (delusional disorder). Ces troubles sont spécifiés en fonction du thème délirant (persécution, érotomanie, jalousie, mégalomanie, hypocondrie, etc.)2.

Selon le DSM-5, le diagnostic de trouble délirant repose sur la présence d'une ou plusieurs idées délirantes pendant une durée d'un mois ou plus, et qui ne répond pas aux critères de la schizophrénie. Il s'accompagne d'outils spécifiques permettant d'évaluer la sévérité et l'évolution de la maladie2.

Il serait donc en fait question de « troubles délirants ».

Curieux, tout de même, cette confusion entre un TSA et des troubles délirants...
:?: J'avoue que c'est une vraie usine à gaz incomprehensible. Par contre dans la famille des confiusions cette énième spécificté française c''est du pain bénit pour le cartel pharmaceutique et aussi pour toute cette haute fonction pbulique de santé qui veux créer encore plus de cases. Allez un peu plus on va revenir du temps des unter madchen et de l'obligation de porter une étoile bleue...

Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Posté : mardi 7 juin 2022 à 7:28
par Tree
Il y a un gros bug dans ce fil.
Le message que j'ai écrit hier soir n'est pas celui-là.
Quelqu'un a modifié le contenu de mon message et un autre contenu apparaît sous mon pseudo.
C'est quoi ce délire ??

Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Posté : mardi 7 juin 2022 à 8:23
par Tugdual
C'est moi : j'ai édité ton message en pensant faire une citation (je viens juste de m'en rendre compte, en voyant le message de Controleur).

:?

Peux-tu rappeler le lien que tu avais posté (je le remettrais dans ton message) ?

Edit : j'ai retrouvé le lien, et j'ai corrigé ton message.

Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Posté : samedi 11 juin 2022 à 22:59
par Winona
J'étais complètement passée à côté de l'article de J. Schovanec sur handicap.fr
Je suis très déçue et sidérée par ce ramassis de coups assénés gratuits assorti d'arguments grotesques.
J. Schovanec semble avoir pris un virage en voulant séparer les "vrais autistes" des "faux" en les pointant d'un doigt accusateur.
C'est aussi monter les gens les uns contre les autres.

La réponse de https://cle-autistes.fr que j'ai trouvé bien argumentée :
https://cle-autistes.fr/non-josef-schov ... s-autisme/

Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Posté : jeudi 16 juin 2022 à 19:23
par Dehlynah
Merci Winona pour ce lien !
encore une fois les femmes sont prises pour des hystériques (on a vu passer ici cette histoire de borderline qui ferait du chantage au suicide, c'est peut être un cas sur 1000, et bam voilà)
Ce qui me sidère c'est que Shovanec se dit l'ami de Julie Dachez qui a justement contribué pour le coup a déconstruire l'image lambda de l'autiste et à en montrer les facettes multiples, elle participe aussi d'une nouvelle compréhension de l'autisme au féminin... Tout ce qu'il dénigre donc...

Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Posté : dimanche 29 janvier 2023 à 12:45
par AliBaba
hazufel a écrit : dimanche 5 janvier 2020 à 8:06 2. «Je veux être autiste!!!». Le problème borderline
Je viens clarifier quelque chose : le trouble borderline est sur-diagnostiqué chez les femmes présentant des symptômes du spectre autistique, et est sous-diagnostiqué chez les hommes autistes présentant des symptômes du trouble borderline. Mais bon je me doute que vous le savez haha-

Je vais éclaircir mon point avec des citations (il y en a beaucoup, désolée. Mais je préfère que ce soit complet.) Malheureusement, cette histoire de diagnostic abusif est à la fois controversée (parce que ni vraie ni fausse) mais également acceptée par une bonne partie de la communauté diagnostiquée. Ce qui, à mon avis, crée un cercle vicieux du “seuls les diags officiels sont légitimes” et “je dois être diagnostiqué pour être légitime”, ça combiné à de l’errance médicale…

Perso je suis totalement pour l’auto-diagnostic, mais par respect des règles je ne l’ai pas mis dans ma signature. Mais sinon oui, je suis une auto-diag (et je ne suis même pas sûre d’avoir un diagnostic un jour…)
Parce que le système est assez mauvais dans l’ensemble, mais la dernière citation vient d’un document ultra pertinent sur l’autisme féminin :)
Le Dr Dudas avait rencontré des patients atteints de TPL qui croyaient avoir été mal diagnostiqués, prétendant souvent qu'ils étaient, en fait, bipolaires. Mais ces derniers temps, il a rencontré de plus en plus de patients qui se croient autistes.

"Je pense que dans un certain nombre de cas, c'est vrai. Il se peut qu'ils aient été mal diagnostiqués ", a-t-il dit.
  • En cas de refoulement de leurs pensées et émotions, les femmes Asperger peuvent tomber dans un état dépressif avec culpabilité associée.
  • Fuir le réel est aussi une des solutions. Le monde imaginaire devient une échappatoire, à moins que ne soit développé un intérêt pour un autre pays, une autre culture, une période de l’histoire, ou pour l’univers animalier.
  • Lorsqu’elle exprime ses émotions au lieu de les refouler, elle peut devenir arrogante, intolérante, critique. Elle peut être colérique et ruminer des envies de vengeance.
  • Les femmes Asperger peuvent aussi adopter la stratégie du caméléon pour passer inaperçues. Elles copient, imitent les autres et notamment ceux qu’elles jugent avoir du succès en société. Sur ce point, plus leur niveau d’intelligence sera élevé, plus elle semblera adaptée, par l’appropriation d’un rôle, imité dans ses moindres détails.
Chez beaucoup de petites filles, d’adolescentes et de femmes sur le spectre autistique, leur condition prend une forme moins marquée, plus camouflée, souvent en raison des injonctions reçues dès le plus jeune âge.

Notre société encore inégalitaire pousse à élever davantage les filles à être polies, attentives aux autres, calmes et souriantes, à se conformer et s’intégrer dans le groupe. On réprimande davantage les éclats émotionnels chez les filles, qui apprennent très tôt à ravaler leur colère et à s’autodiscipliner.

On prendra le mutisme chez une petite fille pour de la timidité, sa maladresse physique sera moins remarquée si on ne la confronte pas aux sports. On ne s’inquiétera pas d’une petite fille qui collectionne passionnément les images de chevaux et récite tous les noms de race, tandis que l’on hausse le sourcil à la vue d’un petit garçon apprenant par cœur les tableaux d’horaires des trains. Et à force de rappels, d’efforts d’introspection, d’imitations, d’apprentissages, les petites filles autistes en grandissant deviennent souvent de véritables caméléons, capables de paraître tout à fait « normales » la plupart du temps, au prix d’un épuisement énorme et d’une perte d’identité

Ainsi, une observation qui se base uniquement sur le comportement extérieur et non sur le fonctionnement interne risque de passer à côté des traits les plus marqués. Or, pour autant qu’une personne autiste puisse passer inaperçue en surface, elle restera, toujours, autiste : le camouflage ne se fait qu’au prix d’efforts intenses, donc une fatigue extrême, un stress permanent (la peur du faux pas), et une perte de confiance en soi ainsi qu’un sentiment de manque d’identité.

Souvent, les difficultés de la petite fille autiste éclatent davantage à l’adolescence (codes sociaux plus complexes et importants, changement de rythme à l’école secondaire, bouleversement physique) ou encore seulement à l’entrée dans l’âge adulte, les études et le travail (vie indépendante, superposition des attentes, rythme de travail intenable).
Donc ses exemples sont facilement démontables, puisque oui, c’est normal de vouloir être diag autiste quand on te diagnostique borderline mais que tu sais que tu n’as pas que ça :’)-

Voici les sources de mes citations :
https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... ite-limite
https://spectredelautisme.com/trouble-d ... r-feminin/
https://www.soralia.be/wp-content/uploa ... tistes.pdf

Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Posté : dimanche 29 janvier 2023 à 13:47
par lulamae
Je ne peux pas me prononcer sur l'auto-diagnostic, qui est un oxymore pour moi : si diagnostic il y a, c'est forcément par un acte médical, cela suppose un spécialiste ou une équipe de spécialistes qui va déterminer avec des tests, des échantillons de référence, si le diagnostic d'autisme est justifié. Cela suppose derrière des moyens mis en place, un dossier MDPH, un suivi médical et psychologique...

Si des gens veulent se donner l'appellation "autiste", qu'ils le fassent en transparence et disent clairement qu'ils n'ont pas été diagnostiqués mais pensent être autistes. Je ne les rejetterai pas. Je sais qu'un diagnostic tardif n'est pas facile à mettre en route, et que les femmes connaissent des errances médicales dramatiques. Cela m'est arrivé d'ailleurs, j'avais dans un 1er temps été diagnostiquée bipolaire, et j'ai eu un traitement de Dépakote, avant d'être hospitalisée pour un burn-out (officiellement "décompensation sur tranche bipolaire"). Là, la clinique a essayé sur moi un traitement sans m'en informer, en me disant qu'ils arrêtaient le Dépakote parce que je ne le prenais pas à un dosage suffisant pour être efficace. J'ai eu un eczéma à la main, et fait arrêter le nouveau traitement par ma généraliste. Et là, nous demandant si nous devions reprendre le traitement précédent, elle m'a avoué qu'elle ne pensait pas que j'étais bipolaire, que mon trouble d'humeur n'était pas assez amplifié dans la partie "maniaque". Je suis retournée voir le spécialiste qui me suivait au CHU, et il m'a dit que je pouvais arrêter, car de toute façon le dosage prescrit était minime. Il a reconnu que le diagnostic de bipolarité n'était pas satisfaisant, et n'était justifié que par mes épisodes récurrents de dépression aiguë avec idées suicidaires, que je n'avais jamais eu d'épisode "up", ou maniaque. Le diagnostic a donc été invalidé à ce moment-là (cinq ans plus tard quand même : j'ai donc pris pendant 5 ans un traitement que je n'avais pas besoin de prendre), et ensuite je n'ai eu aucun diagnostic pendant 4 ans, avant que je ne me pose la question de l'autisme et fasse une démarche de diagnostic de moi-même, je l'avoue : j'avais 50 ans et je suis toujours passée sous les radars parce que j'étais sourde (ce qui expliquait aussi pour les médecins mes difficultés sociales) et hypothyroïdienne (ce qui expliquait ma fatigabilité). J'avais déjà de toute façon une RQTH pour ces deux problèmes de santé.

Ce que je ne comprends pas non plus, et là-dessus Schovanec m'a terriblement déçue, c'est qu'on en arrive à remettre en cause des diagnostics dûment établis en disant qu'ils sont de complaisance, ou obtenus la pointe du couteau sous la gorge. Non mais n'importe quoi ! Si un médecin est menacé comme ça, j'espère qu'on appelle une équipe de sécurité et qu'on fait évacuer le patient (ou plutôt la patiente, car il y a bien des relents sexistes là-dessous) hystérique !
Si des personnes médiatiques comme Schovanec ou des médecins ne respectent même plus le travail d'autres équipes, cela devient grave. Je suis sûre que dans le fond, c'est à cause des moyens qui manquent, et au lieu de demander plus de couvertures, on veut arracher la couverture unique à celui qui la mériterait moins. :naugty:

Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Posté : dimanche 29 janvier 2023 à 15:40
par freeshost
Bienvenue ! AliBaba !

Pour en savoir plus le spectre autistique, il est possible de dévorer ici. :P

Je partage aussi diverses ressources . :P

Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Posté : dimanche 29 janvier 2023 à 16:00
par lulamae
freeshost a écrit : dimanche 29 janvier 2023 à 15:40 Bienvenue ! AliBaba !

Pour en savoir plus le spectre autistique, il est possible de dévorer ici. :P

Je partage aussi diverses ressources . :P
Ali-Baba ne s'est pas encore présenté.e, c'est ça ? :)

Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Posté : dimanche 29 janvier 2023 à 17:03
par freeshost
Je ne vois pour l'instant que deux messages d'AliBaba, et aucun dans la section Présentations. :mrgreen: