Forum Asperansa

Ah ! Mais tu n'as aucune obligation de t'attacher à autrui, surtout qu'il y a le risque qu'elles te manquent beaucoup.

la fatigue, une santé précaire, le besoin de solitude
les jugements
mon extrême sensibilité
j'ai trois amies que je connais depuis trèèès longtemps, on se voit une à deux fois par an, on se téléphone, se laisse des messages, elles sont très présentes, même loin

je trouve très dur avec l'âge d'intégrer à sa vie de nouvelles personnes
de se livrer, d'être comprise (avec mes amies de longue date, 30 ans quoi collège lycée, elles connaissent tellement mon parcours, mes galères...Et moi les leurs - que c'est comme mes soeurs quoi...plus encore - parfois elles me manquent terriblement quand je me sens seule, et dans des moments délicats - mais on peut s'appeler c'est déjà ça - l'une d'elle est un ange tombé du ciel, jamais de pique, de jugement, la bonté incarnée, très créatives toutes les deux, et n'ont jamais lâché cette part d'enfance)
Dernièrement comme ça va mieux, que je suis plus "disponible " en quelque sorte - je pense m'être fait une vraie amie, elle est atypique, c'est via la musique qu'on s'est trouvées ( on se connaît depuis 10 ans en réalité), mais à suivre
Ces dernières années j'ai connu deux amitiés très fortes qui ont explosé en plein vol (après la fusion, il y a eu le temps des jugements, de l'agressivité, des personnes mal dans leur vie, leur peau...Du gâchis, on avait un bon potentiel...)

Pour ma part je pense que ce qui me bloque le plus est ma difficulté à trouver des sujets de conversation intéressants, et surtout les faire durer. Après si la personne en face de moi est proactive (relance la conversation d'elle-même, pose des questions etc...) ça se passe généralement bien mais encore faut-il tomber sur ce type de personnes.

Il y a aussi le fait que j'ai beaucoup de mal à passer correctement de la phase connaissance voire pote à l'amitié avec un grand A. Comme si en superficie je pouvais (parfois) captiver les gens mais qu'une fois que l'on creuse un peu plus je perde en crédit aux yeux d'autrui, c'est parfois très frustrant.

Pour terminer ma fatigabilité réduit mes opportunités de sociabilisation, à cause de ma sensibilité accrue (en particulier auditive) aux stimulus environnementaux.

Ces dernières années j'ai connu deux amitiés très fortes qui ont explosé en plein vol (après la fusion, il y a eu le temps des jugements, de l'agressivité, des personnes mal dans leur vie, leur peau...Du gâchis, on avait un bon potentiel...)

Classique: une initiation (une expérience initiatique) passe par de l'Amour d'amitié partagé, en reproduisant le cycle
1 attachement,
2 fusion,
3 réel détachement

1 attachement: ça foire en général par peur d'engagement et de dépendance d'autant que est plus forte l'envie et le besoin de s'attacher pour vivre enfin ce qu'on a eu trop peur de vivre ou qu'on a mal vécu: on ne s'attache pas par peur d'abandon et de rejet, c'est inconcevable que ça se passe bien, alors autant fuir tout de suite des que ça pourrait fonctionner, car ÇA NE PEUT PAS fonctionner, ça serait trop beau, c'est impossible ici, sur terre, dans le monde des humains...

2 fusion ça foire en général par peur de révélation de tout ce qu'on cache au fond de soi, jusque dans son intimité corporelle, ses fantasmes et désirs, on est damné d'en être souillé, il ne faut pas que ça se sache, et ça on ne peut pas le cacher dans une véritable amitiés, je pense qu'en général, l'envie de fusion physique, d'intimité et de câlins entre en conflit avec la sexualité, laquelle est une damnation, la pudeur etc. Un couple sexuel classique ne pratique pas la fusion, mais la sexualité sociétalement admise, d'où des relations dans le fond frustrantes qui ne résonnent pas avec le besoin de fusion lié à l'Amitié qui va plus loin que ça, d'où les couples qui se déchirent.

3 réel détachement: ça foire en général par ce que la "fusion" n'a pas apporté le comblement qui permet de se détacher sans peur ni manquer, et de réaliser ce détachement en restant lié, mais sans le besoin de se coller, peur d'être séparé, se libérer comme des membres de familles qui grandissent ensemble, font leur vie et ne souffrent pas de s'éloigner tout en restant complices et liés.

Un détachement à l'arrachée fait pour ne pas s'engager, pas fusionner et "se détacher" pour dépendre de rien ni personne est le stade le plus ultime de l'attachement. L'attachement persiste sous forme de frustration traumatisante qui va saboter les opportunités d'amitié les unes après les autres. Mieux ça pourrait être et plus on s'arrange pour que ça foire.

ALors il convient de faire de la pensée positive, de réciter des prières en jouant de la flûte et en dessinant des arc-en-ciels, de mettre de la poudre dorée d'imagination sur sa misérable vie humaine, aller à la messe, et de laisser tourner le fire-wall anti-amitié pour ne pas rencontrer son truc d'enfant pas aimable resté en travers tout au fond qui n'est pas aimable du tout et dont on a honte, et de rester con, et damné, ou plutôt condamné à être seul, en armure, parmi les humains, dans la malédiction d'être en vie, coupable d'exister.

L'amitié exige beaucoup de constance mais c'est dur d'offrir du temps quand on le passe à se refaire la cerise, ce qui est commun chez les personnes autistes du fait d'un état de fatigue récurrent. Ça me sidère de voir des gens se voir tous les we... et répéter ça des années durant, sans se plaindre d'être crevés.

EnHans a écrit : ↑mardi 14 mars 2023 à 13:32 L'amitié exige beaucoup de constance mais c'est dur d'offrir du temps quand on le passe à se refaire la cerise, ce qui est commun chez les personnes autistes du fait d'un état de fatigue récurrent. Ça me sidère de voir des gens se voir tous les we... et répéter ça des années durant, sans se plaindre d'être crevés.

tout a fait , et comme on a pas cette constance on sort du jeu et on devient une "connaissance"

Tout ce que vous racontez me parle beaucoup ! Je vais essayer de répondre à chacun :

@Dehlynah

Tu relèves quelque chose de très juste, que c'est aussi difficile de se livrer et d'être comprise. Je veux dire, en dehors de rencontrer des personnes ayant un TSA, c'est assez complexe d'expliquer à un NT un parcours un peu atypique lié à un TSA. D'ailleurs, mon parcours de vie est si chaotique et parfois un peu triste que c'est difficile de rentrer dans l'intimité avec quelqu'un sans une confiance extrême dans ce que je peux livrer, parce que j'ai clairement pas un vécu similaire aux NT. Sur des sujets anodins en plus, type, la scolarité, l'enfance, les relations... c'est compliqué d'évoquer tout ça. J'ai tellement peur de me livrer à ce niveau que bah je préfère ne pas dire grand chose dessus. Je veux pas non plus qu'on me perçoit comme quelqu'un avec un parcours difficile alors que dans le fond, je suis une personne optimiste, avec une vraie joie de vivre, et le contraste peut être difficile à expliquer. Au point qu'un jour, quelqu'un me voyait tellement calme, souriante et optimiste qu'il a supposé que si j'étais comme ça, c'est que je n'avais rien vécu de difficile dans ma vie. J'ai même pas répondu à ça...

Je suis contente que tu aies pu trouver une amie !

@NathyPolk :

Il y a aussi le fait que j'ai beaucoup de mal à passer correctement de la phase connaissance voire pote à l'amitié avec un grand A. Comme si en superficie je pouvais (parfois) captiver les gens mais qu'une fois que l'on creuse un peu plus je perde en crédit aux yeux d'autrui, c'est parfois très frustrant.

Absolument...

@EnHans :

Tu mets le doigt sur quelque chose d'effectivement important : la constance. Sans doute une faiblesse chez moi dans mes relations à autrui. La fatigue me fait rapidement m'éloigner sans que ce soit trop conscient, mais je ne peux pas faire autrement, ne serait-ce qu'écrire un message me puise toute mon énergie alors je repousse repousse et finalement, impossible de créer un vrai lien.

Trop peur que l'on profite encore de moi, que l'on me laisse tomber comme une vieille chaussette du jour au lendemain comme certain on pu le faire dans le passé.

Sans oublier les remarques désagréables etc etc, que les gens de mon age ne sortent plus autant qu'avant ou si c'est le cas c'est en compagnie de leurs enfants .

Même sur le net je n'y arrive pas. Plus ça va, moins j'ai confiance en moi, plus je deviens aigri et encore plus râleur que je le suis à l'origine et ça ne fait absolument pas avancer au contraire.

Moi je n'ai jamais eu d'amis, et ça ne m'a jamais dérangé
Je me suis pas posé la question du pourquoi en fait, mais je suppose que la vie de la plupart des gens me paraît à des années lumière de la mienne, donc trop différents de moi quoi.
Enfin j'ai un ami virtuel depuis 2 ans, je savais même pas que je pouvais m'entendre avec quelqu'un qui s'entende avec moi xD
Sinon, dans la vraie vie, je m'entends avec tout le monde et personne en même temps, je m'entends sans plus quoi. Et généralement je ne parle pas ^^

Mes principales difficultés: je suis en recherche constante d'absolu dans mes relations, autrement dit soit j'ai un coup de coeur soit je ne m'attarde pas; j'ai l'impression que ça n'accroche jamais; je peux converser facilement mais ça ne devient jamais une amitié suivie;
Au gré des ans, j'ai perdu tous mes amis....une dirait une malédiction.
J'avais quelques copines à la fac mais en 2 ans de temps on s'était perdu de vue, je n'ai même pas été invitée à leur mariage.

Je n'ai pas de vraies difficultés à entrer en relation, je connais bien le manuel...
Mais ça ne va pas au delà du stade connaissance.

Les difficultés principales ont déjà été dites par d'autres personnes sur ce sujet (fatigue, manque de constance, peur de l'abandon et du jugement) mais finalement ce qui m'empêche de me faire des amis c'est mon incapacité a déchiffrer correctement les comportements des autres.

Je suis en couple depuis 25 ans avec la même personne avec une bonne entente sur le plan physique et psychique... ça aide beaucoup voir c'est essentiel pour ma stabilité émotionnelle aujourd'hui.

Je pense que la relation aux autres est en quelque sorte un de mes intérêts restreints. L'autre m'intéresse, m'attire, parfois m'obsessionne (moins aujourd'hui car j'ai appris à contrôler mes émotions) et m'encourage toujours à rester ouvert.

J'ai 2 amis que je connais depuis plus de la moitié de ma vie (>20 ans) et que je vois 1 fois par an.

J'ai eu des amitiés très fusionnelles et déchirantes qui se sont éloignées de moi car j'ai foiré quelque chose... peut être que j'ai confondu attirance sexuelle et amitié... je n'y ait jamais rien compris, surtout quand il s'agit de personnes ayant les mêmes chromosomes sexuels que moi.

J'ai eu des passions amoureuses qui me hantent toujours même 25 ans après... ça me donne envie de pouvoir tester d'autres pistes, revenir dans le passé et voir si ça aurait pu fonctionner...

Je rencontre des difficultés plutôt moyennes à me faire des amis. Je peux arriver à être proche de quelqu'un mais cela reste plutôt limité. Les amitiés que j'ai ne sont pas des amitiés tel qu'on l'entend mais une relation type connaissance/camarade de classe qui se limite à quelques échanges d'informations sur une chose concrète (horaire de bus, emploi du temps, etc.) Il m'arrive très exceptionnellement d'aller au delà de ces échanges.

Pour remédier à cette situation, je tente de provoquer l'interaction par exemple en regardant un Stream Twitch de camarades Streamer (dont le sujet ou le jeu m'intéresse). Mais le succès est limité et ne me permet pas de me rapprocher de ces personnes.

Je constate aussi que j'arrive à me lier plus facilement avec des personnes largement plus jeunes que moi (des enfants) que des gens qui ont plus ou moins mon âge (j'en ai 21). Cela m'interpelle dans le sens où j'arrive pas à comprendre pourquoi j'arrive à être plus à l'aise avec des enfants voire des pré ados et peu avec des gens de mon âge.

J'arrive aussi à être plus à l'aise avec des gens plus âgés que moi au point de plus discuter avec mes professeurs qu'avec mes camarades.

TitePullip a écrit : ↑dimanche 26 mars 2023 à 20:35 Mes principales difficultés: je suis en recherche constante d'absolu dans mes relations, autrement dit soit j'ai un coup de coeur soit je ne m'attarde pas; j'ai l'impression que ça n'accroche jamais; je peux converser facilement mais ça ne devient jamais une amitié suivie;
Au gré des ans, j'ai perdu tous mes amis....une dirait une malédiction.
J'avais quelques copines à la fac mais en 2 ans de temps on s'était perdu de vue, je n'ai même pas été invitée à leur mariage.

ca me parle ce que tu dis
c'est une partie de mon problème je pense , on m'a souvent dit que j'étais trop exigent avec les autres
mais quand on me dit un truc et le lendemain son contraire ou que l'on agit en contradiction avec ce qui a était dit , ca passe pas
et si on le fait remarquer ou demande des explications ,c'est reproché

et du coup on devient un casse couille pour eux , celui qui les empêche de s'arranger tranquillement avec leur conscience au grès de leur envies

mathieu frank a écrit : ↑mardi 4 avril 2023 à 11:06 mais quand on me dit un truc et le lendemain son contraire ou que l'on agit en contradiction avec ce qui a était dit , ca passe pas
et si on le fait remarquer ou demande des explications ,c'est reproché

et du coup on devient un casse couille pour eux , celui qui les empêche de s'arranger tranquillement avec leur conscience au grès de leur envies

J'ai ça aussi, et au boulot j'ai l'impression que je fais peur aux personnes pas très sûres de leur autorité. J'ai besoin que les choses soient claires et logiques, et je demande jusqu'à ce que la réponse me paraisse juste. Il m'arrive de trouver la solution en insistant comme ça à des problèmes non réglés (chacun se renvoyant la responsabilité d'avoir négligé le truc). J'essaie de ne le faire que si ça peut encore s'arranger, pas après coup.

J'avais fait par curiosité le test MBTI : ça n'a pas raté, je suis logicienne (une machine, quoi).

Une fois l’étape « connaissance » franchie, en route vers celle de l’amitié, il est primordial (de mon point de vue) d’être honnête avec la seconde moitié de la relation et donc de ce fait, de lui indiquer (ou de lui faire part de) certains faits à mon sujet.
Dans 96% des cas, ils « disparaissent » dans les jours suivants sans ne plus jamais donner signe de vie.
Les animaux, les plantes, les minéraux (et les ordinateurs), eux, ne s’éloignent pas lorsque je m’en approche.