Bonjour.
Plus de quatre ans et ça ne passe toujours pas.
Appris à un âge relativement tardif mais moins que le vôtre. Ma situation sociale donne peu de place aux gens pour me critiquer donc peut-être que ce sera moins difficile pour moi. Je n’ai pas fondé de famille (j’imagine que l’on est beaucoup critiqué sur l’éducation de ses enfants). Je n’ai pas non plus de travail car je n’en ai jamais été capable au long terme (jamais réussi à toucher le chômage) et une vie sociale qui a toujours été un peu vide si ce n’est que ça s’est empiré avec les années en ce qu’un psy nomme « isolement social au sens strict ».
Et pourtant, même sans intégration sociale, je ne supporte absolument pas mon diagnostic.
J’ouvre mon cœur.
Je passe mon temps à douter et quand je ne doute pas, je me dis que je suis une personne complètement ratée avec une tare que les gens ont vu mais qu’ils ne savent pas nommer.
La vie m’est comme une patate chaude qu’on me refile dont je veux me débarrasser. Elle m’embarrasse vraiment.
Quant à ce passage :
Depuis que je suis toute petite les autres voient que je suis différentes. ( la case en moins)
Mais pas moi. Je ne savais pas et je pensais que tout le monde étaient et percevaient les choses comme moi et je me prenais en pleine figure les réflexions liés à une différences qu’ils voyaient mais pas moi.
Je relate et à la fois pas du tout.
Je relate parce que :
Ils voyaient une différence que je ne voyais pas et parce que je pensais qu’ils pensaient comme moi, ou du moins, je n’aurais jamais imaginé qu’on ne pensait pas comme moi.
Et je relate parce que :
Dans mon cas, je n’avais pas le concept d’identité, ni à propos de moi, ni à propos des autres.
Je pensais que j’étais rejetée (et putain, faut s’en rendre compte et ça a été tardif chez moi, tout ce que je savais c’est que j’étais seule) QUE
parce que je n’arrivais pas à vivre comme les autres et faire les choses comme les autres. Le concept d’identité n’existait pas. Pour moi la vie était une série de règles qu’on devait respecter et ceux qui le faisaient avaient du succès. Sauf que je n’avais pas connaissance de ces règles et que je pensais juste que je n’y arrivais pas encore et que j’y arriverai un jour.
Je n’arrivais pas à différencier les autres de moi, ni d’entre eux et de leur coller une identité alors que je pouvais très bien le faire avec des formes géométriques, des jeux des septs erreurs que j’adorais, etc. Je ne sais pas encore bien le faire maintenant. Mieux mais ça reste difficile donc ça me rend vulnérable.
Quand j’ai appris le concept d’identité et de tempérament, je dirais que c’est là que mon malheur a commencé.
Et c’est aussi là que j’ai commencé à comprendre que j’avais des limites parce que je ne partais peut-être pas du même point de départ.
Le diagnostic, qui lui, est arrivé des années après a enfoncé cet espèce de déterminisme dans lequel je me suis fourrée avec la dépression alors qu’à la base, je suis une personne très « goal orientée » et super déterminée, voire têtue de manière pathologique.
Le diagnostic s’est accompagné d’ une dépression et le jour où j’ai voulu me relever et chercher un suivi, la crise Covid a tout détruit.
Aujourd’hui, je souffre beaucoup et me suis enfermée involontairement dans une addiction ou un IR (je ne sais pas trop faire la différence).
Courage à vous, c’est parfois très dur d’apprendre et apprivoiser ce genre de diagnostic.
Même si notre vie a toujours été la même.
Une chose est sûre, ça fait toute la différence.
Je vous souhaite bien de la patience et prenez soin de vous.