Et vous, ressentez-vous facilement le malaise des autres

hazufel a écrit :Une étude parue dans Science l'évoquait également (parmi d’autres encore) Littérature, empathie et intelligence émotionnelle.
Je pense que ce sont les livres qui m’ont le plus appris en matière d’échanges, de relations humaines, ces études ne m’étonnent pas du tout.
Décalage empathique, décalage en pratique ?freeshost a écrit :Par contre, mon empathie semble moins patente avec des personnes qui ne suivent pas (voire ne veulent pas apprendre) le second degré (avec humour).
Je suis terrassé par la difficulté à gérer mon emploi du second degré entre les personnes qui y sont aguerries (notamment des personnes non autistes) et les personnes qui ne captent pas cette longueur d'onde (des personnes autistes notamment).
Vive la diversité des fréquentation. Trop d'empathie tue l'empathie. Quand l'"empathie" ou l'adaptation devient auto-censure, peut-on encore parler d'empathie ?
Chassez le naturel, il revient au galop. Force est de constater que nous ne pratiquons pas toutes le même style de voltige.
Faut avouer que... quand on s'est habitué à interagir avec des personnes non autistes qui comprennent le second degré et qui savent le prendre avec humour et philosophie, sans se prendre la tête, on est ben mêlé quand on est, soudainement, confronté à des personnes qui ne captent pas (voire se croient incapables d'apprendre à capter) le second degré.
Faudra que je creuse ces relations et ces interactions entre humour(s) et empathie(s). Mes neurones sont tellement en fun pendant que d'autres sont tellement sur le qui-vive. Un décalage empathique ? An empathy lag ?
Merci @Hazufel pour le lien. Je vais regarder ça, mais il y a fort à parier que les livres m'aient aussi tout appris, d'où peut-être une certaine tendance à dramatiser ou à exagérer... Si tu apprends la vie dans Dostoïevski (L'Idiot) à 17 ans, quelles chances ça te donne dans la vie de tous les jours ?MudBloodKnowItAll a écrit :hazufel a écrit :Une étude parue dans Science l'évoquait également (parmi d’autres encore) Littérature, empathie et intelligence émotionnelle.
Je pense que ce sont les livres qui m’ont le plus appris en matière d’échanges, de relations humaines, ces études ne m’étonnent pas du tout.
Pareil Hazufel, la lecture a été pour moi l'occasion de prendre beaucoup de leçons de ce que j'appellerais de la "philosophie pratique", entre autre dans le domaine de la compréhension des alors étranges "zètres zumains." (je plaisante hein).
Je ne sais pas si je suis autiste, mais je sais qu'en faisant le test asperger, j'ai pris une grosse claque avec le quotient empathique (7/80), alors que je croyais vraiment avoir de l'empathie ! Je crois que j'essaie d'aider rationnellement, en aidant la personne à formuler ses difficultés, et éventuellement en donnant des idées concrètes, des pistes d'action. En général si on me le demande, parfois spontanément (et souvent, là, je me plante). J'ai les mêmes inquiétudes que toi (dire ou avoir un geste déplacé, comme si le contact dans ces cas-là était en quelque sorte obscène, "trop"), je reste toute bête, raide.lucius a écrit :Je me suis toujours considéré comme étant quelqu’un d'empathique mais qui avait des difficultés à gérer la manière de réagir.
Lorsque je vois quelqu'un pleurer, je comprends facilement la raison de son tourment ou l'ampleur mais je ne sais pas dû tout comment réagir. cela me submerge des fois. je passe par plusieurs étapes en même temps: "Est-ce je dois le/la consoler? Que dois-je lui dire? Est-ce que l'on est assez proche pour que j'intervienne? Est-ce que cela serait déplacé si j'essaie de réconforter cette personne? Est-ce que je ne vais pas amplifier son chagrin avec un mot peut-être déplacé par mégarde?" Cela me tétanise des fois et je ne dis rien.
Il y a aussi d'autres fois, les pleurs de certaines de mes connaissances (et qui sont pénibles), je sais que c'est du cinoche pour tenter de me manipuler et me faire culpabiliser en se victimisant par les larmes. là, je suis froid et c'est là où on me reproche de manquer d'empathie.
Je trouve très intéressant ce lien que tu fais, notamment parce qu'avec mon frère, l'humour au second degré a toujours été un moyen pudique de nous dire des choses gentilles, qu'on n'arriverait pas à se dire autrement. Bien sûr, ça peut provenir d'autre chose qu'un asperger (je ne suis pas diagnostiquée encore, et mon frère ne se pose pas la question). L'humour peut être parfois trash, je t'en donne un exemple en spoiler.freeshost a écrit :Par contre, mon empathie semble moins patente avec des personnes qui ne suivent pas (voire ne veulent pas apprendre) le second degré (avec humour).
Je suis terrassé par la difficulté à gérer mon emploi du second degré entre les personnes qui y sont aguerries (notamment des personnes non autistes) et les personnes qui ne captent pas cette longueur d'onde (des personnes autistes notamment).
J'ai la même impression que toi, de gérer plus facilement les rapports avec les gens par cet humour, et je n'avais pas fait le lien. Pourtant, quand j'ai commencé à lire que les autistes ne percevaient pas le second degré ou l'implicite, ça m'a fait douter.Spoiler : :