


Êtes-vous plutôt taco ou burger ?

La conflictualité croissante des débats politiques se traduit notamment par des batailles d’amendements à l’Assemblée nationale. En séance publique, 4 000 amendements annuels étaient déposés en moyenne entre 2002 et 2007, 10 000 par an entre 2007 et 2012, 20 000 par an entre 2012-2017 et plus de 38 000 par an entre 2017 et 2022. Une évolution qui menace le fonctionnement de nos institutions.
Blast dans la description a écrit :Ce mardi 24 juin, Donald Trump a annoncé l’instauration d’un « cessez-le-feu » entre Israël et l’Iran, après 12 jours de guerre. Un geste bien fragile, tant les deux camps s’accusent l’un l’autre de continuer à mener des frappes en violation de ce dit accord. Des informations confirmées par le Président américain : « I don’ know what the fuck they’re doing », a-t-il déclaré ce mardi midi.
Dans la nuit de samedi à dimanche, les Etats-Unis ont bombardé plusieurs sites nucléaires iraniens. Soit un acte de belligérance dans une guerre débutée par Israël de manière surprise, dans la nuit du 12 au 13 juin, par des bombardements multiples sur Téhéran et d’autres cibles alentours. Des manœuvres qui, faut-il seulement le rappeler, se sont déployées en dépit complet du droit international.
Les raisons du déclenchement de cette guerre sont floues. Le programme nucléaire iranien ? Loin d’être en mesure de mettre au point une bombe opérationnelle, selon plusieurs spécialistes. Alors quoi d’autres ? Notre invité, le politiste Bertrand Badie, formule des hypothèses. Cacher le génocide à Gaza ? Reconstituer une alliance fragilisée ? Souder les sociétés autour d’un nouvel ennemi juré ? Pourquoi choisir, quand, finalement, il est sans doute question de tout ça à la fois.
Spoiler :
...et à présent, au 05/06/2025 :Deoxys a écrit : ↑dimanche 12 janvier 2025 à 21:17[...] voyons les chiffres au 27/06/2024......et voyons comment ils ont évolué depuis (en termes de mort·es/blessé·es toujours, chiffres à jour au 31/12/2024) :Deoxys a écrit : ↑jeudi 27 juin 2024 à 12:48Les chiffres de l'affrontement Hamas/Israël, qui a débuté le 7 octobre dernier, parlent d'eux-même [voir ici].
Je les retranscris ci-dessous (en termes de mort·es/blessé·es) :
- victimes en Israël : 1200/5341 ;
- victimes palestiniennes à Gaza : 37396/85523 ;
- victimes en Cisjordanie : 521/5200 ;
- victimes militaires israéliennes à Gaza : 310/1947
- victimes en Israël : 1200/5431
- victimes palestiniennes à Gaza : 45541/108338
- victimes en Cisjordanie : 770/6913
- victimes militaires israéliennes à Gaza : 393/2521
[...] les politiques et les pratiques israéliennes appliquées durant la période considérée présentent des éléments caractéristiques d’un génocide. Constituent des violations du droit international : le fait que les Palestiniens soient pris pour cible en tant que groupe ; les conditions d’existence mortifères imposées aux Palestiniens de Gaza du fait de la guerre et des entraves mises à l’acheminement de l’aide humanitaire, qui entraînent leur destruction physique et une augmentation des fausses couches et des mortinaissances ; les meurtres et les atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale des Palestiniens de Gaza et de la Cisjordanie occupée, y compris de Jérusalem-Est. Des civils ont été tués en masse, sans discrimination et de manière disproportionnée à Gaza, tandis qu’en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, les colons, les militaires et le personnel de sécurité israéliens ont continué d’enfreindre les droits de l’homme et le droit humanitaire en toute impunité. Les hauts responsables du Gouvernement israélien et de l’armée israélienne doivent répondre de leurs actes, y compris ceux ayant tenu des propos déshumanisants et incité à la violence.
70. Les violations du droit international que ne cesse de commettre Israël dans la guerre qu’il livre à Gaza, le régime d’apartheid injuste qu’il applique en Cisjordanie occupée, alors même qu’il occupe et entreprend d’annexer depuis des décennies les territoires palestiniens et le Golan syrien, et le mépris constant dans lequel il tient les résolutions obligatoires du Conseil de sécurité et les ordonnances de la Cour internationale de Justice affaiblissent gravement le système international fondé sur des règles. Les obligations établies par le droit international pour atténuer la barbarie de la guerre et protéger les droits de l’homme, y compris le droit à l’autodétermination, sont mises en péril par les exactions d’Israël et par le fait que d’autres États ne veulent pas lui demander des comptes et continuent de lui apporter un appui, notamment militaire.
[...]
https://www.slate.fr/monde/gaza-etude-t ... l-genocide
Le nombre réel de morts dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre en octobre 2023 pourrait être bien plus élevé que ce qu'annoncent les chiffres officiels. C'est ce que révèle une étude menée par l'Université catholique de Louvain en Belgique, basée sur des enquêtes auprès de 2.000 foyers gazaouis. Entre le 7 octobre 2023 et le 5 janvier 2025, environ 75.000 personnes auraient perdu la vie, soit 3,6% de la population. Ce chiffre dépasse largement les 46.000 décès recensés par le ministère de la Santé de Gaza sur la même période.
L'enquête ne s'arrête pas aux morts directes, elle identifie aussi près de 9.000 morts non violentes, autrement dit des décès indirectement liés au conflit. C'est la première fois qu'une telle estimation est publiée, rapporte le média en ligne New Scientist. «Nous étions sur le terrain et nous avons collecté des données directement auprès de la population», explique la chercheuse Debarati Guha-Sapir. Des zones inaccessibles pour cause de combats ou d'ordres d'évacuation israéliens pourraient même avoir entraîné une sous-estimation, estiment les chercheurs.
[...]
Cette prudence méthodologique n'empêche pas d'alerter sur la trajectoire inquiétante de la situation humanitaire. Ces études montrent surtout combien le nombre réel de victimes restera incertain, tant que des zones entières sont inaccessibles. À noter également que l'étude s'arrête à janvier 2025, et ne prend pas en compte les morts de ces six derniers mois, qu'elles soient directes ou liées aux conséquences du blocus imposé par Israël.
La difficulté majeure tient donc dans l’approche excessivement idéologique des États. Nombre de gouvernements sont élus sur un programme de lutte contre l’immigration et blâment les migrants, les réfugiés (et même leurs descendants) pour toutes sortes de problèmes, du chômage à l’insécurité en passant par la cohésion sociale. On conçoit donc qu’ils soient hostiles aux critiques, et même à tout raisonnement légèrement nuancé.
Cette approche clivante inspire l’ensemble des politiques publiques. En France, par exemple, pas moins de 28 lois sur l’immigration ont été adoptées depuis 1980. À ce rythme, chaque loi est adoptée avant que précédente n’ait été entièrement mise en œuvre – et encore moins évaluée. Là encore, on conçoit que les chercheurs ne soient pas les bienvenus dans une activité législative qui relève en grande partie de l’affichage et de la gesticulation.
Cela s’inscrit dans une défiance plus générale vis-à-vis des sciences sociales, qui ont toujours été accusées d’idéalisme, d’irénisme – et aujourd’hui de « wokisme ». Rappelons qu’en 2015, un ancien premier ministre affirmait qu’en « expliquant » certaines réalités (comme la radicalisation), les sciences sociales contribuaient à les « excuser
Les attaques d’Israël et des États-Unis contre des installations nucléaires iraniennes, présentées comme nécessaires pour empêcher le développement d’armes nucléaires par l’Iran, constituent non seulement des actes illicites en droit international (violation de la Charte des Nations unies et du droit des conflits armés), autrement dit une agression, mais pourraient aussi affecter négativement la crédibilité du régime de non-prolifération nucléaire incarné par le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et le système de garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), en place depuis un demi-siècle.
[...]
Ce qui différencie toutefois le cas de l’Iran 2025 par rapport à celui de l’Irak 1981, c’est d’une part l’ampleur des attaques (12 jours sur une dizaine de sites) et d’autre part, l’implication des États-Unis, qui ont bombardé les sites d’Ispahan, Natanz et Fordo. Cet engagement américain, ainsi que la rivalité israélo-iranienne au Moyen-Orient, exacerbée depuis le début de la guerre à Gaza, ont non seulement paralysé le Conseil de sécurité, mais ont aussi brouillé le débat sur la licéité de telles attaques.
La guerre préventive ou de « légitime défense préventive » invoquée par Israël pour neutraliser une « menace existentielle » est illicite au titre de la Charte des Nations unies qui définit les conditions de l’emploi de la force par un État (soit via la légitime défense en réponse à une attaque, soit par une action collective décidée par le Conseil de sécurité). Ce qui n’englobe pas une légitime défense « préventive » décidée unilatéralement. Ainsi que l’a rappelé la Cour internationale de Justice, « les États se réfèrent au droit de légitime défense dans le cas d’une agression armée déjà survenue et ne se posent pas la question de la licéité d’une réaction à la menace imminente d’une agression armée » (Affaire Nicaragua contre États-Unis, 1986).
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Le principal opposant au programme nucléaire iranien reste Israël, qui n’est pourtant pas en position de donner des leçons en la matière. Doté de l’arme nucléaire depuis les années 1960 en dehors du cadre du TNP, auquel il n’a jamais adhéré, Israël n’a jamais reconnu officiellement son arsenal, invoquant une doctrine d’opacité relevant du « secret de polichinelle » (on estime qu’il disposerait d’une centaine de bombes).
Contrairement à tous ses voisins, il refuse de se soumettre aux inspections de l’AIEA et ignore la résolution 487 du Conseil de sécurité, qui lui « demande de placer d’urgence ses installations nucléaires sous les garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique ». Fait notable : tous les gouvernements israéliens, quel que soit leur bord politique, ont systématiquement évité tout débat public sur le sujet, y compris au niveau national – où il demeure un tabou –, tout en accusant tour à tour leurs voisins (Égypte de Nasser, Irak, Iran) de chercher à se doter de la bombe et de menacer ainsi le monopole nucléaire d’Israël dans la région.
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Enfin, ces attaques risquent d’affaiblir un régime de non-prolifération déjà singulièrement érodé par les critiques croissantes sur l’absence de désarmement nucléaire, une contrepartie actée dans le traité mais qui n’a pas connu l’ombre d’un début d’application, la tendance allant plutôt dans le sens d’une course aux armements…
Le 27 juin, par six voix contre trois – celles des six juges conservateurs contre les trois progressistes –, la Cour suprême des États-Unis a rendu une décision aux lourdes implications : les juges fédéraux ne pourront plus bloquer les décisions de l’administration Trump. Plus que jamais, le président a les mains libres pour appliquer ses décrets, y compris ceux qui contreviennent aux dispositions de la Constitution.
L’affaire qui a conduit à la décision prise par la Cour suprême le 27 juin touche au droit du sol. Signé en grande pompe par Donald Trump le jour même de son investiture, le 20 janvier 2025, le décret 14 610 stipule que les enfants nés de parents ne disposant pas de titre de séjour permanent valable (green card) ou n’ayant pas la nationalité américaine ne deviennent pas citoyens à la naissance.
Ce décret constitue une violation de ce que prévoient explicitement le 14ᵉ amendement à la Constitution, la loi sur la nationalité de 1940 et la jurisprudence de la Cour suprême elle-même : dans la décision U.S. v. Wonk Kym Ark de 1898, elle avait jugé que même si ses parents étaient « sujets de l’Empereur de Chine », un enfant né aux États-Unis était bien citoyen américain.
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L’affaire qui a conduit à la décision prise par la Cour suprême le 27 juin touche au droit du sol. Signé en grande pompe par Donald Trump le jour même de son investiture, le 20 janvier 2025, le décret 14 610 stipule que les enfants nés de parents ne disposant pas de titre de séjour permanent valable (green card) ou n’ayant pas la nationalité américaine ne deviennent pas citoyens à la naissance.
Ce décret constitue une violation de ce que prévoient explicitement le 14ᵉ amendement à la Constitution, la loi sur la nationalité de 1940 et la jurisprudence de la Cour suprême elle-même : dans la décision U.S. v. Wonk Kym Ark de 1898, elle avait jugé que même si ses parents étaient « sujets de l’Empereur de Chine », un enfant né aux États-Unis était bien citoyen américain.
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Avec les trois juges nommés par Donald Trump à la Cour suprême durant son premier mandat, sélectionnés par la Federalist Society et approuvés grâce aux manœuvres de celui qui était alors le leader républicain au Sénat, Mitch McConnell, la Cour suprême est devenue la Cour des puissants et des nantis. Elle est enfin ce que voulaient l’avocat Powell (dans son Memo Powell de 1971) et ceux qui ont créé le mouvement conservateur dès les années 1970. Elle peut, par son interprétation des lois et de la Constitution, faire advenir des reculs (politiques, économiques et sociaux) qui ne peuvent passer par la voie législative. La droite est enfin parvenue à infléchir le droit en faveur des riches et puissants via la capture des juridictions et de la Cour suprême.
Je l'ai croisé une fois durant un évènement lié au CNNumériqueseul a écrit : ↑lundi 14 juillet 2025 à 17:49 Vous connaissez Stiegler ?
https://www.youtube.com/watch?v=I1HujmN_Wdg
wow tu as de la chancelucius a écrit : ↑mardi 15 juillet 2025 à 13:16Je l'ai croisé une fois durant un évènement lié au CNNumériqueseul a écrit : ↑lundi 14 juillet 2025 à 17:49 Vous connaissez Stiegler ?
https://www.youtube.com/watch?v=I1HujmN_Wdg
Non, je l'avais trouvé "déconnecté" à ce moment.
lucius a écrit : ↑mardi 15 juillet 2025 à 13:16Je l'ai croisé une fois durant un évènement lié au CNNumériqueseul a écrit : ↑lundi 14 juillet 2025 à 17:49 Vous connaissez Stiegler ?
https://www.youtube.com/watch?v=I1HujmN_Wdg
Pourquoi parler d'elle sans ajouter le e du féminin participe passé qui s'accorde ?