misty a écrit :Mais pourquoi ils ne peuvent pas me laisser tranquille? C'est un crime d'être discret et d'observer les autres en intervenant très peu?
Evidemment, je comprends ce que tu racontes, et je sais l'effort qu'il faut faire pour accepter de se rendre à un repas avec tant de personnes et en particulier pour accompagner.
Je vais dire une banalité ou une évidence, mais nous ne sommes pas adaptés à ce type de soirée, je le ressens profondément en moi, l'état dans lequel ça me met. Nous vivons notre monde intérieur très fortement, et ce monde et notre façon de le communiquer dans ce genre de réunion ne sont pas adaptés dans toutes les situations qui risquent de se présenter à nous. Nous ne pouvons pas faire face à tout, et nous savons qu'à un moment donné, ca risque de coincer, ce qui t'est arrivé. Ce n'est pas un crime d'être discret et d'observer en intervenant très peu, mais on ne peut pas échapper à tout alors même qu'on se rend à un repas avec du monde, nous savons ce que nous risquons en nous s'y rendant, c'est à dire se retrouver d'un coup face à une situation que nous ne pouvons pas gérer et qui va nous miner, nous renvoyer à certaines cases vides de notre autisme qui nous empêche une adaptation adéquate.
Enfin, voilà, je ne détiens pas la vérité sur l'autisme et le dîner à plusieurs, mais j'écris ce que je crois en comprendre pour le moment avec ma propre expérience et ma propre réflexion.
La dernière fois, que j'ai assisté à ce type de réunion où je ne souhaitais pas aller, j'ignorais totalement mon autisme et ce que j'ai appris maintenant sur le sujet, pourtant il y a plus d'un an, j'étais autiste et j'ai accepté parce que c'était l'anniversaire d'un ami et il était impensable que je ne sois pas là, je suis venu, j'étais dans ma bulle, parce que mon ami savait qu'il m'était impossible de faire mieux, j'étais là, détendu, dans ma bulle, mais j'étais là, personne ne m'a parlé, parce que je pense que tout le monde a vu que je n'étais pas là, mais pourtant j'étais totalement détendu parce que j'étais content d'être là pour mon ami qui était content que je sois là, comme je suis. Tous mes amis intimes savent que je ne peux pas entendre ce qui se dit, que je ne sais pas quoi dire et deux solutions s'offrent à moi si je viens, soit de me stresser en espérant que personne ne me mette dans une situation impossible, soit me détendre totalement, assumer et dans ce cas personne ne me parle, je pense que les gens croient que j'ai pris des substances. Une fois, dans un repas à quatre, j'ai pris deux verres de vins au lieu d'un comme les autres pour avoir un petit coup dans le nez (il me faut pas grand chose), je suis passé pour un alcoolique, c'est la seule question que j'ai eu de la soirée, j'ai répondu que non, maintenant, je crois que je serais capable de dire : je suis autiste asperger, parce que quand j'ouvre la bouche ce n'est jamais pour du léger, pour cette raison je préfère me taire, mais si on me pousse à l'ouvrir, je sais faire, c'est le risque à me demander de venir.
je crois qu'on me préfère muet.
